Dans cette nouvelle chronique, Yoann revient évidemment sur ce rallye de Pologne et ses à-côtés, tout en se projetant déjà sur sa prochaine épreuve : le mythique rallye de Finlande.
Dans cette nouvelle chronique, Yoann revient évidemment sur ce rallye de Pologne et ses à-côtés, tout en se projetant déjà sur sa prochaine épreuve : le mythique rallye de Finlande.
Le rallye
“On s’attendait à un rallye difficile et on a pas été déçu. On a bien préparé le rallye avec une séance d’essais le lundi sur place où nous avons pu rouler pendant 80 kilomètres sur une base d’essais représentative du rallye, trouvée grâce à Xavier Panseri.
Ces essais m’ont permis de changer mon approche du rallye par rapport au Portugal où l’on était vraiment dans la découverte totale. Ainsi, j’ai pu me lâcher davantage dès les premières spéciales et trouver directement de bonnes sensations.
On a donc démarré le rallye avec un ton au-dessus par rapport au Portugal. D’une façon surprenante, on était dans le rythme de Quentin Gilbert dès le début, mais également celui de Pierre-Louis Loubet. J’étais plutôt content même s’il y avait encore une marge à gagner pour être dans les temps de Bergkvist qui était un peu devant. C’est bien d’avoir une telle référence devant pour savoir que nous devons encore progresser.
Malheureusement dans la septième spéciale, j’ai pris un virage trop à l’intérieur et il y avait des piquets de clôture et j’en ai touché un avec ma roue. Le rallye s’est arrêté là, l’amortisseur était cassé.
Juste avant, on venait de signer le meilleur temps des DS3 (le 9e du WRC-2), mais sans en avoir rajouté. Avec Denis, on s’est justement dit que nos adversaires avaient du baisser de rythme.
Je pense avoir passé un cap sur ce rallye et c’est vraiment dommage de ne pas avoir pu valider cette progression en terminant cette épreuve.
C’est un rallye tellement rapide qu’il est difficile de garder une petite marge car il y a beaucoup de virages à fond et tu ne peux pas vraiment te relâcher, contrairement à un rallye asphalte ou sur des spéciales plus lentes.
Dans l’ensemble, ce rallye de Pologne est vraiment fantastique, le grip est super, on s’amuse comme des fous. « T’entends ta note, tu as 100 mètres, tu ne vois qu’un ciel, Denis m’annonce un droite qui passe à fond mais où tu dois jeter l’auto 30 ou 40 mètres avant la bosse, tu te dis je ne sais pas où je vais, tu décolles, tu réatteris sur la route, c’est juste trop bon. Derrière, il t’annonce la même chose mais dans l’autre sens et ça continue. »
A ce moment là, premièrement, tu espères que tu n’as rien loupé en reconnaissances, et deuxièmement, que ton copilote ne s’est pas trompé dans l’annonce. Troisièmement, tu espères que tout est réuni et là tu prends ton pied.”
L’abandon
“Au final, je ne me suis pas fait une chaleur dans le rallye. Pour revenir sur mon erreur, au premier passage dans ce virage, j’ai baissé la note (en enlevant un +) car on était arrivé un peu trop vite. Au deuxième passage, finalement je suis arrivé moins vite et le fait de passer plus doucement m’a changé un petit peu la trajectoire puisque la voiture a tourné dès que j’ai braqué au lieu de dériver. Je me suis donc retrouvé beaucoup plus tôt à l’intérieur du virage que prévu et nous avons pris la clôture, ça s’est joué à une dizaine de centimètres. C’est en passant moins vite qu’on tape finalement, c’est assez con.
J’étais vraiment déçu de terminer là dessus, mais je ne peux m’en prendre qu’à moi même.”
Pas de Rally 2
“Après cet abandon, l’équipe a décidé de ne pas poursuivre en Rally 2 pour économiser le budget et mieux préparer la fin de saison. Le résultat était de toute façon cuit, nous n’avions plus la possibilité de marquer des points sur cette manche.
Du coup, le lendemain, nous sommes allés sur les spéciales avec Jean-Claude (Vaucard) pour assister au rallye et comparer les passages avec les WRC et WRC-2. Finalement, visuellement, on ne voyait quasiment aucune différence entre chacun des pilotes, que ce soit Camilli, Lefebvre ou les autres de devant. Pareil pour Gilbert face à Lappi ou Suninen. Vu qu’on avait le même rythme que Gilbert sur la première étape, je voulais voir ce que cela donnait en spéciale avec les Skoda et les gars de devant. Au final, je n’ai pas vraiment de conclusion à tirer. De l’extérieur en regardant les chronos, nous sommes très loins de ces gars là (plus d’une seconde au kilomètre), mais c’est difficile de le constater sur le « terrain » à proprement parler.”
Organisation – Spectateurs
“Dans ma course, je n’ai vu aucun problème avec les spectateurs. Les polonais adorent le rallye et aussi un peu l’alcool mais je pense qu’ils sont conscients du risque que le rallye disparaisse et ils sont assez rigoureux. A aucun moment, je n’ai vu un endroit chaud. Les spectateurs sont très sympas et adorent le sport automobile, j’ai pu rapidement le ressentir sur le bord des routes.
C’est un rallye qui a vraiment sa place en WRC, avec des spéciales magnifiques et un plaisir de pilotage absolu. Si tu n’es pas totalement en confiance avec tes notes et l’auto, ça doit par contre être un rallye très difficile. Même si mon rallye a été court, j’ai pris un pied d’enfer, et en plus nous avons gagné une seconde au kilomètre par rapport au Portugal.
Côté adversaire, je trouve que Pierre-Louis Loubet a fait une superbe course et j’ai pu discuter un peu avec lui. Tout comme Quentin Gilbert ou Sylvain Michel, j’ai l’impression que ces gars là ne se prennent pas trop la tête et sont très humbles. C’est appréciable. L’ambiance était très bonne entre nous et cette petite bagarre interne entre DS et français était très sympa.”
Prochain rendez-vous en Finlande
“La suite, ça passe par deux jours d’essais pour préparer la Finlande la semaine prochaine dans le Sud-Ouest de la France. C’est impossible de trouver une base vraiment représentative de la Finlande, en dehors de ce pays justement mais j’ai tellement peu d’expérience avec la voiture sur terre que ce sera forcément bénéfique. On pourra également rouler le lundi d’avant-rallye pour peaufiner les réglages.
J’ai déjà roulé deux fois en Finlande, mais c’était au volant d’une deux roues motrices et ça date tellement que je n’ai pas vraiment d’énormes souvenirs. Je sais très bien que ce sera difficile, j’essaye de m’y préparer à chaque fois mais au final, c’est toujours plus difficile que ce que j’avais imaginé.
Au niveau des bosses, c’est bien sûr une difficulté supplémentaire sur ce rallye. Analyser un angle de virage, c’est très simple mais analyser un angle de saut, c’est très difficile. Quelque soit ta vitesse, l’angle de virage ne change pas alors que pour la bosse, tout change. Malgré tout, en Finlande, il y a beaucoup de choses à fond et c’est un véritable toboggan, on a l’impression d’être dans des tremplins sur Hot Wheels. Il faut vraiment savoir avec précision à quel moment tu dois placer ta voiture avant une bosse et connaître ce qui t’attends derrière. Je n’aurais pas d’objectif particulier sur cette épreuve, si ce n’est d’apprendre encore et encore.”
Voila un garçon aussi agréable à lire qu’a voir passer ! un bel avenir s’ouvre devant lui .
Super ces chroniques de Mr Bonato. Merci à lui et à Rallye-Sport ! Continuez !