Sur le nouveau terrain du rallye des Vosges Grand Est, Yoann Bonato pointait en tête de l’épreuve avant de devoir renoncer sur un problème mécanique, une première avec sa Citroën C3 R5.
Dans cette nouvelle chronique, le pilote des 2 Alpes évoque évidemment sa course et son abandon, mais également le pilotage spécifique à appliquer dans des conditions aussi humides que celles rencontrées ce week-end. Le champion de France 2017 donne aussi son avis sur cette nouvelle épreuve, tout en se projetant sur la prochaine manche au Rouergue et ses objectifs à venir.
Après la quatrième spéciale, tu pointes en tête pour 5s et tu sembles en plus avoir réalisé le bon choix de pneus. Tu devais être ravi ton début de course ?
“Oui notre début de course était top, la bagarre était serrée avec Bryan, le rallye s’annonçait sympa ! On était en train de prendre notre revanche sur les pneumatiques, tout allait plutôt bien ! Cependant, dès l’ES 3, nous avons rencontré des problèmes de perte de puissance sur la C3. L’équipe à tenté de bricoler quelque chose à l’assistance car il était impossible de changer le collecteur dans le temps imparti. En partant, Max à fait un signe de croix, j’en ai déduis que nous n’irions pas bien loin… L’ES4 s’est faite sans puissance mais nous réalisons le meilleur temps malgré tout. Je me suis laissé croire que son signe avait dû fonctionner ! Malheureusement, ce fut de trop courte durée et nous avons dû stopper dans l’ES5 sous peine d’abîmer le moteur.”
Au final, tu dois renoncer alors que ton rival marque le maximum de points. Forcément, ce rallye des Vosges n’est pas très positif pour toi non ?
“Ce sont les aléas des sports mécaniques. Je ne suis pas seul à courir mais nous sommes 4 : le copilote, l’équipe d’assistance CHL, la voiture et moi. Celle-ci nous a fait faux-bon, mais comment lui en vouloir alors que ce n’est que sa première année de course ? Je dirais même qu’elle a déjà montré de sacrées capacités !! Ces petits détails de fiabilité sur une voiture neuve sont évidement normaux. Reste ensuite à réagir en conséquence pour ne pas qu’ils se reproduisent.”
Est-ce que le problème rencontré sur ta C3 R5 ce week-end est déjà connu par Citroën ?
“Le collecteur d’échappement a cassé au niveau d’une soudure, nous n’avions jamais rencontré ceci sur les tests jusqu’à présent. Comme à chaque fois, il y a des choses qui se manifestent en course seulement… CHL Sport Auto à fait un compte rendu à Citroën, les pièces sont déjà repartis pour analyse sur Satory.”
Ce week-end, les conditions météo et donc sur la route étaient très difficiles. Certains pilotes apprécient particulièrement de rouler dans ces conditions, est-ce ton cas ?
“Oui je prends beaucoup de plaisir lorsque les conditions sont difficiles et que malgré tout, tu arrives à te sortir les doigts pour faire de bons chronos. Le pilotage devient plus instinctif, il y a plus de corrections au volant et d’anticipation. Il faut réussir à lire le grip et l’exploiter au mieux selon la monte que tu choisis. C’est ce à quoi nous avions travaillé récemment avec Michelin : pouvoir ressentir ton grip au maximum (qu’il soit bon ou faible) pour pouvoir adapter ton pilotage selon. Le FW2 s’est montré très efficace dans ces conditions de fortes pluie avec un sacré retour d’info.”
Qu’as-tu pensé de ce rallye globalement ? Est-ce déjà une épreuve incontournable du championnat, de par son parcours, son cadre et son atmosphère ?
“C’est une belle épreuve qui a bien évidement sa place dans le championnat. Elle était au calendrier depuis de nombreuses années pour ensuite se tourner vers le WRC. Les routes sont difficiles, techniques et rapides. Tout le panel est réuni pour faire une belle manche. La chance que nous avons en France est que chacune des manches à sa particularité. C’est probablement pour cette raison que nous y avons le meilleur niveau sportif et la plus belle renommée mondiale.”
Après ton abandon samedi soir, as-tu assisté un peu au rallye le lendemain ?
“Samedi soir nous en avons profité pour rester et manger avec l’équipe, en rallye nous n’avons pas beaucoup de temps pour ça. C’est toujours un moment sympa de pouvoir partager ces moments ensemble. Il a fallu digérer un peu car nous n’avions plus connu d’abandon depuis longtemps. Mais comme toute indigestion, le lendemain, l’appétit revient !! Nous sommes repartis avec de nouveaux objectifs pour la fin de l’année.”
A la fin de la première spéciale, tu as déclaré «J’ai encore les yeux qui tremblent tellement c’était bosselé. ». J’espère que ça va mieux maintenant ?
“Mes yeux ont repris le droit chemin très rapidement je te rassure. Mais c’est assez rare de faire des ES aussi bosselées, ça a le mérite d’être souligné !”
Direction le Rouergue pour la prochaine manche, une épreuve que tu as remporté l’an passé. J’imagine que l’objectif sera la même cette fois ?
“L’objectif a forcément évolué depuis la fin de la dernière course dans les Vosges. Nous savons désormais que pour remporter le championnat nous devons nous imposer sur les 5 dernières courses. C’est un défi qui nous plait à tous (enfin surtout à Benj et moi) ! Certes complément dingue mais pas impossible ! En tout cas, on mettra toute notre énergie dans cette bataille, on va se marrer !!!
Si la réussite nous accompagne et que nous remportons le titre 2018, nous sommes prêts à relever un défi que vous nous aurez fixé, le tout sur le podium final du rallye du Var. Soyez fou, la probabilité que cela arrive est tout de même faible !!!”
Avantage Bouffier, dommage car le championnat était vraiment serré! Bonato va devoir sortir le “mode attaque” sur tout les rallyes maintenant et croiser les doigts pour ne pas avoir d’autres soucis!
Ca annonce des gros temps et des commentaires venus d’ailleurs…
Il dit qu’il doit gagner toutes les épreuves pour être titré, déjà? Le championnat serait plié si il gagnait pas tout? Je pige pas bien, j’ai pas fait le calcul mais si Bouffier abandonnait une fois ou deux ou rentrait sans point, ça changerait pas la donne?