Trois hommes pour une victoire et un titre

Triple vainqueur au Deutschland (2016, 2015 et 2011), le quintuple champion du monde sera évidemment attendu à l’avant. En léger retrait l’an passé dans des conditions mixtes, le français devrait cette fois profiter d’un sol totalement sec et sera naturellement un sérieux candidat à la victoire au volant d’une Ford Fiesta très performante sur l’asphalte. Avant un rallye de Turquie imprévisible, cette épreuve apparaît comme une occasion rêvée pour le français de reprendre encore quelques points.

En position de force avant cette épreuve, le pilote belge devra néanmoins se monter beaucoup moins attentiste qu’en Finlande alors que le français est attendu au minimum sur le podium. Loin du compte sur l’asphalte du dernier Tour de Corse, la Hyundai i20 a toujours été plus performante au Deutschland. Sur ces routes, Thierry Neuville y a d’ailleurs remporté sa première victoire avec le constructeur coréen en 2014. L’an passé, le pilote belge avait joué de malchance alors qu’il devançait très légèrement Sébastien Ogier, déjà son adversaire principal à l’époque dans la course au titre. Pour les deux hommes, la pression du titre pourrait bien être l’élément le plus difficile à contourner cette semaine.

Face à ces deux hommes, Ott Tänak, tenant du titre au Deutschland, apparaît évidemment comme le troisième grand favori de cette épreuve. Avec 46 points de retard au championnat, l’estonien n’aura d’autre choix que de tout donner au volant d’une Yaris qui semble avoir bien progressé sur asphalte depuis la saison dernière. Roulant avec l’esprit libéré face à deux rivaux sous pression, le pilote Toyota a bien l’intention de donner le maximum, et ce dès les premiers kilomètres pour pousser ses adversaires à la limite.

Outre ce trio de favoris, représentant finalement les trois vainqueurs d’une manche WRC cette année, Dani Sordo, auteur de sept podiums en Allemagne (7), apparaît comme l’outsider principal. Avec un tel palmarès sur cette épreuve et à la vue de ses performances cette année, le pilote espagnol est logiquement attendu aux avants-postes. Pour le championnat constructeurs, l’espagnol sera encore un atout indéniable, tout en pouvant être un appui de poids pour son coéquipier belge.

Outre ces quatre pilotes, difficile de dégager un autre candidat à la victoire parmi les sept pilotes officiels restants. Passé tout proche d’un succès en Allemagne en 2014 avant d’échouer de peu l’année suivante face à Sébastien Ogier chez VW, Jari-Matti Latvala apparaît maintenant dépassé pour jouer les premiers rôles. Si la confiance est au rendez-vous, le pilote finlandais reste néanmoins capable d’exploits. A ses côtés chez Toyota, Esapekka Lappi semble encore un peu tendre pour rivaliser avec les meilleurs pilotes cités ci-dessus. Au Tour de Corse, le finlandais avait néanmoins affiché une pointe de vitesse bluffante, performance à confirmer en Allemagne.

Côté Citroën, on imagine mal voir le duo Breen/Ostberg jouer un rôle important, tant les deux hommes semblent trop limités sur l’asphalte. Un top 5 serait déjà très satisfaisant pour les deux pilotes Citroën.

Etincelant deuxième l’an passé au volant d’une C3 WRC, Andreas Mikkelsen n’est pas attendu au même niveau cette saison. Depuis son arrivée chez Hyundai, le pilote norvégien est à la peine et en Allemagne, il sera opposé à deux coéquipiers particulièrement performants sur cette épreuve. Dans ces conditions, on voit mal l’ancien pilote VW jouer encore les premiers rôles.

Côté M-Sport enfin, Elfyn Evans pourrait bien se mêler à une place pour le top 5, mais à la régulière, le gallois semble incapable de faire mieux. Pour Teemu Suninen, cette épreuve sera basée sur l’apprentissage avec une première sur asphalte avec cette Ford Fiesta RS WRC.