Sur un terrain qu’il apprécie tout particulièrement, et là où il avait probablement remporté sa plus belle victoire en WRC l’an passé, Thierry Neuville arrive avec une belle confiance, accumulée tout au long des sept premières épreuves de la saison.
Ce mercredi soir à Alghero devant les médias et nous-même, le pilote belge a balayé de nombreux sujets et se prépare d’ailleurs à bien nettoyer le terrain vendredi…au minimum.
Comment s’annonce le parcours ?
“Le parcours se présente un peu comme chaque année. Il y a quelques parties bosselées mais pas plus que ça. Cela reste un rallye difficile pour le matériel, aussi parce-qu’il fait toujours très chaud et que la mécanique souffre. J’aime bien ce rallye, il est technique, difficile. Le fait d’être parmi les premiers sur la route, il y a le balayage et quelques gros clients qui vont partir loin ce week-end, donc on espère quand même rester au contact et jouer la gagne. Ce n’est pas la pire des positions (3e).”
Est-ce que tu penses être très désavantagé vendredi ?
“J’ai du mal à savoir l’écart avec le balayage. La première fait quand même 22 kilomètres et cela risque d’être difficile. Il n’y aura pas de traces et les autres vont pouvoir s’appuyer dans nos ornières. Dans la spéciale de Tula, c’est toujours très granuleux, mais cette année, c’est un peu meilleur donc on pourra peut-être perdre un peu moins de temps que prévu. Dans les autres, le balayage existe vraiment. Les choix de pneus peuvent être différents et cela peut nous aider un peu à compenser. “
Tu es prêt à revivre un scénario comme l’an dernier ?
“Oui car il s’est bien terminé (rires). Il s’est finit comme il devait. Cela a été une course exigeante et j’étais bien fatigué à la fin. C’était le combat de l’année entre nous deux et il est certain que personne n’avait envie de perdre ce combat. Il y avait eu pas mal de stress avant la dernière spéciale, suite aussi à la perte du carnet de pointage. J’étais censé rouler doucement dans la dernière spéciale parce qu’il (Ogier) était hors course, finalement, il fallait quand même la faire et attendre la décision après le rallye.”
Que penses-tu des polémiques après le Portugal ?
“Je ne vais pas rentrer là-dedans. On a géré notre course en équipe, de la meilleure façon possible sans jamais faire quoi que ce soit d’interdit.”
Est-ce que la règle des pointages de retard doit être corrigée ?
“Non, car j’en ai été victime l’an passé, l’année d’avant aussi, il n’y en a qu’un qui en a profité (Ogier). Cette-fois ci, pour une fois, c’était moi. Donc non, pourquoi changer maintenant ?”
Est-ce que cela nuit au WRC ?
“Ça l’a toujours fait et ça le fera encore. Et la solution parfaite n’existe pas. Je pense qu’on peut simplement dire ça. Dans ma position, nous aussi, on exploite tout à fond et je vois que mon équipe a envie de vaincre.
Personne ne lâche rien dans l’équipe. Nous nous battons au dixième en spéciale, et il faut que tout le monde suive derrière, et c’est le cas. C’est clair que l’on gère des situations différemment de par le passé.”
Quel est ton bilan sur cette première moitié de saison ?
“C’est positif, on s’est bien sorti de notre cabriole au Chili et nous sommes déjà très heureux de ça. J’ai été sur tous les podiums hormis au Mexique et au Chili, donc 5/7, ce n’est pas mauvais.”
Est-ce que des choses peuvent être améliorées sur ta voiture pour le reste de l’année ?
“On essaye de peaufiner tout le temps. On est dans le bon wagon et on l’exploite comme on peut. Après, quand on a trois pilotes mais aussi équipes qui bataillent, à la fin, un seul peut gagner même si les trois peuvent le mériter.
Je ne pense pas que l’on a la meilleure voiture mais je pense qu’elle est bonne. Ensuite, je pense que l’on a fait un sacré début de saison dans l’habitacle. Chacun joue avec ses moyens. Ogier a eu des courses plus difficiles parfois, au Monte-Carlo, il avait une superbe voiture mais ça évolue. A la fin de la saison, ça va s’égaliser un peu. Aujourd’hui, on voit que seul Tänak peut être devant à chaque rallye. Donc pour moi, il est clair qu’ils (Toyota) sont un peu plus forts que les autres.
Au Portugal, ils étaient tous les trois, Kris peut faire des Power Stage de fous, donc ils sont capables de faire mieux que nous. Après, la Yaris est moins fiable aussi. Je ne sais pas si on arrivera à être au même niveau qu’eux, mais en tout cas, on essaye.”
Comment expliques-tu qu’on retrouve toujours le même trio devant malgré le balayage ?
“C’est assez étonnant vraiment. Franchement, je ne sais pas. Effectivement, le niveau que l’on a atteint est très élevé. Je pense qu’aujourd’hui nous sommes trois à être capables de faire la différence, et nous sommes très réguliers. On se pousse à aller à la limite chacun, tout en restant bien concentré pour ne pas faire d’erreurs. Cela m’est arrivé au Chili, Seb en Suède et Tänak aussi.”
Qu’est-ce que tu aimerais changer sur ta voiture ?
“Franchement, cela fait un moment que je ne me suis pas vraiment plaint de la voiture. A part sur un petit ensemble de choses. Un manque de grip parfois, on manque de balance à l’entrée des virages sur la terre et on doit utiliser plus le frein à main, il y a des petits trucs. Et il y a deux choses que nous ne changerons pas, c’est que la Toyota est plus agile car quand même beaucoup plus courte, et puis elle a un kit aérodynamique que l’on a pas. Qui représente souvent un avantage, mais parfois moins. Au global, il y a la Finlande qui va arriver et on risque de les voir bien plus performants là-bas et en plus, on a toujours du mal sur ce terrain.
Ils sont forts quand il n’y a pas de grip et qu’il faut faire des changements de direction assez rapides. Mais parfois c’est surprenant. On a vu la Yaris être arrêtée en Turquie et ça ne s’explique pas. C’est une autre philosophie de construction. Je ne peux pas me plaindre de ma voiture.”
Très belle itw, merci RS. Pertinent, technique, objectif. Parfait!
Il faut remarquer que… depuis qu’il est acquis que l’on peut parler de a) balayage b) différence entre les voitures, sans passer pour quelqu’un qui se plaint tout le temps, mais comme de données fondamentales pour “comprendre” une course, alors tout devient moins gnagnan forcément. Sans compter que si on dépasse les 3 phrases, on sort forcément du “oui on est optimiste on espère faire une bonne course” 😉 Neuville est avec Tänak un des 2 gros favoris de la course, car comme cela nous a été expliqué dans une interview “technique” le balayage repose principalement sur le premier :… Lire la suite »