Auteur d’un début de saison canon avec sa victoire au Touquet puis une grosse performance au Charbo en Abarth, Nicolas Ciamin est à la recherche d’un second souffle cette année et le rallye du Rouergue arrive à point nommé pour retrouver le jeune niçois sur les podiums.
Ce jeudi soir et après une journée très satisfaisante au shakedown, Nicolas s’est gentiment entretenu avec nous pour balayer de nombreux sujets, entre Antibes, Vosges, Allemagne et bien évidemment Rouergue !
Es-tu frustré par tes performances à Antibes et Vosges en Skoda ?
“Oui on peut dire ça, il y a plusieurs raisons pour expliquer ces résultats qui font que ça n’a pas marché comme on le voudrait jusque là. Mais ici, je n’ai jamais eu un aussi bon feeling avec la Skoda avant le départ d’un rallye. J’ai vraiment un très bon feeling et je retrouve un petit peu des sensations de la Polo, et même si c’est un petit peu moins bien, c’est vraiment pas mal. Je suis assez content mais maintenant il faut le confirmer en course.”
Peux-tu détailler ces raisons dont tu viens de parler ?
“Déjà, je pense que pour les Vosges, je n’ai pas été assez performant tout simplement. Je n’étais pas très content de mes notes au début. Après, à l’Antibes, on a vraiment eu du mal avec le comportement de la voiture. On avait fait deux jours d’essais sur le sec, et le rallye ne l’a pas du tout été. En partant sur une configuration totalement différente, ça ne marchait pas. Ensuite aux Vosges, on avait un bon feeling en essais mais en course, sur l’humide, c’était pas mal mais au final on a pas vraiment eu de pluie, et sur le sec, ça marchait pas assez. On a compris pourquoi ensuite. Il y avait beaucoup de vertical sur la base d’essais et on a eu tendance à assouplir car c’était plus adapté à cette base mais finalement le rallye était très lisse et du coup la voiture était trop souple. On a mis trop de temps pour réagir. Donc voici les raisons, enfin supposées.”
Après l’Antibes, tu as changé de préparateur (FJ à RSR), pourquoi ?
“Pour être honnête, je ne connais pas la raison exacte du changement d’équipe. Yacco ne m’a rien imposé, ils m’ont donné leur avis bien sûr, mais n’ont rien décidé c’est une bonne chose d’ailleurs de pouvoir être libre à ce niveau-là. Evidemment l’Antibes ne s’est pas bien passé mais ce n’est pas de leur (FJ) faute. On a mis pas mal de temps à boucler le budget pour les Vosges, comme habituellement pour un rallye, et quand nous les avons prévenu, c’était assez tardif. Ils n’étaient pas très emballés de préparer ça assez tardivement. De mon côté, j’avais demandé des changements sur la voiture (amortisseurs notamment) pour que je sois plus à l’aise et cela demandait certainement un investissement financier. Tout ça a du faire que ce n’était pas le plus simple pour eux. Du coup, on a rappelé RSR, avec qui nous étions déjà en contact avant Antibes, et ça c’est fait.”
Et as-tu eu plus de facilités pour t’engager ce week-end ?
“Finalement, oui en effet, c’était plus simple que pour les Vosges. On a aussi essayé de voir pour le faire avec une autre voiture, la Polo pour faire simple, et toujours avec DG Sport mais ce n’était pas possible car ils sont engagés sur beaucoup de programmes à la fois. Après la casse de direction du Tour de Corse, où nous n’étions pas responsables, ni eux, ni moi, on a quelques choses à refaire ensemble un jour. C’est partie remise, pourquoi pas.”
Penses-tu pouvoir assurer un programme stable après le Rouergue ?
“Maintenant qu’il y a une bonne pause entre le Rouergue et le Mont-Blanc, on va y travailler, même si je devrais faire l’Allemagne en R5. Je ne sais pas encore la voiture ni l’équipe, ce sera peut-être une autre marque, j’ai une idée mais je ne peux pas en parler pour l’instant. C’est loin d’être sûr, je vais m’engager au dernier moment comme d’habitude. C’est sur la bonne voie, je pense qu’on va y arriver.
Donc moi, à partir de l’Allemagne, j’aimerais ne plus changer de voiture, que ce soit une Skoda Evo, une Polo, une C3 ou une nouvelle Fiesta, ni d’équipe d’ailleurs. C’est vrai que j’aime bien changer de voiture mais il y a des limites. C’est important de bien s’entendre avec son équipe, de savoir comment chacun fonctionne et connaître la voiture bien sûr. Même si je m’adapte assez rapidement, tu ne peux pas être aussi performant en faisant 2 courses que sur 10.”
Si tu n’es pas sur le podium samedi soir, ça fait chier ?
“Ça ferait chier oui, c’est ça, clairement. Evidemment, le but est toujours de se battre pour la victoire, et vu qu’il n’y a pas Sébastien Loeb avec une WRC, c’est possible (rires). Un podium serait déjà important pour le championnat, mais je ne serai pas totalement satisfait si j’étais troisième. Il faudrait être au moins sur le podium, et si on peut gagner, évidemment c’est bien, mais on ne va pas non plus prendre tous les risques.”
Quel est ton avis sur le Rouergue ?
“C’est un rallye que j’aime bien c’est vrai, même s’il n’y en a pas beaucoup que je n’aime pas. C’est vraiment un beau rallye. Quand je suis passé en reconnaissances, tu as des souvenirs qui reviennent et c’est toujours un peu plus facile dans cette situation.”
Petit retour sur le week-end dernier au Haut-Var. Qu’as-tu pensé de cette 500X R4 ?
Je pense qu’il faut juger cette voiture sur les performances réalisées par Vincent (Dubert) sur les deux premières manches. Au Haut-Var, et c’est pareil pour tout le monde, tu ne peux pas juger de la performance des voitures. Selon le rythme que tu adoptes, les écarts pouvaient être importants. Ce n’était pas vraiment un rallye où on pouvait juger les performances, cela me fait un peu penser au rallye de Turquie. La voiture est plutôt bien, il y a un peu de travail de développement encore car elle est assez récente, mais il y a une bonne base. C’est sûr que par rapport à une R5, il manque un peu de moteur mais c’est pas mal vraiment. Et c’est plaisant de rouler avec une quatre roues motrices sur la terre.
Et pour t’embêter un peu pour finir. Tu es quelqu’un de très timide mais on sent que tu deviens de plus en plus à l’aise dans ce genre d’exercice, comme la conférence de presse, ou des interviews comme ici. C’est ton avis également ?
“Avant, m’exposer devant le public, cela me gênait, mais maintenant cela ne me fait pas grand chose. C’est une question d’habitude. C’est juste pas ce que je préfère. Je ne suis pas un homme politique à la base, mais pilote. Et il faudrait mentir pour être politicien et j’ai horreur de ça. (rires).”
S’il pouvait avoir le budget pour faire le CDF avec une voiture top et un bon team, ça changerait certainement la donne !
Voilà un jeune pilote qui mériterait d’être aidé par la fédé ou par un gros sponsor pour faire une saison complète bétonné dans un bon team pour faire du WRC2 au mondial, il a largement sa place …