Nouvelle-Zélande 1993 : McRae frappe pour la première fois

Après une première saison remarquée en championnat du monde avec cinq participations (8e), le jeune britannique alors âgé de 24 ans avait de belles ambitions pour la saison 1993, d’abord en Subaru Legacy, puis avec la nouvelle Impreza, attendue en fin d’année.

L’an passé en Nouvelle-Zélande, la star montante de chez Subaru n’avait pas pu réellement s’exprimer, voyant le moteur de sa Legacy partir en fumée au bout de seulement six spéciales.

Avant d’arriver à Auckland début août, Colin connaît une saison mitigée avec comme meilleur résultat une troisième place en Suède mais aussi deux abandons mécaniques en cinq épreuves, pour une 7e place provisoire peu flatteuse au championnat.

Sur cette épreuve dotée d’un parcours de 562,74 km, de quoi faire rêver bon nombre de fans du WRC aujourd’hui, quatre étapes sont alors au programme avec un total de 36 spéciales dont seulement 3 super-spéciales !

En début de course, Colin McRae démarre de la pire des manières en sortant de la route avec une petite excursion dans un fossé et une légère touchette contre un arbre endommageant la carrosserie de sa grosse Legacy.

Devant l’écossais, son coéquipier Ari Vatanen n’a pas attendu les chronos de la deuxième étape pour partir à l’attaque, mais en étant talonné par deux tricolores : Carlos Sainz et François Delecour ! Alors que ce trio est regroupé en six secondes, Colin est décroché à une vingtaine de secondes de la tête.  Le pilote Subaru estime que cette édition 1993 lui est moins favorable suite à une modification du terrain : “Cette année, les revêtements ont été refaits, expliquait le futur champion du monde 1995. De nombreuses spéciales sont recouvertes d’une couche de cailloux. Et cette couche est plus épaisse sur les bords des chemins qu’au milieu. C’est pourquoi il ne faut pas exagérer les dérapages, sous peine de perdre trop en motricité.”

Si Kankku’ est déjà loin au sixième rang, Didier Auriol est aussi dans la bagarre pour la gagne (à 12s de la tête).

Le lendemain, le leader Vatanen est trahi par la suspension de sa Legacy, tout comme l’an passé où il pointait en tête de cette épreuve avant de rencontrer des problèmes moteurs sur sa Subaru.

Si le finlandais n’est plus là, la bagarre est toujours aussi somptueuse lors de la deuxième étape. Et sur cette journée monstrueuse de 247,36 km, trois hommes n’arrivent pas à réellement à se départager : Auriol, McRae et Delecour regroupés en cinq secondes. Les autres comme Sainz et Kankkunen sont hors jeu à plus de deux minutes.

Le troisième jour, toujours sous une météo idyllique, McRae fait la différence face aux deux tricolores. Si Delecour parvient à bien s’accrocher et garder ses chances de victoire (15s), Auriol n’a pas pu suivre et se retrouve à 34s du funambule écossais. Pour Sainz et Kankkunen, l’addition est toujours aussi lourde malgré une belle réaction du pilote espagnol.

Le dimanche, le temps se gâte et la pluie fait son apparition. Cette dernière ne suffit pas à troubler Colin, bien habitué à de telles conditions…Et malgré les tentatives de Delec’, le pilote Subaru ne plie pas et s’impose pour la première fois de sa carrière. Malgré un gros temps dans la dernière, Auriol s’incline lui pour deux secondes face à son compatriote et doit se contenter de la troisième place finale.

A l’arrivée, Delecour est beau joueur, saluant le talent du jeune Colin, future star du championnat du monde : “C’est super d’être devant les Toyota pour le championnat, c’est le plus important. Mais de toute façon, c’était impossible de suivre Colin, il était vraiment très rapide et a très bien roulé.”

McRae en action