Argentine 1994 : L’une des plus belles d’Auriol



Continuons notre rétrospective des meilleurs moments du rallye international avec un retour sur le rallye d’Argentine 1994, épreuve où Didier Auriol remporta l’une des plus beaux rallyes de sa carrière en championnat du monde des rallyes.

A l’aube de cette sixième manche du championnat du monde 1994, Juha Kankkunen et Carlos Sainz pointent en tête du championnat à égalité. Vainqueur au Tour de Corse deux mois auparavant, Didier Auriol est légèrement distancé par son coéquipier finlandais et par l’espagnol. Encore très brouillon mais rapide, Colin McRae peut également créer la surprise. Sans participation en Argentine depuis 1985 et un terrible accident en Peugeot 205 T16, Ari Vatanen est lui aussi attendu aux avants-postes.

Didier Auriol : “C’est un rallye qui me plaît beaucoup par le pilotage, et surtout par l’accueil que l’on peut avoir. C’est extraordinaire. Les paysages sont extraordinaires, tout est beau en Argentine.”

Dès les premiers kilomètres, Carlos Sainz et Didier Auriol semblent bien déterminés à se jouer la victoire. Au terme de la première étape composée de 196,53 km chronométrés, l’espagnol et sa Subaru aux couleurs 555 possèdent un maigre avantage de 20s face au français.

Le lendemain, le pilote de Millau est le plus fort et parvient à faire son retard pour se présenter en leader avant l’ultime journée, talonné par Sainz à 5s. Très fort en fin d’étape notamment, Auriol prend alors psychologiquement l’ascendant sur son adversaire, mais 160,74 km étaient encore au programme.

Au cours de cette étape, Colin McRae a disparu sur un accident après avoir arraché une suspension suite à un contact contre un rocher. Pour le britannique, le podium semblait alors encore jouable face à Juha Kannkunen.

Le dernier jour, la spéciale 27 va marquer un tournant dans cette épreuve. Sur les 45 km de cet unique passage dans la spéciale de “Falda de Carmen”, Didier Auriol va coller 10s à Carlos Sainz, un gouffre à un tel niveau de compétition. Les pneus de la Subaru ont rapidement été visés par le clan de l’espagnol pour expliquer cette contre-performance, mais le français venait tout simplement d’être le plus fort.

A l’arrivée, le pilote Toyota s’impose finalement pour six petites secondes devant le pilote Subaru.

Didier Auriol pour résumer ce week-end : “Sainz est parti très fort, moi à mon habitude, assez doucement. La deuxième étape, on commence à attaquer et on se rapproche très près et après on va faire jeu égal jusqu’à la fin du rallye. Pour moi, c’est une de mes plus belles victoires depuis que je roule en championnat du monde. Je pense que c’est même la plus belle. 6s c’est rien et je crois que la victoire s’est jouée dans une longue épreuve de 45 km où j’ai pu lui reprendre 10s, c’était beaucoup et peu à la fois.”

Troisième au départ de cette dernière étape, Juha Kankkunen a sombré à quatre spéciales de l’arrivée, victime d’un problème moteur sur sa Toyota. Le finlandais a “laissé” sa place sur le podium à son compatriote Ari Vatanen et sa Ford Escort.

Avec un si faible écart de 6s à l’arrivée, cette épreuve va évidemment rentrer dans l’histoire, se plaçant derrière le rallye du San Remo 1976 (4s d’écart) comme le rallye avec le plus faible écart à l’arrivée.

Classement Final

Pos.EquipageVoitureÉcart
1Auriol-OccelliToyota Celica 4WD5h50m42s
2Sainz-MoyaSubaru Impreza 555+6
3Vatanen-PonsFord Escort RS Cosworth+6:40
4Thiry-PrévotFord Escort RS Cosworth+11:07
5Recalde-ChristieMitsubishi Lancer Evo II (N4)+36:22
6Bescham-GarciaFord Escort RS Cosworth (N4)+43:17




S’abonner
Notification pour
guest
11 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
RICHARD
RICHARD
4 années il y a

Auriol… l’un des plus grands pilotes francais avec Therier et Ogier ! Trois légendes !!!

berlinette
berlinette
4 années il y a

Auriol et Sainz : un duo “inséparable”. Des carrières très similaires, de nombreuses empoignades et ,je crois, une estime réciproque.Parmi leurs nombreux adversaires, ils me semblaient plus proches l’un de l’autre que des autres.