Passé tout près de la gagne au Rally Fafe Portugal fin octobre, Yoann Bonato n’a pas vraiment connu la même réussite en Hongrie, plombé par une erreur en début d’épreuve et un retard très conséquent
En fin d’épreuve, le pilote des 2 Alpes a tout de même pu signer quelques chronos intéressants, prenant peu à peu ses marques sur un terrain qu’il pourrait bien retrouver en 2021.
Pour cette habituelle chronique, le pilote Citroën revient en longueur sur un week-end très mouvementé et riche en apprentissage.
Un début très compliqué et une fin encourageante sur ce rallye de Hongrie. Peut-on résumer très rapidement ton week-end comme ça ?
“Oui c’est un bon résumé, nous sommes bien évidemment très déçus du résultat final mais à la fois très content de notre progression ce week-end. Nous savions que ce rallye était difficile mais il fallait le voir pour le croire ! Je dirais que ce n’est pas un rallye asphalte, mais ce n’est pas un rallye terre non plus. Peut-être une nouvelle discipline rallystique qui aura sa propre appellation dans le futur !!”
Après les reconnaissances et lors du rallye, tu as évoqué un terrain exceptionnellement difficile, entre boue et feuilles…Avais-déjà vu un tel profil, quels rallyes peuvent s’en rapprocher ?
“Honnêtement je n’avais jamais vu de telles conditions sur un rallye asphalte. Quelques portions de routes sont vraiment belles mais chaque fois entrecoupées de chemins de terre très étroits, très boueux et parfois cassants. Ceci pourrait ne pas être une difficulté majeure mais le simple fait de se retrouver en pneus slicks dans ces conditions reste un challenge pour le moins intéressant. Premièrement, il faut trouver la route parmi les nombreuses feuilles, quelques fois, tu as beau chercher, il n’y a pas de route ! Ensuite, il faut éviter les crevaisons dans les parties terre. On connaît la solidité du pneu terre, mais celle du slick sur la terre restait une affaire à découvrir ! Enfin, il ne faut pas sortir de la route, car chaque virage te propose une quantité impressionnante de champignons à aller chercher. Il faut réussir à résister à la tentation.
Les recos nous ont permis de bien appréhender la course dans sa difficulté globale mais il fallait mettre les roues dans ces conditions pour bien prendre conscience du challenge qui nous attendait ! Nous ne connaissons vraiment rien de similaire en France, il parait que c’est même pire qu’en Belgique ! Au Touquet, il y a finalement du grip !!”
Est-ce que le choix de pneus était du coup plus compliqué ?
“Le choix des pneus n’était pas si simple que cela car les changements de grip, la longueur des chronos et les températures nous ont fait gratter la tête quelques fois. La plupart du temps, nous avons roulé en softs de la gamme Michelin. La question s’est posée pour du super soft et certains de nos concurrents ont fait ce choix. Il était le bon à certains moments, un peu moins à d’autres. Le rallye reste toujours une histoire de compromis dans les variétés que l’on peut rencontrer en une seule boucle de 4 ES. Globalement, ce n’est pas le pneu qui a posé le plus de difficultés ce week-end mais plutôt de réussir à nous adapter à ces conditions dantesques.”
Pour quelles raisons n’as tu pas réussi à afficher le même niveau de performances qu’au Portugal ? Avais-tu encore un peu de marge le dimanche ?
“La grosse différence avec le Portugal est que nous n’étions pas sur le même niveau de connaissance de terrain par rapport à la plupart de nos camarades de jeu. Le Portugal était nouveau pour tout le monde ! Il fallait aussi apprendre à rouler dans ces conditions, chose que nous n’avions jamais fait jusqu’à ce rallye de Hongrie 2020 ! Le dimanche, nous avons réussi à nous lâcher un peu plus et à montrer une belle progression. Par rapport à l’objectif que l’on s’était fixé, c’était le plus important pour nous. Il n’était pas question de prendre tous les risques et de ne pas finir la course. Il fallait aller au bout de ce week-end quel que soit le résultat.”
À plusieurs reprises, tu as dit que l’expérience prise ce week-end était bonne pour l’avenir. Tu voulais faire référence à quoi ? Une participation possible à cette épreuve en 2021 ?
“L’an prochain, nous aimerions faire plus de manches en ERC, c’est un championnat qui est bien adapté pour la catégorie R5 avec de belles épreuves variées. J’espère bien entendu que nous réussirons à être présent sur ces épreuves en 2021 !! Mais une fois de plus cela ne dépend pas de nous et nous ne voulons pas quitter complètement le championnat de France des rallyes. Attendons de voir ce que le calendrier va nous proposer l’année prochaine pour imaginer dans nos plus beaux rêves pouvoir participer à ces 2 championnats.”
Comment juges-tu le niveau de l’ERC rapport au WRC-2/WRC-3 ?
“Le niveau de l’ERC est pour moi strictement identique au niveau que propose le championnat du monde WRC 2-3. A la seule différence, les pilotes jouent la gagne au scratch.”
Et maintenant ? Est-ce qu’une participation au Rallye des Iles Canaries est envisagée ?
“En ce qui concerne les Canaries, attendons encore un peu mais nous ne sommes jamais à l’abri d’une bonne nouvelle !!
En tout cas, comme on dit là bas : Hongrois que c’qu’on voit, on à vu et on aimerait bien y revenir !”
Un programme ERC 2021 serai top.
Super interview comme d’habitude !
J’espère pour lui un beau calendrier l’année prochaine, il le mérite 😉
Pour l’appellation, on pourra dire un rallye “hybride” :))
N’y voyez là aucune allusion au futur du rallye.