2C Compétition : “Nous sommes de nouveau dans l’attente”

La saison prochaine, l’équipe basée à Thiers dans le Puy-de-Dôme, va rouler davantage avec un programme complet en WRC pour Pierre-Louis Loubet en Hyundai i20 WRC. En cette fin de saison, Florent Peronnet, team manager et ingénieur de l’équipe 2C, a évoqué avec nous cette première année, mais également la saison prochaine.

Quelle est l’actualité chez 2C Compétition après cette fin d’année au rallye Monza ?

“Nous avons une réparation en urgence à faire sur l’auto de Veiby, très sérieusement endommagée à Monza. Nous avons directement démonté l’auto en rentrant, et mardi soir, la coque était chez Matter. En ce moment, un camion rentre de chez Hyundai avec toutes les pièces nécessaires pour le remontage. Sur l’autre auto pour Pierre-Louis, on a refait la caisse à nue après l’annulation d’Ypres, afin d’avoir une auto neuve pour la prochaine saison.

Les 21 et 22 décembre prochains, on débutera notre préparation du Monte-Carlo avec Pierre-Louis Loubet. L’objectif sera de rouler sur une base typée asphalte/glace pendant une journée, et sur une base neige le lendemain (ou la veille).

Mi-janvier, avant le Monte-Carlo, on pourrait rouler à l’Arctic Rally mais nous ne sommes pas certains de pouvoir avec la crise sanitaire actuelle. Il faudrait que le camion parte au plus tard le 4 janvier pour cette épreuve.

En terme de planning ensuite, de nombreux acteurs nous ont rassuré sur la bonne tenue du Monte-Carlo alors que la Suède a assuré qu’elle nous donnerait des nouvelles avant les fêtes de Noël.

Finalement, nous sommes de nouveau dans l’attente de savoir ce que l’avenir nous réserve. On pensait être tranquille après cette année 2020 compliquée, mais ça recommence.”

Quel est ton bilan pour cette saison 2020 ?

“Au final, on a réussi à bien mener le programme prévu, on a pu rouler comme il fallait à chaque fois. On a forcément eu des abandons et des difficultés, en sachant qu’on savait que nous ne pourrions pas jouer devant. Donc on va dire que c’est du 50/50, et de toute façon, il y a toujours moyen de mieux faire.

Avec toutes les incertitudes engendrées par la crise sanitaire, on a tout fait un peu dans l’urgence et on a perdu en qualité de préparation par rapport à la normale, et c’est forcément regrettable.

On a préparé des voitures dans l’année qui n’ont pas servi, je pense à Ypres notamment, ou des séances d’essais qui ne se sont pas faites, et les essais, ça demande toujours du temps de préparation.”

Quel est le programme pour 2021 ? 

“Evidemment la saison complète avec Pierre-Louis Loubet en WRC. On travaille sur différents plans pour la deuxième auto. Sur le début d’année, ça semble difficile, mais après, on espère aligner une voiture sur les manches européennes à partir de la Croatie ou le Portugal.

Pour nos deux Hyundai, nous aurons quelques évolutions pour le Monte-Carlo avec de nouveaux trains roulants et une amélioration aéro sur la face avant. On espère bien sûr avoir d’autres éléments au cours de l’année mais il faut que Hyundai accepte de nous les vendre !

J’aimerais aussi relancer un programme avec nos Fabia R5, nous en avons encore trois et on aimerait bien les faire rouler en France ou à l’international. La priorité reste de toute façon le WRC.”

Comment s’est passé le week-end avec Ole Christian Veiby ?

“On a le fait le travail, il fallait lui proposer une voiture sécurisante et confortable. C’était un peu un test pour lui afin de voir son adaptation à cette voiture et l’écart au kilomètre.

En ce qui concerne la sortie, je savais que ça allait arriver, que ce soit lui ou un autre. Dans ces conditions, une faute était tellement vite arriver. Ils auraient du prendre des mesures avant l’épreuve, avec au moins davantage de pneus neiges. Pour la boucle du samedi après-midi, nous étions obligés de prendre des pluie car nos neige étaient usés. Ils n’ont pas joué avec le danger des gens mais presque. Au final, nous n’avons pas utilisé un seul des 28 pneus durs que nous avions.”

Quelle a été la réaction de ton équipe suite à cette sortie ?

“Ce sont tous des passionnés et sont forcément prêts à ce genre de choses. De mon côté, j’avais presque la larme à l’oeil. Nous étions tous déçus. En matinée, il y avait déjà eu un peu de boulot en assistance après une excursion dans un champ. C’est le jeu !”

Un mot sur Monza ?

“Le rallye était très bien organisé par rapport au temps imparti pour tout préparer. Mais je n’étais pas trop inquiet, car l’organisation était la même qu’en Sardaigne donc avec beaucoup d’expérience.

Malgré tout, et honnêtement, je n’ai pas envie de revoir cette épreuve au calendrier. Le vendredi, c’était un tourniquet et je pense que le jugement général a été faussé avec la journée du samedi et son scénario. Le dimanche, les conditions étaient pitoyables sur les parties terres.

Je retiens quand même la bonne idée d’avoir un parc d’assistance dans un circuit, cela a été plutôt agréable. Par contre, en terme de découpage, les flexi-service après chaque spéciale n’étaient pas super. On avait près d’une heure à regarder l’auto sans y toucher et 15 min de travail seulement.”