Grand habitué du Touquet depuis de nombreuses saisons, Stéphane Lefebvre sera bien sur la côte d’Opale du 18 au 20 mars prochains.
En position de jouer la gagne sur cette épreuve depuis 2018, avec d’ailleurs une victoire cette année-là, le nordiste sera cette fois au volant d’une voiture de catégorie inférieure : la Corsa Rally4, dérivée de la Peugeot 208 Rally4.
Avec cette auto encore inédite en France, l’ancien champion du monde et d’Europe Junior, voudra avant tout prendre du plaisir et regoûter avec joie à la deux roues motrices. Nous l’avons contacté à plus d’un mois de l’épreuve pour évoquer cet engagement au Touquet, mais également ces dernières expériences.
Comment s’est concrétisé cet engagement avec une Opel Corsa Rally4 ?
“C’est clairement une initiative de Jean-Luc Debove, concessionnaire Opel dans le Nord qui voulait promouvoir sa marque avec cet engagement. Pour cette participation, on a eu des premiers contacts avant Monza l’an passé. À la base, on se connaissait très peu mais on a sympathisé lors d’une séance d’essais à Clenleu en novembre dernier alors qu’il roulait avec sa Hyundai i20 R5.”
Quel est ton avis sur cette Corsa Rally4 ?
“Je ne connais pas du tout cette voiture, et je ne sais pas grand chose hormis que c’est une copie de la 208 ! J’ai chopé quelques infos à Alexandre Bengue qui connaît très bien la 208. J’ai l’impression que cette catégorie ressemble beaucoup aux R3 d’avant. Le poids est identique mais il y a plus de puissance, et avec les nouvelles évolutions technologiques depuis, cela devrait être performant que les anciennes R3. On a pu voir que la classe Rally5 marchait très fort avec les Clio, donc j’imagine que ce sera le cas aussi avec la Rally4 !
Pour ce rallye, je n’ai pas étudié d’autres pistes. J’avais de toute façon envie de goûter à autre chose. C’est un nouveau challenge et cela va un peu me rappeler le temps des batailles en 2 roues motrices avec Jérémi Ancian notamment et la superbe saison 2012.”
Quel est ton objectif ?
“Rien de précis à vrai dire. Je pense que je serai un peu seul dans cette catégorie car il n’y a pas la coupe Peugeot. On va essayer de voir si nous pouvons rivaliser avec les Alpine. Nous sommes d’ailleurs inscrits dans le championnat 2 roues motrices car si tout se passe bien au Touquet, on espère continuer sur la suite de la saison.”
Un avis sur le parcours ?
“À vrai dire, je n’ai pas forcément regardé. Mais avoir un chrono de 28 km, c’est très bien ! Il manque de la complexité sur cette épreuve, on fait tout le temps les mêmes chronos et il est difficile de faire de grosses différences. La spéciale de Camiers par exemple permettait ça avec un chrono vallonné et plus sélectif.”
As-tu une préparation spécifique pour ce Touquet ?
“Déjà, je dois dire que ça va être très sympa de monter dans une petite caisse. Il faudra faire attention aux freinages car si je freine comme dans une R5, ça ne va pas le faire ! Je ne suis plus monté dans une 2RM depuis le Var 2014 en 208 R2 donc il va forcément falloir un petit temps pour retrouver mes repères.
On aura droit à deux jours d’essais pour apprendre la voiture. A l’heure actuelle, nous n’avons pas de choix pour les pneumatiques et nous allons justement tester trois marques lors des essais : Michelin, Pirelli et Cooper ! On va essayer de trouver le meilleur compromis pour tout le monde et PSA Motorsport s’intéresse justement à ce comparatif. On roulera d’ailleurs avec la voiture de développement.”
Thomas Dubois n’est plus à ta droite. Pourquoi ?
“Il n’était pas plus motivé que ça pour rouler. Sans un programme défini sur la saison, c’était moins motivant pour lui et sa vie perso prend une part plus importante désormais. Je respecte son choix, et je le comprends ! On a vécu à 100% rallye pendant des années et à 31 ans, il veut passer à autre chose.
Avec Gilles de Turckheim, mon copilote sur ce Touquet, il n’y a strictement aucun souci à se faire. C’est un bon copain depuis 2012 et la bagarre face à Jérémi Ancian (Gilles était son copilote). On se voit très souvent et cela va être très sympa.”
Tu as parlé de l’Alpine tout à l’heure. As-tu eu le plaisir de l’essayer ?
“Non mais j’aurais vraiment bien aimé, notamment quand on voit les temps de Manu (Guigou) et des autres ! En plus, j’adore le pilotage des propulsions, et j’en ai l’habitude avec mon buggy et la BMW M3 à la maison. Par la suite, si je n’ai plus d’ambitions dans ma carrière, je pense que je roulerai avec une propulsion ! J’avais également adoré ma participation au Castellet avec une Porsche.”
En décembre dernier, tu as participé au rallye Monza. Quel est ton avis sur cette épreuve et tes performances ?
“Je suis content de ma performance. Sans vraiment d’essais avant le rallye, et sans avoir pris de vraies notes depuis longtemps, je suis assez satisfait. Quand tu n’as plus l’habitude de prendre de nouvelles notes, tu es moins vigilant, moins à l’affût de tout. On termine 7e en RC2 mais j’aurais pu chercher Tidemand et Lindholm avec le statut de prioritaire comme eux. On partait derrière les RGT et il a fallu en doubler pas mal dans le week-end ! On roulait également avec seulement 12 pneus contre 26 pour les autres pour des raisons budgétaires bien sûr.
Du côté du parcours, heureusement qu’il a plu finalement car le parcours aurait été trop simple je pense. Ce rallye est tellement différent des autres qu’il mériterait sa place au calendrier. Mais il en fait un seul de ce type sur tout le championnat ! Pourquoi pas en changer la destination du circuit et trouver des spéciales à côté, comme à Monza.”
Tu as travaillé comme consultant lors du dernier Monte-Carlo. Quel est ton avis sur cette édition ?
“C’était un beau Monte-Carlo avec des spéciales magnifiques et des changements. Il a juste manqué un peu de grosses bagarres devant. Seb les a littéralement tordu sur cette épreuve. Evans a été fidèle à sa réputation alors que Tänak a fait un peu trop de boulettes.
Pour Neuville, Martijn son copilote, a fait un fantastique travail. C’était bien chaud d’arriver comme ça, surtout avec Neuville qui est vraiment connu pour être un perfectionniste et qui ne laisse rien au hasard, même si c’est la qualité de tout ceux qui roulent à ce niveau !”
Stéphane est un super pilote qui n as pas peur..que ce soit en 2 roues motrices wrc et etc….il a pas peur de se dépasser et parfois ça casse mais tjrs impressionnant
Souvenez vous des chronos en Allemagne 2019 avec la Polo. Ce pilote à la vitesse ça c’est sur. Il manque peut-être quelque chose, peut-être qu’il va le découvrir en avançant.