Y.Bonato : “La saison s’annonce passionnante”



Champion de France en titre, Yoann Bonato pouvait difficilement rêver d’une meilleure entame de championnat de France asphalte 2021, remportant assez largement le rallye Le Touquet Pas-de-Calais.

Comme lors des dernières saisons, le pilote des 2 Alpes nous fera le plaisir de répondre à nos interviews après chacune de ses courses, comme il a déjà pu le faire lors du dernier Monte-Carlo d’ailleurs. Alors que le rallye Vosges Grand Est arrive dès la semaine prochaine pour la suite du championnat de France, Yoann Bonato doit également se préparer à retrouver la terre en ERC avec le rallye de Pologne dans quinze jours ! Au milieu d’une séance d’essais sur terre, le pilote CHL Sport Auto a trouvé quelques instants pour nous répondre.

D’emblée, tu as pris la tête de cette épreuve, remportant finalement largement la victoire après avoir pu gérer ta fin de course. La satisfaction est grande j’imagine, que ce soit pour toi et pour ton équipe également.

“Nous étions surtout heureux de reprendre la compétition. Malheureusement sans spectateurs, cette reprise restait très égoïste mais la fédération à mis en œuvre beaucoup de choses pour permettre aux passionnés de suivre au mieux cette course à travers les réseaux. Nous avons eu le plaisir de croiser pas mal de monde sur les liaisons, c’était très sympa !! Je suis vraiment content pour l’équipe et bien évidemment pour nous. Nous avions fait le choix de ne pas faire de course de préparation avant le Touquet. Nous avons changé notre façon d’approcher la reprise de la compétition. Un gros boulot à été fait avec Karine Edouard (habituée des équipes de France de ski alpin notamment) et Amandine Borderie avec qui nous travaillons depuis 2 ans maintenant. Ce travail en cours n’est encore pas fini et je pense que nous avons encore de belles choses à améliorer.

Le résultat final ne reflète finalement pas le niveau d’Eric ce week-end, son tête à queue lui faisant perdre pas mal de temps dans la 3, associé à l’abandon de Quentin Gilbert. Cela nous a obligé à gérer la course différemment le samedi. La saison s’annonce passionnante et se confronter à un des meilleurs pilotes du WRC2 et ancien officiel en WRC avec Ford est une énorme satisfaction et source de motivation.”

Est-ce une situation difficile de gérer un tel écart et arrive-t-on à rouler libéré ?

“C’est une situation que j’ai eu l’habitude de gérer par le passé. Mais cette année il a fallu réapprendre à le faire car notre dernière course remonte à un certains temps, et finalement tout s’est bien déroulé. Nous avons cependant affiché un bon rythme le vendredi avec une belle prise de risque. Le rallye étant sec, il était plus facile de s’engager à 200%.”

Votre week-end avec Benjamin a eu l’air d’être tout simplement parfait, mais tu as évoqué un souci à l’arrivée de l’ES1. Quel était le problème finalement ?

“C’était vraiment rien, j’avais une voiture un peu déséquilibrée à l’arrière droit, je pensais avoir un souci de barre ou d’amortisseur. J’ai refait le point sur mes clics et j’avais un écart entre droite et gauche. J’ai donc rééquilibré tout ça sur le routier et tout est rentré dans l’ordre dans la 2. Après ça, nous n’avons pas touché à la voiture du week-end. Cette situation fait généralement peur à l’équipe et notamment à Benoît l’ingénieur qui se rassure en se disant qu’il a dû bien travailler en essai puisqu’il n’a rien à faire en course !”

Les écarts sont bien plus importants que lors de la dernière édition en 2019 alors que les concurrents sont quasiment les mêmes. Penses-tu que les conditions particulières expliquent une bonne partie de cette différence ?

“Honnêtement je ne sais pas quoi répondre à cette question, si ce n’est que nous avons roulé vite le vendredi. Sur le sec, lorsque tu hésites un peu dans le rapide, la sanction est très lourde car nos voiture sont sous-motorisées par rapport à la capacité du chassis.”

Niveau plaisir, est-ce que tu préfères un Touquet habituel ou celui-là ?

“C’était une belle édition dans des conditions encore jamais rencontrées pour un Touquet, il aurait même fallu prendre la crème solaire dans le sac ! Quand le grip est constant sur ce rallye, les vitesses sont tout simplement dingues. C’est un peu la Finlande de l’asphalte. Le rallye devient alors complètement différent sous la pluie… Le slip ne finit généralement pas de la même couleur en fonction des conditions.

Ici lorsque les conditions sont tels, le grip est plutôt constant et ceci permet de se lâcher plus généreusement que lorsque tu es dans la boue à la sauce Belgique !”

Les pilotes ont beaucoup évoqué les nouveaux pneumatiques Michelin Pilot Sport A. Quel est ton avis sur cette nouvelle gomme ?

“C’est un truc de fou, ces nouveaux pneus apportent un grip incroyable. Les vitesses de passage en virage sont totalement inédites. Il est parfois difficile de trouver la limite du grip en latéral, tellement son potentiel est grand. Un peu à l’image du MW1 à sa sortie des usines de Clermont. Il va falloir accumuler les kilomètres en course pour l’optimiser au maximum. Le warm-up du pneu apporte aussi beaucoup de confiance, son démarrage est quasi instantané avec le Médium, ceci nous permet de nous lâcher dès les premiers mètres du chrono.”

Juste devant toi sur la route, l’Opel Corsa e-Rally était en voiture ouvreuse. As-tu un avis sur cette auto et aimerais-tu l’essayer prochainement ? Est-ce finalement un passage obligé dans les années à venir ?

“J’ai eu l’occasion de l’essayer en Allemagne pendant sa phase de développement. Au delà de toute attente et ce, malgré mes réticences, j’ai pris beaucoup de plaisir à la piloter. Mais ce plaisir reste purement égoïste car lorsque je suis allé voir passer la voiture, dépourvue de bruit, l’impression de vitesse a tendance à disparaître complètement. Les spectateurs seront les premiers à le remarquer. J’espère que notre discipline ne sera pas obligée de tendre vers le tout électrique et que les solutions hybrides proposées actuellement permettront de réduire considérablement notre impact environnemental. Nous attendons avec impatience la nouvelle réglementation Rally2 pour connaitre l’évolution dans notre catégorie et l’horizon proposé.”

Dans deux semaines, tu es en Pologne pour débuter ta saison en ERC. Quelle sera ta préparation alors que tu n’as plus roulé sur terre depuis le Pays de Galles 2017 ? Du coup, quelles seront tes ambitions ?

“Effectivement, je n’ai pas roulé sur terre depuis très longtemps, même pas en test ! Entre 2 lignes écrites ici, j’enchaîne actuellement les runs avec la C3 sur le circuit terre du CEERTA à Issoire. J’adore cette surface et je prends beaucoup de plaisir. Je vais forcément avoir un peu de remise en jambe mais aujourd’hui, je me régale déjà ! Vivement la Pologne !!!”




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Robin
Robin
3 années il y a

Quel plaisir de retrouver ces chroniques ! Merci Rallye Sport, on en veut plus souvent et pourquoi pas d’autres pilotes. La saison nationale va être superbe et les bagarres ne manqueront pas.

saxonic
saxonic
3 années il y a

super pilote, super voiture, super team chl sport auto, que du bonheur