Une semaine seulement après sa violente sortie aux Açores, Yoann Bonato a parfaitement repris le cours de sa saison, s’imposant au rallye Coeur de France malgré la grosse opposition de Quentin Giordano, encore leader à deux spéciales de l’arrivée.
Avant de s’envoler vers le Portugal et la région de Fafe pour disputer une nouvelle manche ERC, Yoann Bonato a répondu à notre habituel interview d’après-course.
Décidément, les fins de courses te réussissent en CFR Asphalte cette saison. Est-ce que cette victoire a finalement été la plus dure à remporter depuis le début d’année ?
“Je ne dirais pas la plus dure mais plutôt la plus incertaine. Notre équipe a clairement fait la différence dans ce résultat et nous en sommes très très fiers ! Depuis le début de la course, Benoît Vidal (notre ingé) voulait garder la possibilité de marquer 6 roues pour la dernière boucle car la météo pouvait se gâter d’ici la fin du week end. Nous avons donc volontairement économisé 2 pneus lors de la première étape au détriment de la performance pour se garantir une fin de course optimum.”
5 participations au Coeur de France et 5 victoires pour toi, Benj et CHL Sport Auto. C’est vraiment une belle histoire d’amour entre vous et cette épreuve !
“Cette épreuve nous à toujours bien réussi, cette année, comme toutes les autres d’ailleurs, il était très dur de faire la différence et seuls les caprices de la météo permettent d’augmenter un peu les écarts jusqu’alors de l’ordre du dixième.”
Cette saison, Quentin Giordano a clairement haussé son niveau et rivalise totalement avec toi. Comment expliques-tu sa progression ?
“Quentin à toujours été très rapide mais pas toujours très régulier, cette année lui réussi plutôt bien. A croire que les joies de la paternité l’ont fait murir dans son pilotage ! Ahh ces enfants, ils nous changent la vie, et pas uniquement pour les courtes nuits, jusque dans le sport automobile !! Et l’odeur des poubelles aussi… Bref ça c’est uniquement pour les connaisseurs lol !! Les évolutions de la Polo se sont montrées efficaces et nous sommes pressés de montrer celles de Citroën, mais il faudra s’armer d’encore un peu de patience. Nous serons prêts le moment venu, mais en attendant, nous travaillons sur des petits détails qui peuvent faire la différence à la fin d’une course. Le niveau est telle que nous ne pouvons rien négliger.”
Explique-nous la stratégie pneumatiques décisive de ton équipe. Comment marche le marquage des pneus notamment ? Quel est le quota à respecter ?
“Le quota à respecter est de 16 pneus par course en championnat de France. Soit 4 pneus neufs par section. Finalement c’est assez basique et il n’y a pas trop à réfléchir, On met 4 neufs à chaque boucle. La difficulté réside seulement dans les crans de gomme. A savoir le soft, le medium et le hard pour Michelin.”
Quelle était la différence pneumatiques entre toi et Quentin pour la dernière boucle ?
“Nous nous sommes décidés comme à chaque fois dans la dernière seconde et avons pointé en sortie de parc dans la minute. La météo était instable mais rien ne garantissait de la pluie à 100%. Avec nos choix de 6 roues, nous nous sommes préparés à toutes les possibilités. 2 médium, 2 soft et 2 pluies. Quentin lui avait 5 médium.”
Sur le plan comptable, surtout en décomptant 1 résultat, ce week-end est juste parfait pour toi. Est-ce que cela va changer quelque chose dans ton approche de la prochaine course à Antibes ?
“Il est clair que désormais nous ne sommes plus obligés de gagner de courses pour jouer le titre. Notre position est assez favorable mais le championnat est encore très long et il peut se passer encore beaucoup de choses. Nous restons encore très prudents, tant que tout n’est pas clairement joué. A nous d’être malins et de ne pas se jeter d’épines dans le pied bêtement.”
Après une grosse incertitude suite à ta sortie aux Açores, tu vas finalement bien rouler au Rally Serras de Fafe e Felgueiras la semaine prochaine. Quand as-tu été assuré de pouvoir rouler là-bas ?
“J’étais surtout très inquiet dans ma capacité à pouvoir rouler sur un gros rythme dans un rallye rapide comme le Coeur de France. Je savais que j’aurais besoin d’un peu de temps après ce gros crash. Finalement ce fut la bonne surprise du week-end. Pour ce qui est de notre participation au Portugal, je ne voyais pas comment nous pouvions être présents, à la fois techniquement et surtout financièrement... Mais c’était sans compter sur nos fidèles partenaires et ceux qui nous ont rejoint en soutien de dernière minute comme Citroen, Michelin, les transports Marsy, La skierie, Jacques sports, Didier michaud, Corelec, Lefrancois TP, charpentes de l’Oisans, E.Leclerc, Oreca, les taxis grenoblois, l’hotel le chalet Mounier aux 2 Alpes, l’association 100% sport et bien évidement CHL sport auto et IGOL. Alors un grand merci à eux pour cette importante mobilisation. Sans cette équipe incroyable qui est CHL, il est certain que nous n’en serions pas là aujourd’hui !”
Que sais-tu de cette épreuve et de son profil ? As-tu retrouvé des parties déjà empruntées lors de tes participations en WRC2 avec la Citroën DS3 R5 au rallye du Portugal ?
“Il y a finalement très peu de chrono identiques à la manche du WRC dont j’ai eu la chance de participer. Je connais la légendaire bosse de Fafe qui reste identique mais le reste est bien différent. Ce sera encore une épreuve de découverte pour nous. Aux Azores, nous avons franchi un cap de performances sur la terre, j’espère que nous pourrons confirmer ici.”
Très bon plateau cette année !
Un vrais régal dans toutes les classes
Il fera un beau champion si l’issue lui est favorable, et il pourrait se contenter de contrôler les autres.
Je ne suis pas “fan de” qui que ce soit, mais j’espère vraiment que Giordano pourra en gagner au moins un, en récompense de sa superbe saison.