Pour sa toute première épreuve en Hyundai i20N Rally2, Nicolas Ciamin a été très performant d’entrée, remportant la première manche du championnat de France Asphalte au Touquet.
Déjà victorieux à Antibes et au Var en fin de saison dernière, le jeune niçois emmagasine de la confiance depuis plusieurs mois, et sera, à coup sûr, un prétendant sérieux au titre national. À l’issue de cette première très réussie dans le Nord de la France, Nicolas est bien évidemment revenu avec nous sur ce week-end et plus globalement sur sa situation actuelle.
Bravo Nicolas. Première apparition avec cette nouvelle auto et d’entrée une belle victoire pour entamer ta saison 2022. Est-ce que tu es surpris de gagner aussitôt finalement ?
“Surpris pas forcément mais content ça c’est sûr. L’objectif en début de course était de faire un bon résultat pour lancer cette saison de la meilleure des manières. J’avais à coeur de marquer le coup même si je savais que j’aurai des difficultés car je devais découvrir la voiture sur le sec. Donc gagner, c’est vraiment parfait pour nous.
Tout au long du week-end, j’ai été assez surpris des écarts derrière le trio de tête car tout était très compact finalement. Le premier jour, je ne me suis pas posé de questions, le but était de creuser l’écart sur les Quentin. Le lendemain, j’ai rarement été aussi tendu car il fallait toujours garder un bon rythme et ne pas trop en lâcher. Ce n’était pas simple à gérer, surtout dans ces conditions.
J’aurais préféré que Yoann (Bonato) soit là jusqu’au bout, même si son abandon est une très bonne chose pour nous au championnat car il n’y a pas de décompte cette année.”
Comme tu viens de le dire, tu n’avais quasiment jamais roulé sur le sec avec cette voiture avant le départ. L’adaptation a donc été vraiment très rapide !
“Lors de mes journées d’essais, j’ai pu faire seulement un seul run avec les tendres et il y avait encore des portions humides. Au shakedown, on a essayé de changer des petites choses en roulant au maximum pour compenser ça. Même si ça ne vaut pas une vraie séance d’essais, cela nous a permis de bosser un peu sur la voiture.”
Ce Touquet était exceptionnellement sec, mais ça n’a apparemment pas simplifié la tâche des pilotes. Est-ce aussi ton avis ?
“C’est ça. On en a parlé entre pilotes et j’ai trouvé ce rallye plus difficile que sur le mouillé finalement. Le grip était très inconstant, il changeait d’un virage à l’autre. C’était très difficile à estimer. Nous nous sommes tous faits des frayeurs, certaines à basse vitesse, certaines à plus haute vitesse…D’habitude quand le rallye est humide, le grip n’est finalement pas si irrégulier que ça. Lors du deuxième tour, le grip était bien meilleur et plus constant. J’ai un peu retrouvé le même phénomène que sur la terre.”
Tu parles de quelques frayeurs, tu peux nous en dire plus ?
“Je me rappelle d’un moment où l’on s’appuie sur un talus à basse vitesse sans comprendre pourquoi. Il y a 1 ou 2 trucs dans le vite aussi où je perds un peu l’arrière à 150 km/h, ça fait toujours bizarre. Une erreur pouvait très vite arriver sur ce rallye. Jusqu’au dernier virage du rallye où je frôle un grillage en 2e, c’était piégeux !”
Côté pneumatiques, il semble que les choix étaient assez simples.
“Oui totalement. Je ne me suis pas vraiment posé de questions. Le samedi matin, c’était la seule interrogation avec un choix à faire entre les mediums et les softs. Dans certaines spéciales, les médiums étaient mieux, dans d’autres, c’étaient les softs. Je pense que les deux choix étaient plutôt bons.”
Depuis l’été dernier, tu utilises un système de notes très différent d’avant avec des chiffres “à l’anglaise” de 1 à 7 pour noter les virages ?
“Je suis très très content de ce changement, c’est mieux à tous les niveaux. C’est facile de dire ça maintenant mais j’aurais du le faire avant. C’est un gain de temps et d’écoute pour moi, je peux me concentrer davantage au pilotage. C’est aussi plus direct et simple en reconnaissances. Je pensais mettre beaucoup plus de temps pour être à être à l’aise avec ce système et j’étais prêt à revenir en arrière si ce n’était pas bon.”
Pour tes débuts en Hyundai i20N Rally2, tu as d’emblée été très performant. Quel est ton avis sur cette voiture ?
“Déjà, le résultat montre que la voiture est performante et j’avais déjà pu le constater lors de mes premiers essais. La première chose qui m’a surprise est le moteur qui marche vraiment très bien. Comme je te l’ai déjà dit avant le Touquet, la voiture prend peu de mouvements de caisse et ce n’est pas vraiment ce que j’aime normalement. Globalement, j’aimerais lui donner plus de roulis et on doit bosser sur les réglages des amortisseurs, de la hauteur de caisse et de l’antiroulis pour modifier ça. C’est très compliqué de comparer cette voiture avec une autre, mais sur pas mal de points, son comportement ressemble à celui de la Polo. Ce qui est certain, c’est qu’on a une bonne marge de progression et c’est de bonne augure pour la suite.”
En début d’année, tu as été nommé pour la première fois au sein de l’équipe de France FFSA. Qu’est-ce que ça signifie pour toi ?
“Cela faisait de nombreuses années que j’espérais que ça arrive. C’est une forme de reconnaissance pour moi. On va avoir des stages intéressants au cours de l’année et c’était déjà le cas avant le Touquet. On a pu faire de l’entraînement physique, des tests de réflexe et au niveau de la coordination. Il y avait une belle cohésion dans le groupe, c’était vraiment sympa. En plus de ça, j’ai le soutien de Nicolas Bernardi qui m’aide sur pas mal de points.
Prochainement, on doit faire d’autres stages à l’Auto Sport Academy au Mans avec des exercices sur de nouveaux appareils, encore autour de la coordination et du refléxe.”
Quel est le programme avant le Charbo, prochaine manche du championnat de France Asphalte ?
“On aura une journée d’essais complète avant le Charbo en espérant que ce soit sur le sec. On pourra rouler pendant une journée avant chaque manche du championnat. Il faudra régler la voiture bien différemment de ce que l’on a fait sur le Touquet.
Le but est bien sûr d’être performant sur l’ensemble des rallyes. Je ne sais pas si on pourra jouer la gagne à chaque fois, mais jouer devant je pense.
Sur certaines épreuves, je vais forcément manquer d’expérience, comme au Touquet cette année où je connaissais quelques morceaux de spéciales, et parfois en sens inverse.”
En plus de découvrir une nouvelle voiture, tu étais aussi dans une nouvelle équipe avec 2C Compétition. Qu’as-tu pensé de cette première ?
“Je suis vraiment content de tout le monde, je n’ai rien à dire ! J’ai été très bien entouré, on avait deux ingénieurs dans l’équipe avec Arthur Pivato et un ingénieur de chez Hyundai. On roulait avec une voiture de chez Hyundai et on avait du coup aussi un mécano de chez eux. On espère avoir notre propre voiture pour la prochaine manche.
Tout au long de l’année, Arthur travaillera sur la i20 et c’est intéressant car ce sera sa première année en tant que responsable d’une voiture.”
Ciamin et Hyundai, un duo gagnant, c’est bien pour Hyundai de voir concrétiser ses efforts. Ces victoires valent plus, à mes yeux qu un championnat du monde constructeur gagné au chausse pied.
Ciamin toujours prêt à performer, il aura des chances au plus haut niveau un jour.
nicolas et son copilote ne sont pas une surprise mais une confirmation .
il gagne avec toutes les autos
les constructeurs devraient se dépécher de lui faire un contrat