Le week-end dernier, six épreuves étaient au programme avec deux rallye nationaux et quatre régionaux.
Engagé au volant de sa Peugeot 106 S16 F213 au rallye régional du Cantal, Dominique Garrigues, copiloté par Julie Troupel, a terminé à la 3e place au scratch, remportant aussi le groupe FRC4 à l’issue d’une très belle bagarre.
Comme pour chaque “perf’ du week-end”, nous avons pu revenir sur cette performance avec le pilote “récompensé” ce week-end.
Peux-tu te présenter et nous parler un peu de tes débuts en rallye ?
“Je suis natif de Clairvaux d’Aveyron (terres d’Alexis Sirmain), et j’y habite toujours. J’ai 31 ans et ça fait autant de temps que je suis passionné par le rallye grâce à mes parents qui n’ont jamais couru, mais qui nous ont, mon frère Nicolas et moi-même, toujours amenés au bord des spéciales.
Après 10 ans de moto enduro, j’ai décidé de concrétiser mon rêve de gosse en 2019, en participant au rallye national de Marcillac (qui passe devant la porte de mes parents avec la spéciale de Goutrens), avec Quentin Pouget aux notes.
J’ai acheté ma 106 F213, (ex Stephane Vialette en N2) qui était devenue une N2 avec un frein hydraulique et des jantes en 15 pouces, fin 2018. Depuis, je l’ai faite évoluer petit à petit.
En 2021, navigué par Audeline Ladame, nous avons eu la chance de participer à la finale de la coupe de France des rallyes à Châteauroux. Malheureusement, nous jetons l’éponge à mi-course à cause d’un souci mécanique.”
Quels étaient tes objectifs au départ de ce rallye du Cantal ?
“Au départ de ce rallye du Cantal qui était mon 19 ème départ, mes objectifs étaient de prétendre à un top 5 scratch, tout en prenant du plaisir avec les autres amis concurrents habituels, mais aussi d’essayer de ravir les spectateurs avec quelques glissades comme j’aime le faire. J’avais à cœur de poursuivre sur cette bonne dynamique depuis notre dernier rallye (Rouergue), pour récompenser ma nouvelle copilote depuis le début de la saison, Julie Troupel, qui a débuté les rallyes l’an dernier ici-même au Cantal. Elle a une fois de plus assuré aux notes, pour son 9 ème départ…”
Dès la première boucle, tu joues une place sur le podium scratch. Était-ce une surprise ?
“Honnêtement, on avait cette folle idée dans un coin de la tête… Mais de là à la concrétiser…De surcroît à la régulière… On avait du mal à y croire. On pensait se faire remonter d’ici la fin du rallye.
On a donc décidé de rouler à notre main, sans prendre de gros risques, et en soulageant là où ce n’était pas raisonnable d’en mettre plus, et par contre, on a essayé de garder plus de vitesse et de fluidité dans les zones techniques. Et ça a payé.”
À l’arrivée, tu signes le meilleur résultat de ta carrière en décrochant la 3e place finale et la victoire dans ton groupe. Quel est ton sentiment suite à ce succès ?
“Mon sentiment est une immense satisfaction. Ce succès récompense toutes les heures que l’on passe à la préparation de notre monture, tous les sacrifices et les choix que l’on fait pour vivre notre passion. Il récompense également toutes les personnes qui nous suivent et nous aident, nos parents, nos proches, nos partenaires.
Et nous sommes très fiers d’avoir atteint ce résultat devant des autos plus récentes et compétitives que la nôtre. C’est une des choses que j’aime dans le rallye, c’est d’aller se battre contre plus gros et plus forts que nous afin de progresser et de sortir de notre zone de confort.
Nous savons que ce genre de succès est très rare, alors nous savourons.”
Tu roules avec cette Peugeot 106 F213 depuis le début de saison dernière. Pourquoi as-tu fait le choix de cette voiture et quelles sont ses caractéristiques principales ?
“En 2016, alors que je faisais encore de la moto, j’ai acheté une 106 s16 “du dimanche” pour me faire plaisir en allant voir des rallyes par exemple… Et je suis tombé de suite amoureux de son comportement sportif, agile, maniable, très joueuse du train arrière, très fun, beaucoup de bonnes sensations à son volant.
C’est donc en toute logique que j’ai cherché ce modèle là lorsque j’ai décidé de passer le cap des 2 aux 4 roues, dans un budget assez limité.
Aujourd’hui, cette 106 possède un moteur TU5J4 configuration GRA de 190 CV, je me sers en pièces et le fais régler chez la valeur sûre LENY COMPETITION.
Gestion et faisceau moteur fil d’argent E-Race. C’est avec l’aide de l’équipe expérimentée de chez Auriol Compétition que nous avons ouvert et assemblé le moteur. Et c’est chez eux que je fais suivre l’auto quand on entre dans de la mécanique plus poussée car j’apprends tout sur le tas (je suis chauffeur poids lourds de profession).
Je m’en fais un maximum, souvent accompagné de mon très sympathique frère, qui travaille chez Auriol Compétition, pour éviter les bêtises et garder un maximum de fiabilité.
La boîte à vitesses est une vraie Saxo Challenge de l’époque, donc une BE 3/5 synchros, et un autobloc JB2.
Les trains sont du style mini GRA: coupelles d’amortisseurs saxo challenge, pallier alu, rotule unibal sur triangle de roue au niveau de la fixation à la caisse, silent blocs plus rigides de la barre stab et enfin douilles en alu sur l’encrage du train arrière. Freins avant 4 pistons AP RACING, disques ventilés diamètre 270 mm, plaquettes CL RC6. Freins arrières origines, avec des plaquettes CL RC6. Jantes 15 P. 4 amortisseurs 1 voie non réglables VIAROUGE. Arceau SPARCO RAC 12 points.
Et pour les pneumatiques, je roule avec des Hankook car le rapport qualité/prix me convient bien !”
Si tu avais un budget plus conséquent, quelle voiture pourrait t’intéresser ?
“Si j’avais les moyens, mon rêve ultime serait de piloter une 306 maxi. Mais en gardant un peu plus les pieds sur terre, une 106 maxi F213 voies étroites du style de la “106 Cabrel” de Denis Ridel serait déjà énorme… J’aime beaucoup les moteurs atmo qui hurlent à la mort, ça me fait frissonner.
Puis ce style de petite bombe me fascine, c’est beau à voir passer, c’est vivant, ça bouge et ça fait des temps. C’est tout simplement impressionnant, c’est ce que j’aime en tant que spectateur, et c’est ce que j’essaie de reproduire une fois installé derrière le volant.”
Quel est ton programme pour la suite de cette saison 2022 ?
“Alors, le rallye régional des Thermes, quasiment à la maison, le rallye national des Côtes du Tarn, auquel je n’ai jamais participé pour le moment, et le rallye régional de Rignac, seulement une semaine après… Mais nous allons faire en sorte d’y être, car nous aimerions nous qualifier pour la finale 2023, et donc on va essayer de commencer à marquer un maximum de points dès cette fin de saison 2022.”
Ça transpire la passion cet interview !!
Les qualif pour la Finale 2023 en Auvergne vont être disputées. Centre de la France oblige. Ça promet
C’est super de voir un passionné comme ça et avec un sacré coup de volant et pas mal de connaissances mécaniques je te souhaite beaucoup de réussites Chapeau.