Lancé au printemps dernier, le développement de la Renault Clio Rally3 approche de sa fin et il était temps de s’intéresser davantage à cette nouvelle voiture.
Après la Ford Fiesta Rally3, lancée en mars 2021, Alpine Racing prévoit d’homologuer la deuxième voiture de cette catégorie deux ans plus tard.
Comme pour la Rally4 en début d’année dernière, nous avons échangé avec Yann Paranthoën, responsable technique rallye chez Alpine Racing, pour en savoir plus sur cette nouvelle auto.
Bonjour Yann. Où en est le développement de cette Renault Clio Rally3 ?
“Nous sommes plutôt sur la fin. À la mi-octobre, on a fait notre sixième séance d’essais, et la semaine prochaine, ce sera la dernière avec un déplacement en Espagne pour six journées d’essais. On approche donc de la fin du développement et nous sommes plutôt sur une phase administrative actuellement avec la validation des pièces et ensuite la préparation de l’homologation. Celle-ci est prévue pour fin mars.”
Comme l’objectif d’homologation est bien parti pour être respecté, il semble que le développement se soit bien passé.
“Oui plutôt bien passé effectivement. Il y a eu pas mal d’évolutions entre la première et la septième séance à venir. Nous n’avons pas apporté de changements majeurs qui ont changé la philosophie de notre travail, car c’est une voiture bien née.
Il a fallu s’adapter aux spécificités d’une quatre roues motrices avec notamment un encombrement réduit du train arrière. Les protections sous-caisse ont notamment été un travail important afin de s’assurer d’une bonne fiabilité.”
Il a fallu attendre longtemps pour voir un aileron arrière sur cette Clio en essais. Est-ce un élément capital pour cette Rally3 ?
“C’est vraiment quelque chose de spécifique et d’importance. Nous avons demandé l’aide de BWT Alpine F1 Team à Enstone. Ils ont collaboré avec nous pour concevoir le meilleur profil d’aileron possible. On a pu le tester à plusieurs reprises pour être sûr de son bon fonctionnement et c’est vraiment le cas. À partir de 80 km/h, son impact est non négligeable jusqu’à la vitesse maximale. Les essais ont été très instructifs, on a pu comparer directement les performances avec ou sans aileron. C’était un lien très intéressant entre la F1 et la compétition Clients.”
Est-ce qu’une comparaison avec la Ford Fiesta Rally3 était possible ?
“Nous n’avons fait aucune comparaison, car c’est toujours compliqué de le faire entre deux voitures. On allait rouler forcément sur une base d’essais connue de la Clio et en louant une Ford, tu ne connais pas forcément sa préparation et ses spécifications. Par expérience, on tire rarement des conclusions intéressantes de ce genre de comparaison. La première comparaison se fera directement dans les premiers chronos.
Jean-Baptiste (Franceschi), qui a connu la Ford, nous a donné des petites informations, mais je voulais vraiment que l’on se concentre sur notre travail et pas sur la concurrence.”
Tu viens de parler de Jean-Baptiste en tant que pilote d’essais. Quels sont les autres pilotes qui ont développé cette Clio Rally3 ?
“Tout d’abord Jean-Sébastien Vigion qui était en charge du début du développement sur la terre et a fait aussi un peu d’asphalte. Il sera présent avec nous pour la fin des essais en Espagne. Nous avons eu Andrea Crugnola, champion d’Italie en titre. Il a roulé pendant cinq jours avec nous et a vraiment été d’une grande aide vers des voies d’améliorations.
Jean-Baptiste a aussi fait 4-5 jours d’essais avec de l’expérience des 4 roues motrices et d’Alpine Racing. Anthony Fotia a roulé sur asphalte avec nous et fera de la terre la semaine prochaine. Thomas Chauffray a roulé dans le Nord de la France avec nous. C’est un pilote très polyvalent et en plus, il était intéressant de faire un lien avec les trophées Renault. La semaine prochaine, on va d’ailleurs faire rouler Tom Pieri et Quentin Ribaud, deux pilotes issus de nos trophées. On voulait un panel de pilotes un peu plus large que sur les précédentes Clio.
Je tiens également à remercier et citer tous les copilotes qui ont pu nous aider lors des journées d’essais avec Adrien Labrousse, Pauline Chauffray, Jules Escartefigue, Pietro Ometto, Arnaud Dunand, Nicolas Fouteret, Corentin Silvestre et Amandine Borderie.”
Sur les six séances d’essais effectuées jusque là, où avez-vous globalement roulé ?
“On a roulé sur trois bases différentes sur l’asphalte avec Maubeuge, Oyonnax et la Corse. On a fait pareil pour la terre avec Lastour, les Vosges et Auxerre. Au global, on va normalement atteindre les 5 000 km d’essais, soit une augmentation par rapport aux Rally4 et Rally5. C’était une volonté d’avoir un programme un peu plus conséquent pour ce développement d’une quatre roues motrices.”
Pour résumer, c’est quoi cette catégorie Rally3 ?
“C’est l’entrée de gamme des 4 Roues Motrices, sans que ce soit péjoratif quand je le dis ! Grossièrement, c’est une Rally4 avec 4 roues motrices. Le moteur est de série avec quelques améliorations bien sûr. La réglementation est assez intéressante avec par exemple des bras de suspension avant et arrière identiques. C’est plutôt bien fait, tout en conservant des coûts d’exploitation mesurés. Il ne faut vraiment pas comparer les performances des Rally3 avec celles des Rally2 en tout cas.”
Par rapport aux Rally5 et Rally4, est-ce que l’équipe de développement a beaucoup évolué ?
“L’équipe s’est un peu étoffée par rapport à la Rally4. Il y a des idées nouvelles avec de nouvelles têtes pensantes. Cela nous a permis de nous améliorer dans différents domaines avec de nouvelles voies dans les définitions techniques.
Il faut préciser que chez Alpine Racing, on s’occupe à la fois du développement, mais aussi de l’exploitation.”
Sur le papier c’est beau, espérons que la clientèle soit au rdv. Les fiesta n’ont pas eu trop de succès cette année. Mais renault va sûrement nous faire une belle formule de promotion.
Bien plus joli à voir qu’une R3T en tout cas