L.Pellier : “L’objectif est d’avoir un double programme”

Mais en plus de ce programme sur cinq manches en mondial, le nouveau pilote M-Sport essaie également de s’aligner dans le championnat ERC en parallèle. Avant de le retrouver l’année prochaine dans une chronique régulière sur Rallye Sport, Laurent a fait le point sur sa situation actuelle.

Avant de rouler avec M-Sport en 2023, est-ce que ton aventure avec le groupe Stellantis est vraiment terminée ?

“En fait, on essaie encore de monter des choses Stellantis. On ne sait pas encore si ça va se faire, mais l’objectif est d’avoir un double programme en repartant dans le championnat ERC. Il est encore trop tôt pour donner plus de détails mais il y a une vraie volonté de poursuivre ensemble notre collaboration. L’année 2022 a été superbe pour nous et Opel souhaite continuer à nous soutenir.”

Si ta participation en ERC est encore loin d’être assurée, celle en JWRC est bien plus concrète.

“Oui, même si on continue de chercher des partenaires pour faire ce championnat dans les meilleures conditions possibles. Pour s’inscrire au championnat, le tarif est de 220 000 € et nous n’avons pas à payer ce montant grâce à notre titre en ERC4 Junior. Ce tarif comprend les cinq courses, l’assistance et les pneus.

Pour les frais de logistique comme les reconnaissances, les hébergements et les séances d’essais, nous devons trouver un budget d’environ 15-2000 € pour les cinq courses, mais je ne suis pas inquiet pour cette partie là. J’essaie de faire des réservations à l’avance pour diminuer les coûts. Pour la Sardaigne, c’est déjà fait par exemple. Pour la Suède, j’avais un appartement réservé, mais la propriétaire à modifier les prix en vue du rallye et a annulé ma réservation. Pour ce rallye, les prix sont vraiment élevés.

Ensuite, il y a aussi un budget essais qui est vraiment très aléatoire. Il y aura normalement une journée d’essais en Norvège proposée par M-Sport et il faut compter environ 10 000€ pour y participer tout compris.

Aussi, toute la casse n’est pas pris en charge. Il est assez facile de casser des pare-chocs sur des épreuves comme la Grèce par exemple, ou la Suède. On arrive à un tarif de 1 100€ pour l’avant, 700/800€ pour l’arrière, sans compter les rétroviseurs aussi. C’est beaucoup de petites bricoles, mais à la fin, ça peut vite monter. Et nous n’avons pas encore le budget pour prévoir ça.”

Est-ce que M-Sport organise quelque chose avant la première épreuve ?

“Non, je n’ai aucune information là-dessus. Il faut dire que le calendrier est sorti vraiment tardivement, le timing est tendu ! J’attends d’autres infos sur la journée en Norvège pour prendre de l’expérience sur neige et la glace, mais c’est tout. Avant ça, je vais peut-être faire le rallye de la Ronde du Jura avec une petite auto pour découvrir le pilotage en compétition dans ces conditions. Il faudrait au moins une voiture avec une séquentielle pour le frein pied gauche.”

Que penses-tu du calendrier ?

“Pouvoir aller en Suède, j’ai déjà des étoiles dans les yeux, et rien que d’y penser, j’ai des frissons ! Pour la Sardaigne, j’ai hâte aussi. Par rapport au calendrier, il n’y avait pas beaucoup d’opportunités pour faire différemment pour garder des budgets cohérents. Je regrette juste de ne pas voir le rallye de l’Europe Centrale au programme car il aurait été nouveau pour tout le monde. La Croatie, la Grèce et l’Estonie étaient déjà au calendrier l’an passé. Je ne sais pas encore s’il y aura des redoublants, mais ce sera forcément un désavantage pour moi.”

Et pour la saison prochaine, Marine Pelamourgues sera encore avec toi ?

“Oui ! On a pu en parler entre le Barum Rally et la Catalogne. C’est une de mes meilleures saisons, on a quasiment tout gagné ensemble. On progresse toujours ensemble et le souhait était de continuer comme ça. Finalement, la seule interrogation était autour du double programme potentiel. Il fallait voir si elle pouvait se libérer avec parfois des périodes très intenses entre les deux championnats.”

Justement, comment tu vas faire pour t’adapter avec ton travail ?

“Tout ça est en train de se mettre en place. Tout dépend finalement si l’ERC est également au programme. Peut-être que si je n’ai “que” le JWRC, je vais pouvoir continuer comme aujourd’hui. On verra dans les prochaines semaines.”

Avant la Suède, tu ne devrais pas avoir l’occasion de piloter la Ford Fiesta Rally3. Comment peux-tu te préparer à cette découverte ?

“En France, c’est une voiture que l’on ne voit pas beaucoup et c’est compliqué d’avoir de bonnes infos. En ERC, j’ai déjà eu l’occasion de voir cette voiture. On a l’impression qu’elle traîne par terre avec un débattement qui semble très court. J’ai pu regarder des vidéos aussi pour voir certaines choses. Je me documente à ma sauce finalement.

C’est une petite voiture déjà bien aboutie avec beaucoup de possibilités de réglages. On pourrait essayer des choses pour préparer la Croatie avec un setup asphalte en France ou en Italie par exemple, mais il faut déjà être certain de disposer d’une voiture identique à celle utilisée en mondial, et ce ne sera pas facile !”

À deux mois du début de saison, tu dois être impatient de démarrer en JWRC ?

“Oui bien sûr mais j’ai aussi l’appréhension de démarrer par la Suède sur la neige et la glace. Il est clair que sans expérience, on ne compte pas rivaliser avec les Scandinaves.”

Et du côté de tes partenaires, comment se présente cette année 2023 ? 

“Je dois dire que je n’ai pas vraiment repris le temps de m’occuper de tout ça depuis la période COVID. Pour l’instant, je fais toujours avec mes partenaires locaux qui me suivent quasiment depuis mes débuts. Sinon, il ne faut pas se leurrer, le reste du budget est de l’argent personnel.”