Engagé en Estonie pour la quatrième manche du championnat du monde Junior, Laurent Pellier a décroché son deuxième podium de la saison, conservant ainsi ses chances de titre au prochain rallye de l’Acropole.
Tout au long du week-end estonien, le Français aura bataillé face à Grégoire Munster, échouant finalement à seulement huit secondes de la victoire. Après avoir pris énormément de plaisir en Estonie, Laurent revient sur ses performances et se projette également sur la manche finale en Grèce.
À l’image du rallye de Suède en début de saison, tu as joué la victoire jusqu’au bout pour finalement terminer deuxième. Quel est ton sentiment suite à ce résultat ?
“Il y a un double sentiment. En premier lieu, je suis fier de notre performance. Depuis 2018 ce n’était que mon 4ème rallye sur terre, et nous étions de nous nouveau en mesure de jouer la gagne sur un terrain spécifique. Au final je n’avais jamais fait de spéciales avec autant de bosses, et il m’a fallu prendre confiance à l’abord de celles-ci. Dans cette découverte, les notes n’étaient pas toujours précises dans ces sections, notamment le 1er jour. Avec Kevin, nous avons retravaillé les caméras de recos le soir pour améliorer ce point et pouvoir être dans le coup dès le 1er tour de la journée suivante.
Il y a un an, en ERC, je me battais pour la victoire avec le Finlandais Herranen en Pologne et en Lettonie, ici il termine à deux minutes de nous ! Munster et Creighton avaient déjà disputé ce rallye, Korhonen n’était pas bien loin. Je pense avoir encore passé un step ce week-end.
Malgré ces points positifs, le bilan comptable n’est pas celui espéré. Clairement ça fait ch*er de louper les points de la victoire dans l’optique du championnat. Creighton, notre concurrent pour le titre, a dû passer par le Super Rally après une erreur dès le vendredi… Avec Munster en “guest” sur cette épreuve qui imprimait un bon rythme, on s’est vite retrouvé le cul entre deux chaises. D’un côté on devait prendre des risques pour prendre les points de la victoire face à Grégoire, et d’un autre il fallait prendre de gros points au championnat. Le juste équilibre n’était pas simple à trouver.”
Qu’as-tu pensé du parcours en Estonie ? Est-ce que peut le comparer à la Lettonie (nouveau rallye WRC en 2024) que tu connais bien ?
J”‘ai adoré cette épreuve ! Tout d’abord c’est un rallye extrêmement bien organisé, cela mérite vraiment d’être souligné. Côté parcours j’ai trouvé cela assez différent de la Lettonie finalement. Ok les deux sont des épreuves bien nordiques, rapides avec leur style particulier mais pour faire simple :
En Estonie tu roules à bloc sur des routes souvent très étroites entre les arbres et quelques portions très larges dégagées.
En Lettonie c’est l’inverse, tu roules à bloc sur des routes souvent très larges/larges et dégagées. Il y a moins de parties très étroites et les arbres sont globalement un peu plus loin.
Comme je le disais plus haut, en Estonie on a aussi eu beaucoup plus de bosses. En Lettonie c’était plus des “ciels” ou des petites bosses et comme c’était plus large, elles étaient un peu plus faciles à appréhender je trouve.”
Au championnat, tu gagnes une place au classement pour te retrouver 2e. Comment évalues-tu tes chances d’être champion ?
“Si mes calculs sont bons et qu’on prend en compte le Joker, nous arriverons en Grèce avec 23 points de retard. Ce n’est pas une situation confortable mais comme les points seront doublés sur cette épreuve, cela reste jouable. Il y a tellement de scénarios possibles… Par exemple, si nous gagnons et que William termine troisième, on récupérerait déjà 20 points (50 contre 30). Si on ajoute à cela les points de spéciales c’est faisable, compliqué certes, mais faisable. On va aborder le rallye le plus cassant de la saison, tout peut arriver que ce soit pour nous ou pour les autres.
Imagine si le moteur n’avait pas cassé en Croatie et que tu nous ajoutais 25 points… Nous serions clairement plus proches, voir devant, le fameux “avec des si”!”
Quoi qu’il en soit tant que c’est jouable nous nous battrons et nous ferons les comptes dimanche 10 Septembre pour ne rien regretter ! “
Qu’as tu pensé de ta Ford Fiesta Rally3 sur ce terrain ?
“C’est quand même costaud comme caisse honnêtement. Entre les jumps et les zones défoncées du vendredi notamment, on lui en a mis et ça ne bronche pas ! On a eu un rallye sans encombre, ça fait du bien. On s’est régalé à nouveau dans cette Fiesta Rally3. C’était du même niveau que la Suède en matière de plaisir. “
As-tu des craintes par rapport aux performances et à la fiabilité de cette voiture en Grèce ?
“Je n’ai pas encore regardé de Cam’ mais tout le monde me parle de cette épreuve comme LE rallye cassant effectivement. Pour la perfo pure, si c’est tellement cassant et qu’il faut adopter une vitesse de gestion/endurance, je ne pense pas que ce sera un rallye représentatif du coup et quoi qu’il en soit au sein du JWRC nous avons tous les mêmes autos.
Pour la fiabilité, je ne suis pas inquiet “solidement” parlant, pour le moment nous n’avons jamais eu d’alerte sur une suspension, un triangle ou je ne sais quoi… Pourvu que ça dure !”
Oui, Laurent peut être fier de ce résultat du fait que ses concurrents avaient l’avantage d’avoir déjà fait ce rallye, Laurent aurait mérité un peu plus de points des ES !
Pour La finale du championnat en Grèce (coef.2) avec 16 ES au programme, ses adversaires auront aussi l’avantage d’avoir déjà participer à ce rallye, mais mathématiquement c’est jouable, et je souhaite à notre équipage de faire un rallye parfait et sans crevaison …
On y croit,
Lui c’est vraiment un bon..