Pour son troisième rallye en Hyundai i20N Rally2, Eric Camilli vient de réaliser une course référence en dominant très nettement le rallye d’Antibes le week-end dernier.
Opposé à de nombreux pilotes en Citroën C3 Rally2, et pas des moindres, le Niçois a connu un week-end de rêve au volant d’une auto qui lui convenait parfaitement. Candidat sérieux au titre en fin d’année, Eric a partagé avec nous ses impressions après cette première victoire avec Hyundai Motorsport et l’équipe 2C Compétition.
Seulement ton troisième rallye, et déjà une victoire avec cette nouvelle auto et équipe, et en plus avec la manière. Tu dois être très satisfait !
“Cette victoire fait beaucoup de bien. Je suis vraiment content d’avoir pu réaliser cette performance. C’est un nouveau challenge, c’était loin d’être gagné, et ce n’est pas encore le cas d’ailleurs. La voiture n’avait pas forcément une bonne image, surtout sur l’asphalte, alors que c’est une super auto. On l’a déjà un peu prouvé au Charbo avec plusieurs scratchs, mais à Antibes, la voiture était extraordinaire.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas été aussi rapidement à l’aise avec une auto. Il m’a fallu un peu plus de temps sur d’autres autos. On a bien travaillé sur le châssis, et on a en plus reçu l’évolution moteur au Charbo. On avait roulé pendant trois jours en Italie avec une amélioration du couple d’environ 7% sur les bas régimes. Sur les hauts régimes, c’était déjà très bien.
Côté châssis, on a réussi à rendre la voiture plus homogène pour qu’elle fonctionne de la même façon partout.”
Avec un tel succès, tu vas pouvoir aborder les prochains rallyes avec confiance.
“C’est forcément de bon augure pour la suite. Le rallye n’est pas une science exacte, et le feeling ne sera pas forcément aussi bon sur les autres épreuves. On a eu trois rallyes différents, trois vainqueurs différents qui ont dominé. La concurrence est redoutable, il faudra toujours se remettre en question. On va maintenant découvrir la voiture sur un nouveau terrain avec les Vosges, on verra bien.”
Tu as quasiment roulé avec tous les constructeurs en Rally2. Est-ce que cette Hyundai se rapproche d’une de tes anciennes autos ?
“Elle me rappelle pas mal la Polo. Sur tarmac français, la C3 est aussi très efficace, c’est une superbe auto et ils font des efforts conséquents pour toujours progresser.
Honnêtement, je suis très étonné d’avoir pu être si performants en peu de temps. On a fait de gros écarts sur la première journée à Antibes et j’ai été assez surpris. En 2023, on avait été plutôt lents sur cette épreuve. On avait pris une belle rouste par Bonato et Margaillan. Cela prouve que la Hyundai était vraiment redoutable ce week-end. C’est vraiment le genre de courses dont tu rêves quand tu es pilote.”
Quel est ton programme d’essais pour les Vosges ?
“Le même que pour chaque épreuve du championnat cette année. Environ 70 kilomètres car il faut pouvoir tester, mais surtout échanger pour comprendre et évoluer. On n’a pas le temps de tout faire, il faut être le plus efficace possible.
Avant l’Antibes, on a pu voir au Charbo que les écarts étaient gros le premier jour. On arrivait à être dans les temps des autres sur certains partiels, mais pas sur d’autres. Le 2e jour, même si Bonato était en train de gérer, on signe quand même quatre scratchs.”
En plus de découvrir une nouvelle auto, tu travailles aussi avec une nouvelle équipe 2C Compétition. Comment ça se passe ?
“C’est franchement merveilleux, je suis très heureux et déjà bien en confiance dans le team. On travaille main dans la main.”
Quelle est la suite du développement de cette Hyundai ?
“Normalement, je vais rouler dans l’été. Je ne sais pas objectivement dans quels domaines. Sur le papier, la voiture semblait surtout être moins performante sur asphalte. On a déjà vu la progression et j’espère aussi pouvoir rouler sur terre en essais. Je suppose que ce sera le cas.
Avec mon expérience, je peux apporter des petits choses, mais ça reste une Rally2 et le ressenti global est souvent le même. Et surtout, il ne faut pas forcément comparer la voiture avec les autres. On peut vite se prendre les pieds dans le tapis si l’on fait ça. Chaque auto a son caractère, comme l’être humain ! Il ne faut donc pas imaginer que des réglages d’une auto iront sur une autre.”
Est-ce qu’avec ce nouveau statut, tu espères rouler ailleurs qu’en France ?
“Bien sûr, j’espère qu’il y aura des ouvertures. Il faut d’abord faire les choses par étape, ce n’est que le début de notre travail. Je n’avais plus eu un contrat comme ça depuis Volkswagen. Chez Citroën, c’était un peu différent avec plus de pilotes. L’an passé, c’était vraiment compliqué, il ne fallait faire aucune erreur sinon le championnat était terminé. Avec Hyundai cette année, c’est très différent. Cela fait un bien fou de savoir que je peux rouler avec la certitude d’être au départ de chaque épreuve. C’est toujours un avantage pour avoir un bon esprit d’équipe et de la confiance.”
merci Eric pour le retour technique hyper interessant.
c’est ce qu’on veut voir plus souvent sur ce site.
Bravo 2 c ,petite équipe au gros cœur,et surtout très professionnelle