Parmi les têtes d’affiche de la finale de la Coupe de France à Nice, Cyril Audirac est certainement le plus expérimenté et apparaît pour nous comme le favori n°1 s’il fallait en désigner un.
Dans certaines spéciales, il connaît chaque virage et son expérience sera évidemment un grand atout. Et pour cette épreuve, il a même choisi exceptionnellement de rouler avec Romain Roche pour maximiser ses chances de briller à domicile.
Copilote : Romain Roche
Voiture : VW Polo GTi R5
Âge : 42 ans
Lieu : Alpes-Maritimes
Métier : Terrassement BTP
Saison 2024 : 5 podiums dont 3 victoires en Coupe de France
À quel moment as-tu pensé à participer à cette finale ?
“Dès que j’ai appris que la finale était à Nice, ça me tenait à coeur de faire cette finale. Pour se qualifier, il fallait trouver les finances, mais aussi le temps au milieu de mon travail. Pour la chasse aux points, j’ai fait un choix stratégique en début d’année en prenant ma licence en Auvergne. Après la finale de l’an passé, je pensais que les concurrents de cette ligue allaient moins rouler cette année, et je me suis un peu trompé. J’ai fait neuf rallyes cette année et les deux derniers ont été déterminants. Je n’avais pas le droit à l’erreur, c’était tendu jusqu’à la fin.”
Que penses-tu du parcours de cette finale ?
“Je le connais très bien, même par coeur sur la majorité des spéciales. Je connais beaucoup moins le premier jour. Ça fait peut-être 10 ans que je n’ai pas roulé là-bas. J’ai grandi au pied du Turini et je roulais avec la C15 de mon père sur la neige alors que je n’avais pas le permis encore. Donc autant dire que je connais parfaitement ces routes.
Je trouve ça d’ailleurs dommage d’avoir ce parcours, même si c’est à mon avantage. Ce sont des spéciales qui sont au programme de plusieurs rallyes chaque saison. En roulant au Vésubie et au Behra, j’ai déjà fait Loda et Turini deux fois cette année. D’autres ont même roulé trois fois avec le Drap aussi. Je trouve ça moyen de passer autant de fois dans les spéciales et je regrette que les rallyes de la région ne se soient pas accordés pour faire quelque chose de différent.
En reconnaissances, je vais faire les trois passages dans les spéciales du vendredi, mais dans Loda et Turini, je vais me contenter d’un seul passage pour me caler avec Romain que je découvre. Chaque année, on dit que les locaux sont favorisés, mais j’ai l’impression que c’est encore plus le cas cette fois.”
Selon toi, quels seront tes concurrents principaux ?
“Il y a beaucoup de monde, mais le premier à qui je pense, c’est Constant. Il a beaucoup de roulage maintenant, et on a eu de belles batailles cette saison. C’est un jeune qui a envie de bien faire.
Je pense aussi à Anthony (Puppo) avec qui je me suis bagarré au Vésubie le mois dernier. On gagne pour six petites secondes, et en discutant, on a trouvé que ce ne serait pas sérieux d’aller plus vite dans ces spéciales. Sur d’autres rallyes, on a toujours été un peu devant des gars comme Riberi et Magnou. Il faudra se méfier d’eux et de Millet qui a déjà roulé à l’Antibes. Ça va me rappeler de bons souvenirs de la formule de promotion avec quelques bagarres contre lui. C’est un gars qui a quand même joué la victoire sur la finale face à Stéphane Lefebvre pendant très longtemps.
Ma philosophie, c’est avant tout de me battre contre le chrono et d’aller le plus vite possible. Si quelqu’un est plus rapide que moi, bravo à lui, je ne pourrais que le féliciter.”
Quel sera ton objectif ?
“Il faut garder les pieds sur pierre. Une finale, c’est à la fois un sprint et une course longue. Une victoire me tiendrait très à coeur. En plus, l’arrivée est en bas du Turini où mes grands-parents habitent. E je pense parfois à ce moment où je pourrais être entouré de ma famille et de ma fille avec la victoire au bout.
C’est bête à dire, mais même au téléphone tout à l’heure avec un client, je pensais à l’arrivée de la dernière spéciale en espérant que tout se passe bien. On ne me parle que de ça en ce moment.
En plus, la météo pourrait être avec moi car j’espère avoir de la pluie et un peu de brouillard. Et pour l’instant, on annonce un peu de pluie. On verra bien.”
Tu as roulé en Polo, en Fabia et en C3 cette année. Pourquoi as-tu fait le choix de la Polo pour cette finale ?
“C’est une voiture que j’ai adorée après seulement 18 km d’essais. Je n’ai pas eu besoin de faire d’autres kilomètres pour savoir que c’était la bonne voiture. On a roulé en Skoda et en Citroën qui sont de bonnes voitures aussi. La C3 de David Salanon était disponible, mais dans la spéciale de Loda que je connais parfaitement, il y a des petites choses qui m’ont dérangé sur cette auto. J’ai mis un peu de temps à réfléchir, et au final, pour différentes raisons, financières aussi, il me semblait mieux de prendre la Polo de Luigi de chez Balbosca. Il est très content que je roule avec lui et cette finale lui tient aussi à coeur.
Pour les pneus, Pirelli m’a proposé de m’aider pour cette finale, mais j’ai préféré prendre les Michelin car les nouveaux 31 sont juste incroyables. Cette année au Nice, on a vu que le Michelin avait fait des petites différences sur l’humide.”
Pour cette finale, tu vas rouler pour la première fois avec Romain Roche, pourquoi ?
“David Salanon m’a dit que c’était un top copilote et qu’il fallait absolument que j’essaie avec lui. Donc j’ai toutes les cartes en main pour faire quelque chose de bien la semaine prochaine.”
j’aurais aimé savoir ce qu’il n’a pas aimé sur la C3, qui ne fait pas l’unanimité chez les “amateurs” contrairement à cette polo que tous les pilotes adorent.(meme si elle est sans evo depuis longtemps).
les retours techniques des pilotes sont trop rares, souvent langue de bois…
à l’époque des kits car, j’avais des supers retour d’un Cuoq qui avait piloté les 3 et c’etait instructif.
Bravo à lui,pas de langue de bois…il faudra venir découvrir les routes normandes l’an prochain..