Dans cette fin d’année très chargée pour lui et Adrien Fourmaux, Alexandre Coria a passé un excellent week-end dans les Hautes-Alpes pour ses débuts avec Hyundai.
Et avant de repartir en essais dans deux jours, le Français est revenu évidemment sur ce rallye du Dévoluy, et plus globalement sur ce mois de décembre très particulier.
Pour votre première expérience en Hyundai, le rythme a d’emblée été très bon au Dévoluy. Tu dois être très satisfait.
“En effet, c’est un rallye forcément satisfaisant, en sachant que tout le monde (nous et Toyota) a essayé des choses différentes au niveau des pneus et du setup. Le but était vraiment de découvrir la voiture et on ne s’attendait pas du tout à se retrouver à ce niveau là. Dans le passé, tout le monde a pu dire que la voiture était très difficile à piloter et de s’y habituer. Sur ce week-end, il semble que la voiture peut bien convenir à différents pilotes ! On a pu tester l’auto dans toutes les conditions, et même sur des spéciales “simplement” humides (ES2, ES3, ES5, ES8) avec une plus grosse exploitation du potentiel de la voiture.
L’adaptation a donc été plutôt bonne ! On a eu quelques bizutages de l’équipe pendant tout le rallye. Sur les liaisons, et même s’il y avait une assistance après chaque spéciale, l’équipe pouvait nous demander de changer des choses nous-mêmes pour tout simplement apprendre dans les conditions d’un rallye. Heureusement, on avait déjà changé beaucoup de pièces à l’atelier. On était donc souvent arrêté sur le routier et des personnes ont sans doute pensé que nous avions souvent des problèmes, mais ce n’était pas du tout le cas.”
“Dans le shakedown par contre, c’était bien un souci au niveau de l’accélérateur. Et c’était peut-être la seule pièce que nous n’avions pas changé en Allemagne ! Mais bon, c’était un moment sympa avec beaucoup de monde autour de nous , car c’est arrivé dans la célèbre épingle du Noyer.”
Sur ce rallye, la grosse incertitude a été au niveau des pneus, que ce soit les vôtres ou ceux de Rovanperä.
“J’ai vu un peu de tout sur les réseaux au niveau des pneus et c’était souvent faux ! En fait, c’est simple. Rovanperä a fait tout le rallye en Hankook, et pour nous, une seule spéciale en Pirelli. C’était dans la première spéciale, car on voulait partir avec quelques bases, et on avait seulement ce paramètre comme possibilité. C’était l’occasion de se mettre un peu dedans avec la voiture avec au moins une connaissance. Après, sans tout dévoiler, je peux dire que nous avions les mêmes types de pneus que Rovanperä sur trois spéciales en tout. Dans l’ES5 avec des slicks, puis dans l’ES6 et ES10 avec quatre clous.”
“Au final, on ne pouvait pas rêver mieux comme préparation avec 140 km de spéciales dans des conditions très variables, typiques d’un Monte-Carlo. Cette année, les organisateurs du Dévoluy ont eu la bonne idée de ne reprendre aucune spéciale du prochain Monte-Carlo, et c’est pour cette raison que les Rally1 étaient acceptées cette année, contrairement aux autres éditions.
En janvier, on aura droit à une journée d’essais pour le Monte-Carlo, et en fonction des tendances de la météo, on essaiera d’adapter le terrain de la base d’essais.
Avant de rejoindre Hyundai et le rallye du Dévoluy, vous avez quitté M-Sport avec une victoire à Monza début décembre. Une belle manière de dire aurevoir.
“On n’aurait pas pu faire mieux pour terminer l’aventure avec M-Sport. On a gardé notre sérieux jusqu’au bout. Avant Monza, c’était super d’aller une dernière fois à Cockermouth pour voir les ingénieurs, les mécaniciens et plein de membres de toute l’équipe que l’on a pu cotoyer pendant plusieurs années. C’était vraiment beaucoup d’émotions. Tout le monde savait que cela arriverait un jour, et on a finalement suivi le plan de Malcolm. Son objectif est à chaque fois de prendre des jeunes en début de carrière pour les faire monter au plus haut niveau. Il voulait évidemment que l’on reste avec eux, mais il comprend ce choix et n’était pas déçu, car il était content pour nous.
C’est donc super de finir sur une bonne note à Monza avec eux. Pour le Master Show du dimanche, on s’est pris au jeu avec les autres, car on reste des compétiteurs. On a quand même fait une prise de notes avec un passage de reconnaissances. En fait, je pense que si je n’avais pas été là, ça n’aurait pas changé grand chose ! Il y avait beaucoup de flèches et c’était souvent du pilotage à vue.”
Après l’Angleterre chez M-Sport et l’Italie pour Monza, vous avez enchaîné avec un voyage en Allemagne pour vos débuts avec Hyundai.
“Après Monza, a passé deux jours en Allemagne. On a eu un super accueil avec beaucoup de bienveillance et ils ont tout fait pour que nous nous sentions tout de suite à l’aise.
On avait beaucoup de travail pour préparer la saison prochaine. De la mécanique bien sûr, mais aussi voir notre installation dans la voiture, comprendre le dashboard et toutes les fonctionnalités, ou encore savoir ce que les ingénieurs voulaient comme informations à la fin d’une spéciale. Il y a des automatismes à construire pour bien connaître l’emplacement de certaines pièces et choses dans la voiture. Pour la mécanique, il y a beaucoup de choses forcément identiques entre chaque voiture, mais il faut par exemple connaître les bons diamètres des outils pour chaque pièce.”
Et après le Dévoluy, la saison 2024 n’est pas encore terminée pour vous deux.
“On part mercredi pour la Finlande avec un programme de deux jours d’essais sur la neige sur leur base d’essais. Pour le Monte-Carlo, je n’ai encore rien commencé, et de toute façon, je n’ai pour l’instant aucune carte des spéciales. On s’est tellement vus avec Adrien en décembre, que je crois qu’on n’aura même pas besoin de se dire bonjour mercredi.
Après ça, on aura du repos et ce sera important de passer de bonnes fêtes de Noël en famille avant d’attaquer une nouvelle saison qui a d’ailleurs quasiment déjà commencé.”
Comment as-tu vécu cette signature avec Hyundai ?
“Ce choix était logique et il n’y avait pas d’hésitation à avoir. On va quand même rouler dans la voiture championne du monde en titre, ce n’est pas rien ! Et comme on n’avait pas véritablement reçu d’offre de chez Ford, c’était une évidence pour nous de partir chez Hyundai.
Et pour l’instant, c’est super positif. Pour cette nouvelle saison, il faudra garder notre humilité et rester les pieds sur terre. Ce mois de décembre a été hyper positif et tu m’aurais dit au début du mois que tout allait se passer comme ça, je ne l’aurais pas forcément cru. Vivement la suite !”
Demain, Adrien Fourmaux reviendra également avec nous sur son rallye dans sa traditionnelle chronique.
8.8 s en trois spéciales avec une monte pneus identique en faveur d’Adrien ! Chapeau l’artiste.
Je pense qu’au final Toyota devait bien avoir les boules …De noël .
Belle interview !.On en apprend un peu plus sur le déroulé du rallye et de ces dernières semaines . Hâte de lire celui d’Adrien . Je sens que 2025 va étre une année rallystique des plus passionnante .