Très performant en tout début de rallye, Adrien Fourmaux a payé cher un contact contre une pierre, l’obligeant à s’arrêter et à a abandonner très tôt dans la course. Le dimanche, le Français est reparti sur un gros rythme pour finalement marquer 11 points, soit son meilleur total sur cette journée depuis le début de saison.
Comment juges-tu ta performance de ce week-end en Grèce ?
“Au niveau de la performance, on était dans le coup et on l’a d’ailleurs prouvé en Power Stage en marquant les cinq points. Après, je ne peux pas être satisfait de ce week-end. C’est énervant et chiant d’abandonner sur un truc comme ça. J’étais hyper frustré et j’étais vraiment déçu. C’était compliqué de repartir le lendemain. Je suis un passionné de pilotage, donc ce n’est jamais ennuyant de rouler, mais quand il n’y a pas d’enjeu, tu n’as pas l’étincelle que tu as quand il y a une bagarre. Le plaisir est différent. Je suis un compétiteur et c’est rageant, car je savais qu’on avait tout ce qu’il faut pour jouer les premières places et la tête du rallye. En plus, on fait la première boucle du vendredi sans hybride et on était dans le game quand même.
On a pu faire de bons essais avant le rallye et ça change pas mal de choses. En plus, j’ai toujours aimé la Grèce et j’ai été à chaque fois performant. On avait une bonne position sur la route (5e) et forcément, ça aide pour la journée du vendredi. En étant 2e sur la route ensuite, on fait un samedi honorable, et le dimanche, on termine deuxième de la journée, donc c’est pas trop mal.”
Tu as été contraint d’abandonner dans l’ES4 le vendredi après-midi. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Je touche tout simplement une pierre à l’intérieur. C’était dans une zone d’ombre, c’était comme passer dans un tunnel, et sur le choc, ça tord le bras de suspension. Il s’est finalement arraché quelques mètres après, avant que je me gare. La vis était tordue et je n’avais pas les outils pour l’enlever. Après ça, on a essayé d’optimiser le dimanche en gardant huit pneus tendres neufs pour la dernière journée, car la météo annonçait des orages le samedi soir.
Avec cette stratégie, tu es parvenu à gagner la Power Stage et tu fais deuxième du super-dimanche. Tu dois être très satisfait de cette fin de course.
“On a tout optimisé pour cette spéciale et on a fait globalement un bon dimanche. La pluie nous a un peu aidé aussi. On n’avait rien à perdre, comme Evans ou Katsuta. On a vraiment sorti la grosse attaque en se disant que si la voiture cassait, ce n’était pas trop grave, il fallait tenter en prenant des risques. On avait bien travaillé la PS en amont et ça a marché.”
Les choix de pneus ont été assez variés ce week-end, mais on n’a pu vu de grands écarts entre chaque pilote. Pourquoi ?
“Car tout le monde a su adapter son choix en fonction de sa position sur la route et du profil des spéciales. En ouvrant, il y avait plus de choix de pneus tendres, et plus tu partais loin, plus tu avais tendance à prendre des durs. Donc il y avait une certaine égalité de performances pneumatiques.”
Sur cette édition du rallye de Grèce, certaines spéciales étaient vraiment très glissantes. Est-ce qu’il y a des notes spéciales pour s’adapter à ça ?
Au Kenya, tu peux avoir du cassant comme ça, mais c’est pendant toute la spéciale. En Grèce, tu as pas mal de variations. Du coup, j’ai plusieurs indications pour décrire des portions cassantes, très cassantes, ou encore des zones pierres. On fait ça aussi pour le risque de tonneaux dans les épingles, comme celle où Elfyn Evans est parti en tonneaux justement.
Au championnat, tu reviens à seulement 10 points d’Evans, est-ce ton prochain objectif au classement ?
“Le but est clairement de revenir sur lui et le dépasser avec trois rallyes encore à faire. Il peut se passer encore beaucoup de choses, des points peuvent vite s’envoler comme Ogier dans la Power Stage ce week-end. On pointe aussi à 28 points de la deuxième place du championnat. Ça reste un gros capital à reprendre, surtout avec ce barème de points, mais on y pense.”
En début de saison, pensez-tu pouvoir être dans une telle situation à trois manches de la fin d’année ?
“À ce moment-là, je n’avais aucune idée de notre performance, donc je n’avais pas vraiment un objectif précis au championnat. Avec le recul, je regrette de ne pas avoir tenté plus de choses le dimanche sur des rallyes comme le Monte-Carlo, le Kenya et la Suède. Ce sont de gros points qui manquent aujourd’hui.”
Comment abordes-tu le rallye du Chili ?
“Avec un peu plus d’interrogations que les autres, car je n’ai jamais fait ce rallye. Si on aligne tout, je suis persuadé que l’on peut faire un très beau résultat. J’ai pu suivre le rallye de l’an passé et notamment les choix des pneumatiques avec pas mal de problèmes d’usure et de délamination. Tänak avait fait le choix payant en prenant plus de durs le samedi par exemple. Mais la journée du samedi sera nouvelle.”
Nous sommes mi-septembre et tu n’as pour l’instant pas de contrat pour la saison prochaine. Quelle est la situation ?
“Mon premier choix pour 2025, c’est de faire une année complète en Rally1. On a des discussions avec un peu tout le monde depuis le Portugal qui est le rallye assez habituel pour commencer à parler de tout ça. Je fais beaucoup par moi-même et j’ai quelqu’un qui peut me conseiller quand j’ai besoin. Je suis pressé de connaître mon avenir maintenant.
Depuis mes débuts, c’est un peu toujours l’inconnu en fin de saison et j’aimerais bien être fixé plus tôt cette année. On verra bien. Si c’est deux ans, ce serait super. Si c’est seulement un an, c’est comme ça, j’ai l’habitude.
Avant d’aller au Chili dans une dizaine de jours, tu vas participer aux 24h de Paris, comme chaque année.
“C’est ce week-end au sud-ouest de Paris. C’est une compétition amicale que je fais en effet chaque année avec mon frère et une équipe que j’aime et que je connais bien. Il y a moyen de gagner et de se détendre en même temps. J’espère qu’on aura une belle course. C’est un tracé d’environ 7-8km qui est tracé par des bulldozers au milieu des champs avec un petit vallon. C’est un challenge sympa et pas trop loin de la maison. C’est un peu fatigant, mais j’arrive quand même à dormir 5h dans la nuit. Si cette épreuve avait été décalée d’une semaine, et donc juste avant le Chili, je n’aurais pas pris le départ.
Comment évaluer le championnat de Fourmaux jusqu’à présent? Il y a trois aspects selon moi qui jouent sur son excellente saison : – le saut qualitatif de la Puma par rapport à 2023, qui s’y attendait? – la faiblesse en nombre du plateau et les mauvaises saisons d’Evans et Tänak – le bon niveau global de Fourmaux. J’ai la sensation qu’il y a un effet optique sur la saison qui lui permet de rêver de seconde place au championnat au cours d’une interview. Bien évidemment je lui souhaite de signer au bon endroit pour lui, qu’il puisse progresser encore dans… Lire la suite »
En Italie, l’été de la Gazzetta dello Sport est consacré au marché des joueurs de foot… c’est vraiment un mauvais moment pour moi, si même RS et le rallye s’y mettent!