De retour d’Estonie après avoir effectué une journée d’essais sur terre pour préparer les prochaines épreuves, Adrien Fourmaux a évoqué sa préparation et ses objectifs pour les rallyes à venir, mais également son difficile rallye de Sardaigne.
Comment se sont passés les essais pour la Pologne ?
“C’était sympa et positif. Le seul souci c’est que l’on a déjà fait beaucoup d’essais sur la première partie de saison et on avait un seul jour d’essais pour préparer les trois rallyes rapides à venir. On a essayé de trouver un peu un compromis entre les trois épreuves, mais nous étions clairement plus sur un terrain Lettonie/Finlande avec une moyenne de 140 km/h sur des routes assez larges. En Pologne, les routes sont plus étroites au milieu des arbres. On aurait peut-être donc pu trouver une base un peu mieux, mais ce n’était pas évident.
Avant la Grèce, il nous restera seulement deux journées d’essais. On en aura une sur la terre pour la Grèce et le Chili, et une autre sur asphalte pour l’Europe et le Japon. Ce n’est pas si mal, car de toute façon, on ne peut pas rouler au Chili et au Japon en essais car c’est hors Europe. La seule différence avec les autres équipes, c’est qu’ils peuvent rouler en essais en Finlande sur leurs bases. C’est quand même un sacré avantage et j’aurais bien aimé avoir une journée typée Finlande.
On a pu tester des évolutions à venir. Ce sera trop juste pour la Pologne, et j’espère que ce sera bon pour la Lettonie. Ce sont des modifications que j’ai demandé en décembre dernier et j’ai vraiment hâte de les avoir. On aura l’occasion d’en parler dans la prochaine chronique, promis !”
Comment abordes-tu la Pologne ?
“Déjà, c’est un rallye que tout le monde a fait, sauf moi et Grégoire (Munster). Même Sesks l’a fait l’an dernier en ERC. Grâce à Rally TV, on a aussi maintenant accès aux vidéos de l’ERC, donc j’ai pu travailler comme d’habitude avec les vidéos du pilote qui fait le scratch dans chacune des spéciales. Globalement, le parcours sera composé aussi de 120 km inédits.
Même si j’ai ce manque d’expérience par rapport aux autres, j’ai de bonnes notes maintenant et je suis confiant. Personne ne m’attendait sur le podium en Suède et en bagarre avec Evans. Donc j’ai l’espoir d’être au moins aussi bien en Pologne.
Après la Sardaigne, j’ai encore perdu une place au championnat, et au moins ça va nous permettre de partir 5e sur la route.”
Deux semaines après la fin de ce rallye de Sardaigne, que retiens-tu de cette épreuve ?
“Quand même du positif car on est troisième du rallye après les deux premières spéciales. On avait fait le bon choix de pneus avec six durs. Malheureusement, on crève ensuite et on a ce problème d’alternateur dans la spéciale suivante. C’est un nouveau problème, mais on a trouvé la solution et il n’arrivera plus.
Le samedi, on ouvre donc la route et on fait plutôt des temps pas mauvais. On roule à 1s/km des meilleurs et en Sardaigne, c’est un écart correct en ouvrant, comme Neuville me l’a confirmé. Ce n’était vraiment pas simple de se relancer après la déception de la veille. Dans la journée, on a en plus cassé des barres anti-roulis et arraché des durits de freins. On va corriger ces pièces car on a déjà eu des soucis au Portugal.
Le dimanche a été plus compliqué pour nous. Dans la sable, je n’avais pas trop de feeling et je n’arrivais pas à faire tourner la voiture comme d’habitude. En plus, Alex a fait une petite erreur en me rappelant des notes d’un virage que l’on venait de passer. Du coup, je fais un petit tout-droit le dimanche matin. Il faut dire que les journées étaient particulièrement éprouvantes et qu’une erreur peut arriver plus facilement. Les copilotes avaient parfois moins de 4h de sommeil. On a modifié le setup entre les deux passages. Au final, on accroche quand même deux points dans la Power Stage.”
Dans l’actualité récente, la FIA a finalement figé la réglementation Rally1 pour les deux prochaines années. Qu’en penses-tu ?
“Cette réflexion a forcément été utile car elle a mis plein de choses en évidence. Les équipes voulaient garder cette réglementation et elles ont été écoutées. Même si le technique ne va pas évoluer, il y aura bien des évolutions importantes sur le côté promotionnel. On a pu en discuter tous ensemble lors d’un meeting FIA organisé en Sardaigne. En quelques semaines, le WRC a proposé plus de changements que lors des trois dernières années !
Les équipages vont être davantage écoutés, car tous les pilotes et copilotes en Rally1 auront la possibilité de voter des propositions de la FIA. On se regroupera pour voter et notre voix sera retenue par la FIA parmi douze autres. Ce n’est pas grand chose, mais c’est déjà une avancée.
Le parc d’assistance va par exemple évoluer. Une personne de l’équipe sera aussi autorisée à nous filmer sur chacune des liaisons. Rally TV a d’ailleurs commencé à être plus présent sur les liaisons. Le seul problème pour l’instant est que l’on ne sait pas où ils sont vraiment positionnés sur les liaisons.
On a également dit que les caméras embarquées n’étaient pas forcément placées aux meilleurs endroits. On voudrait aussi des caméras sur les casques, comme on peut utiliser en essais actuellement.
On a un sport très spectaculaire que l’on arrive pas à retranscrire vraiment en vidéo.
En tant que consultant chez Canal+, j’ai aussi pu constater que l’on manquait d’infos sur les problèmes que peuvent rencontrer un équipage. Parfois, on ne s’arrête pas au point stop, ou le pilote ne dit pas grand chose. Au final, on ne sait pas vraiment ce qu’il se passe et on apprend l’abandon ou un pointage en retard sans comprendre.”
Ces derniers jours, le promoteur a également évoqué la possibilité d’entendre certaines communications entre les équipages et les équipes, un peu à l’image de la F1.
“J’ai entendu parler de ça oui. Je crois que c’est Andrea Adamo qui va s’en occuper et il était d’ailleurs présent lors des essais en Estonie. C’est une bonne idée, mais nous n’avons pour l’instant pas ce système de communication dans la voiture. À voir si la FIA nous fournit le matériel ou nous oblige à s’en équiper et quels seront les échanges autorisés.”
Beaucoup de choses intéressantes , comme toujours dans ce genre d’interview, et peu de commentaires c’est étonnant, tout le monde est passé au foot? Mbappé vous inquiète? Son nez ou ses interviews? 😉 Ford et Fourmaux doivent démontrer que le Portugal et la Sardaigne sont les exceptions et donc que le début de saison n’est pas un truc hors contexte pour leurs parcours communs. C’est une des interrogations avant les rallyes rapides : – Toyota va redresser la barre? – un des adversaires de Neuville mettre en discussion le championnat? – Fourmaux faire des résultats ou décevoir? Pour le reste… Lire la suite »