A seulement 21 ans, Mathieu Maurage s’apprête à disputer le rallye de France pour sa première “vraie” saison en rallye dans le cadre du trophée Twingo R2. Après un début de carrière en sport automobile sur circuit et notamment en F3 britannique…
Terminer à la 12e place finale d’un rallye de championnat de France et 2e du groupe N au Mont-Blanc, tout en signant des temps proches de ceux de Manu Guigou, ça doit redonner le sourire après un début de saison mitigé ?
Mégane RS au Mont-Blanc 2011 (Photo par Héléna El Mokni)
Effectivement le début de saison a été très mitigé, sur trois rallyes en trophée Twingo R2, on en fini qu’un, à la 2ème place, sinon on casse deux fois la transmission. Puis, dans un national, avec la Clio R3 Max, on était en tête au scratch et on rencontre des problèmes moteur… C’est toujours rageant de ne pas pouvoir concrétiser, mais on savait quand même à chaque fois que la pointe de vitesse était là et qu’en plus, avec Anderson nous n’avons pas fait une faute depuis le début d’année. Chaque auto qu’on nous a confié, on l’a rendue intacte, et ça c’est aussi très important.
Puis, comme tu le dis, lors du Mont-Blanc, on retrouve un peu de chance et de réussite. Pour la première fois qu’on nous confie Mégane N4, on rentre 12eme au scratch et en 2ème position du groupe N derrière Manu. On fait donc le doublé Renault Sport, ce qui est aussi très important pour cette nouvelle voiture. On est très content de ce résultat, il ne faut pas oublier que c’était seulement mon 8ème rallye…
En une année de rallye, tu as disputé des rallyes tels que le Mont-Blanc, le Monte-Carlo, le Touquet ou encore le Rouergue. Quels types de terrain, préfères-tu ? Gras, sec, large, étroit, sinueux, rapide … ?
A l’origine je viens du circuit, en karting et en monoplace, c’est là où j’ai été formé. C’est pour ça que j’ai un petit faible pour de belles routes roulantes, rapides et sinueuses. Mais sinon je me sens bien partout en général. J’ai apprécié le Monte-Carlo et le Touquet qui sont des terrains piêgeux, tout comme le Mont-Blanc ou le Rouergue qui sont très roulants. C’est pareil pour les conditions météos, le plus dur est de savoir s’adapter et de trouver son rythme. Une fois que c’est fait, que ce soit sur la neige, sous la pluie ou le soleil, c’est que du bonheur !
Clio R3 au Monte-Carlo 2011 (Photo par Héléna El Mokni)
Rallye-Sport te suivra tout particulièrement lors de ce rallye de France. Quel est ton objectif sur ce rallye et notamment dans le trophée Twingo R2 ?
Dans le trophée, nous avons fait trois résultats vierges sur quatre et le Mont-Blanc en Mégane plutôt qu’en Twingo.
Même si j’ai horreur de dire ça, il est presque impossible d’être sur le podium final à la régulière…
Mais on aborde tous les rallyes de la même façon, du mieux possible, pour essayer de gagner. La victoire sera donc un des objectifs. Les autres sont, apprendre le terrain en vue des prochaines saisons et ramener des primes pour la fin de saison.
En parlant de Twingo R2. Passer d’une formule 3 puis à une Twingo R2, ce n’est pas trop frustrant ? D’ailleurs , une auto de rallye te fait rêver plus qu’une autre ?
Non, il ne faut pas l’aborder comme ça, parce qu’à la base c’est quand même le plaisir qui nous fait avancer.
Ce n’est pas du tout la même chose. C’est vrai qu’en F3 je prenais 250 km/h et passais des courbes à plus de 200km/h, mais dans un endroit prévu pour, avec beaucoup de dégagement et avec des autos préparées pour ça. Mais ce n’est pas ça qui me donne le plus de plaisir. C’est titiller les limites, essayer de les comprendre et de les repousser tant qu’on peut. C’est pour ça que je prend du plaisir avec n’importe quel engin à moteur !
Surtout que la Twingo R2 est une voiture très vivante et plaisante à conduire. Elle est équipée entre autre d’amortisseurs réglables et d’une boite séquentielle…
Il faut aussi penser à tous ces gens qui n’ont pas le financement pour se lancer et qui aimeraient être à notre place. On est chanceux, on en est conscients, alors on ne peut pas être frustrés à bord d’une auto de rallye au départ d’un championnat de France…
Twingo R2 au Limousin 2011 (Photo par Héléna El Mokni)
Les Skoda Fabia S2000 et les Citroën DS3 WRC me font rêver. C’est à ça que je pense quand je fais un footing !!!
Comme depuis le début de ta carrière, tu rouleras au sein du team Chazel pour ce rallye de France. Beaucoup de personnes sont admiratives des performances de Manu Guigou qui court au sein du même team que le tien. Te donne t’-il des conseils pour améliorer ton pilotage et progresser ?
Manu est un grand pilote dans le monde du rallye français et je suis dans le même cas que tout le monde, admiratif par rapport à tous ses résultats. Il y a pas si longtemps que ça j’avais un poster de lui et de sa Clio S1600 au dessus de mon bureau.
Il a une expérience énorme qui nous est précieuse. Il connait très bien toutes les épreuves du championnat et toutes les voitures de la gamme Renault. Surtout que c’est quelqu’un de très simple et agréable, donc oui, dès que je peux, je vais échanger avec lui, sur le rallye, la voiture ou mon pilotage. Lors des essais pré Mont-Blanc, il est même allé jusqu’à me faire essayer des réglages qu’il avait trouvé. Chose qui est très rare pour un pilote, je ne peux que le remercier de sa disponibilité à notre égard.
Quel est ton programme de fin de saison après l’Alsace et surtout pour la saison 2012 ?
Après l’Alsace il restera plus que deux épreuves, les Cévennes et le Var. Pour le premier, il n’est pas prévu que j’y participe en tant que pilote. En revanche j’aimerais bien trouver un pilote pour faire son ouvreur afin d’être quand même dans la course et d’apprendre l’épreuve pour les prochaines saisons.
Pour le Var, nous sommes en train de voir, c’est le dernier rallye de la saison, nous ne pouvons pas jouer le Trophée R2, je vais donc étudier toutes les possibilités pour ce rallye. Nous serons au départ, c’est sur, au sein du team Chazel, mais je ne sais pas avec quelle voiture.
Ensuite pour 2012, c’est encore un peu tôt pour en parler, rien n’est fait. Nous allons essayer d’être au départ du rallye Monte-Carlo et de l’intégralité du championnat de France. C’est tout ce que je peux dire ! J’aimerais également essayer une manche du championnat de France Terre, mais c’est le budget disponible qui décidera pour nous !
Mathieu Maurage et Anderson Levratti (Photos par Héléna El Mokni)
Enfin, parles-nous un peu de ton copilote depuis tes débuts, Anderson Levratti ?
Anderson c’est quelqu’un de mon âge, qui habite à 20min de chez moi et qui a la même passion et les mêmes objectifs que moi. On me l’a présenté lorsque je cherchais quelqu’un l’an dernier pour mon premier rallye. Aujourd’hui il est toujours là et en plus de ça, c’est devenu un pote !
Du point de vue de la course c’est un copilote compétent, avec une certaine expérience malgré son âge et qui sait ce qu’il a faire. Il a encore, comme moi, une bonne marge de progression, ce qui nous permet d’être critique entre nous et de nous faire avancer.
En plus de ça, on s’entend super bien et on a les mêmes centres d’intérêts. Je suis content d’avoir eu le bon du premier coup, j’espère que ça va durer.
Il peut être fier de nos résultats car il y est pour beaucoup. Je ne pratique pas un sport individuel, mais un sport d’équipe avec lui et le team Chazel. Il ne faut pas les oublier parce que sans eux je suis rien.
Merci à Mathieu Maurage pour sa disponibilité, en lui souhaitant un très beau résultat pour sa découverte du rallye de France.
bravo mathieu
c’est tres bien tu progresses bien a bientot roland