Sans grand espoir de sauver son titre au Critérium des Cévennes, Yoann Bonato a fait le job, remportant nettement cette épreuve pour la troisième fois de sa carrière, tout en assistant au sacre de Yohan Rossel.
Dans cette nouvelle chronique, le pilote des 2 Alpes évoque ce joli week-end, tout en évoquant 2020 et la finale des rallyes.
Objectif rempli. Le but était de gagner évidemment, et en plus avec la manière. Tu dois être satisfait.
“Nous sommes très satisfaits de ce résultat bien évidemment, mais surtout pour notre équipe car nous avons connu un sacré passage à vide cette année. Cela fait vraiment du bien de vivre ces moments à nouveau. Bien sûr, nous avons gagné les Cévennes pour la 3e fois, mais nous avons aussi perdu le championnat pour la première fois ! Je suis content pour Benoît et Yohan, remporter le titre chez eux doit être un moment fantastique à vivre, un peu à l’image de Seb Loeb et Daniel Elena en Alsace. J’espère qu’ils auront la chance d’évoluer au niveau supérieur, leur vitesse affichée cette année mérite un coup de pouce supplémentaire.”
Tu as fait une différence décisive dans la spéciale des 5 Cols, longue de 38 km. Décris-nous un peu cette spéciale qui est peut-être la plus difficile du championnat.
“Je ne dirais pas qu’il s’agit de la spéciale la plus difficile de l’année. Certes elle est longue mais le dicton ne dit pas : plus c’est long, plus c’est bon ? La difficulté réside surtout dans la capacité à rester concentré tout au long de ce chrono. Mine de rien, l’effort dure tout de même 25 minutes, notre co-pilote annonce un sacré nombre d’informations, il faut digérer tout ça et surtout l’analyser en permanence !!! En tout cas c’est toujours un moment sympa lorsque tu te trouves au départ de chrono tels que ceux-ci ! Pour moi la partie la plus mythique reste la remontée après les Plantiers, c’est très étroit, sinueux, parfois glissant, plein de petits pièges qui te tendent les bras…”
Lors du shakedown, tu as eu l’opportunité de monter aux côtés de Yohan Rossel. Comment s’est déroulée cette opération et qu’as tu pensé de cette expérience ? Etais-tu serein ?
“Je n’étais pas trop inquiet à l’idée de vivre cette expérience, c’était plutôt amusant ! De plus, je me doutais que Yohan serait prudent la veille de sa course. C’était très sympa, nous avons passé un bon moment, ça restera une bonne expérience pour moi. Je reste toujours admiratif quand au travail du co-pilote, car au-delà de la confiance qu’il doit apporter à son pilote, il faut trouver le rythme, le timing, l’intonation. A cela il faut ajouter les humeurs du pilote et quelques fois (ou souvent) ses mauvaises blagues. Ce sont de sacrés artistes !! On minimise encore aujourd’hui la difficulté de leur travail.”
Que penses-tu du nouveau champion de France ? As-t-il les qualités pour gravir d’autres échelons ?
“Bien sûr qu’ils ont les qualités pour passer à l’échelon supérieur, de plus, ils ont la chance d’être entouré d’un constructeur (à la différence d’un Sylvain Michel en 2016 qui est malheureusement resté sans réel programme). Ils ont aujourd’hui tout pour réussir, souhaitons leur le meilleur. La route est encore longue mais lorsqu’elle est sinueuse, elle est plus intéressante à parcourir !”
Décris-nous l’ambiance des Cévennes, et notamment de nuit. Est-ce toujours aussi atypique ?
“Les Cévennes restent toujours un sacré rdv de passionnés dans le calendrier, Guy Fréquelin nous l’avait bien fait remarquer, les gens sont nés rallye, ils ont grandi rallye. Il y a une vrai culture dans cette région, c’est pour moi la seule région en France de ce type. Cette année, la nuit n’était pas très représentative des Cévennes car il y avait au programme l’ES d’Alzon qui n’a rien du caractère cévenol. Mais le nombre de spectateurs reste impressionnant. La preuve avec la quantité d’arrêt de course que nous avons vécu pour des raisons toutes plus folles les unes que les autres.”
Maintenant que 2019 est bouclé, du moins pour le titre, est-ce que le programme 2020 est déjà en marche. Seras-tu présent pour reprendre ta couronne ?
“Nous travaillons sur 2020 depuis déjà un bon moment mais à ce jour, nous n’avons encore aucune garantie quand à notre programme et notre présence en France. Comme je le répète à chaque fois, la plus grosse difficulté est de monter son programme sportif sur le plan financier, le reste n’est que du plaisir ! Nous verrons bien ou nous serons en 2020, et vous ? Où pensez vous que nous serons ? Sur les pistes de ski des 2 Alpes ? En VH ? J’espère pouvoir vous annoncer notre suite rapidement !!”
Et enfin un petit retour en arrière, sur quels points as-tu contribué à la victoire de Jean-Michel Da Cunha à la finale ?
“Je suis très heureux pour Jean Mi et très fier de lui. Cela dit, je n’ai pas fait grand-chose à part échanger au téléphone sur les profils des ES et les orientations de set up. Les véritables acteurs sont Seb, lui-même et CHL sport auto. Je n’étais pas dans la voiture pour les conseiller, encore moins pour conduire à leur place. C’est en tout cas une superbe victoire pour eux, CHL et Citroën. Ce sont de chiques types que j’apprécie tout particulièrement. Ils méritent vraiment leur finale. En tout cas, chaque année, je suis impressionné par la popularité et le niveau qu’offre cette finale de la coupe de France. Ça reste un RDV magique pour le rallye en France. Et cette année, quel spectacle !!!”
Merci ! Je pensais à eux ainsi qu’à Beguin. Et tout à fait d’accord avec toi avec cette comparaison entre Ragnotti et Yoann.
En plus d’être rapide il se débrouille bien derrière un micro, notamment pour commenter le wrc sur Canal. En espérant le voir au monte Carl.