Bonato : “Je travaille pour effectuer quelques piges en WRC”



Pour ce grand final du championnat de France asphalte, Yoann Bonato ne pouvait rêver mieux, remportant une magistrale victoire au Var face à un plateau cinq étoiles.

Déjà assuré d’un deuxième titre de champion de France, le pilote des 2 Alpes s’est rapidement échappé en tête de course, comptant déjà près de trente secondes au soir de la première journée. Les jours suivants, le français a su éviter les erreurs pour mener sa C3 à bon port, celui de Sainte-Maxime.

Dans cette dernière chronique de la saison, Yoann évoque bien évidemment ce rallye du Var, mais également son équipe et son copilote, ainsi que son avenir et ses espoirs de rouler en WRC.

Tu gagnes beaucoup de victoires depuis trois ans en France, mais tu n’avais jamais remporté le Var. Est-ce qu’à ce titre, ce succès est plus important que d’autres ?

“Il n’est pas plus important que les autres mais le fait que ce soit un rallye compliqué apporte encore plus de saveur à cette victoire. Comme on l’entend dans le jargon, “gagner le Var c’est quelque chose”. Je ne sais pas trop ce que ça veut dire mais je pense qu’il rassemble pas mal de difficultés que propose un rallye.”

Comme souvent au Var, le plateau était monstrueux et les conditions étaient difficiles, avec en plus, la particularité de rouler pendant 3 jours et avec pas mal de nuit. Est-ce que cela représentait ton plus gros défi de l’année en France ?

“Nous reprenons depuis les Cévennes pas mal de spéciales de nuit, c’est une bonne chose car l’ambiance y est très particulière dans les habitacles. Le défi n’est pas seulement la nuit, c’est aussi le brouillard. Lorsque tu te retrouves avec les 2, tu ne fais pas le costaud dans la voiture et comme tout le monde, tu cherches des repères inexistants ! J’avais demandé à mes ouvreurs de noter des repères qui auraient pu m’aider le cas échéant. Le plateau était incroyable comme chaque année, dans des ES comme Canadel, en 3 secondes, tu perdais 10 places !!!”

Quand Sylvain Michel a pris la tête d’entrée vendredi après-mici, cela t’inquiétait ou c’était encore trop tôt pour ça ?

“C’était très tôt dans la course, cela dit à la fin des 2 premières ES, avec Benj on s’est dit qu’il fallait en remettre une petit peu afin de vivre une intense baston. Sylvain n’allait pas nous attendre et il avait bien raison !

Malheureusement, ce fut de trop courte durée et nous avons concentré nos efforts sur la course avec Stéphane.”

Tu as rapidement eu une trentaine de secondes d’avance. De l’extérieur, cela paraît être un écart solide sur un rallye. Mais dans la voiture, comment ça se passe ? Etais-tu d’ailleurs surpris d’avoir fait un telle différence ?

“Au départ du rallye nous pensions que ce serait très serré jusqu’au bout, à la fin de la première étape, nous avions presque 25 secondes d’avance. Cela dit, dans des conditions aussi délicates, il est très facile de faire une erreur, toute la difficulté est donc de réussir à gérer sans pour autant prendre trop de risque ni de perdre 1seconde au kilomètre.”

As-tu eu quelques frayeurs d’ailleurs ce week-end, des tête-à-queue évités de peu ou des crevaisons ?

“Je n’ai rien connu de spécial ce week-end, même si, comme tous mes concurrents, j’ai cru avoir crevé dans la spéciale de Pignans. En réalité, il devait y avoir de l’huile sur la route ou de l’essence car nous avons tous eu le même sentiment au même endroit.”

Comme à chaque fin de saison, tu es questionné sur ton programme pour l’année suivante et ta réponse est la même, à savoir « Il faut attendre, on verra ». As-ton droit à un peu plus d’informations cette fois ?

“Croyez moi que si je sais réellement ce que je vais faire l’an prochain, je vous le direz !! Cependant les programmes ne sont jamais simples à mettre en place, il faut s’armer d’un peu de patience…”

Tout le monde espère te voir avec cette C3 R5 au Monte-Carlo, en attendant une annonce pour un programme en France. Est-ce un projet à l’étude ?

“Bien sûr que c’est à l’étude mais sans garanti à ce jour. Le Monte Carlo est une course un peu à part pour nous. C’est un peu un championnat à lui tout seul, un bon résultat aide aux déclenchement des programmes à venir et un mauvais n’entache rien. Tout le monde connais les difficultés de cette course. Pour le championnat de France, nos fidèles partenaires continuent de nous suivre, nous devrions donc être présents !”

Depuis deux ans, tu gagnes avec Benjamin Boulloud, CHL Sport Auto, Citroën Racing et Michelin. Tout cet ensemble ne semble faire qu’un. Pourquoi cela changerait en 2019 ?

“Nous n’avons bien entendu pas envie que les choses changent car la formule est gagnante ! Nous sommes bien dans cette équipe CHL, proches des gens qui la composent. Cette année, nous avons connu quelques moments difficiles, c’est dans ces moments là que se soudent les liens les plus forts.

Avec Benjamin, c’est encore différent, notre binôme fonctionne parfaitement depuis nos débuts en rallye. Nous sommes très complémentaires. L’histoire que nous vivons ensemble dépasse largement le sport automobile puisque nous sommes amis d’enfance. Bien souvent nous n’avons pas besoin de nous parler pour nous comprendre… C’est top de vivre ça dans ces conditions là.”

Que penses-tu de la création de la catégorie WRC 2 Pro ?

“Je trouve que c’est une bonne chose. Cependant à l’heure actuelle, je ne vois qu’une équipe dans ce contexte là, c’est Skoda. Le budget qu’ils mettent en WRC2 est proche de ce que peut faire un constructeur dans son championnat phare. Le fait de créer une catégorie amateur permettra de juger des pilotes qui ont les même contraintes financières…”

A l’âge de 35 ans, est-ce que tu penses qu’il est trop tard pour décrocher un volant officiel en championnat du monde, même pour un programme partiel sur asphalte par exemple ?

“Je ne pense pas que l’âge soit aujourd’hui limitant dans notre sport. Evidemment il y a une limite à tout mais nous sommes loin des sports tels que le fond ou le biathlon… Aujourd’hui les pilotes performants et fiables ont pour la plupart entre 30 et 45 ans. C’est une activité qui demande beaucoup de bouteille.

Je suis plutôt du genre à ne pas perdre espoir et aujourd’hui je travaille activement pour effectuer quelques piges en WRC. Nous avons eu une carrière à multiples rebondissements , preuve de notre ténacité. C’est un sport très compliqué mais je reste persuadé que le travail mêlé à la fidélité seront un jour récompensés.”

Ce rallye du Var a connu plusieurs difficultés à cause des conditions climatiques, avant et même pendant la course. En tant que concurrent, avez-vous été perturbé par tout ça ?

“Nous nous sommes complètement reposés sur nos ouvreurs. Dans ces conditions délicates, ce sont les seuls qui peuvent vous aider, que ce soit pour le choix des pneus ou pour le positionnement des pièges que proposaient les multiples coulées d’eau. Il fallait vraiment fonctionner à l’aveugle et faire confiance. Nous avons la chance d’avoir à nos côtés 2 équipages d’ouvreurs qui se relais tout au long de la saison depuis de très nombreuses années. D’un côté Cédric et Tyty et de l’autre Alex et Youyou. Ils me connaissent très bien et savent de quoi j’ai besoin, bien souvent nous n’avons pas besoin de beaucoup échanger pour faire nos choix. C’est forcément une des clefs de la réussite de ce difficile rallye du Var.”




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Davkitcar
Davkitcar
6 années il y a

J’aime beaucoup yoan avec toute ça modestie. ça domination écrasante sur notre asphalte prouve le potentiel.
Faudrait’il pas qu’il confirme sur terre également plutôt que repartir sur le même le championnat ?

jdmz
jdmz
6 années il y a

Réponse à Jean Dridéal.
Cherchez-vous à faire le buzz, à vous rendre intéressant ou pensez-vous ce que vous affirmez ? Dans tous les cas, vos propos sont ineptes, voire teintés de jalousie. BONATO est un garçon humble, talentueux et ce qu’il vient de faire au VAR est énorme. Il s’est contenté de dire qu’il aimerait bien faire quelques piges en WRC et cette ambition est totalement légitime. Il le mérite. Et charrue prend deux “r”.