Peu en réussite en championnat de France depuis début juin, Yoann Bonato n’a pas connu un meilleur sort en Allemagne, terminant à la onzième place du WRC-2.
Pourtant, tout avait idéalement commencé pour le pilote des 2 Alpes, rapidement positionné sur le podium provisoire de sa catégorie au volant de la nouvelle Citroën C3 R5. Le samedi matin, une crevaison dans Panzerplatte freina son élan, avant d’être arrêté définitivement par un problème mécanique dans l’après-midi.
Dans cette nouvelle chronique, Yoann revient sur cette course chaotique, tout en se projetant sur l’avenir au volant d’une voiture qui présente un gros potentiel.
Les années se suivent et se ressemblent pour toi en Allemagne. La performance était encore là mais la malchance aussi. Est-ce bien résumé ?
Oui plutôt bien résumé ! C’est un rallye que j’adore pourtant mais lui ne nous aime pas trop visiblement. Il faudra que je change mon approche à son égard pour les prochaines éditions afin qu’il nous sourisse un peu !!!
En début de course, tu signes de très bons chronos (2e, 3e, 5e), mais tu es en difficulté dans d’autres (14e, 13e et 13e). Comment explique-tu cette différence ?
C’est vrai que l’on a eu des hauts et des bas sur cette course. Étonnamment, c’est souvent sur les ES les plus faciles où nous étions les plus loin du scratch.
Cependant dans les ES plus compliquées, nous avons bien tiré notre épingle du jeu !
Au soir du premier jour, vous êtes sur le podium provisoire avec Benjamin. Quel était ton sentiment à ce moment-là ?
Nous étions super heureux car cela confirmait notre belle performance en Corse. Le niveau cette année était incroyable avec beaucoup de très bons pilotes !!
Le lendemain, c’est la catastrophe dans Panzerplatte avec une crevaison, puis plus tard un abandon sur problème mécanique.
On ne peut pas parler de catastrophe ! Ce n’était qu’une crevaison !! Le pneu a eu une légère coupure sur le flan sans réel impact. La crevaison fut lente et j’ai pu la sentir venir progressivement. Dans le camp militaire, tu peux crever à tous les virages et même en ligne droite !!!! L’abandon lui était un peu plus embêtant mais ça reste la course. Nous abîmons une pièce sur un freinage en ligne droite avec un trou sans doute créé par une mine d’un autre temps ! Nous restons fatalistes dans ces moments… nous sommes déjà tournés vers la suite !!
En revenant sur la crevaison, tu as lâché près de trois minutes dans cette affaire. As-tu eu un souci au changement de roue ?
En effet nous avons eu une expérience peu commune sur ce changement de roue : nous avons dû faire une permutation !!! En réalité un pneu a été un peu abîmé dans la spéciale précédente. Par précaution, nous l’avons changé entre les 2 ES pour ne pas prendre de risques dans Panzerplatte. De ce fait, lorsque nous avons crevé à l’avant, la roue de secours montrant un risque de décoincement, nous avons préféré le mettre à l’AR. Ce qui nous a obligé de faire une permutation en pleine ES d’où une énorme perte de temps !!! A partir de là, nous avons repris notre course dans l’unique but de prendre encore du plaisir, de l’expérience avec la voiture sur ce rallye si atypique.
Pour dimanche, Citroën a évoqué des « tests grandeur nature » pour toi et Stéphane Lefebvre. Peut t-on vraiment tester des choses majeures en plein milieu du rallye ?
Tu ne peux pas révolutionner la voiture comme en test mais il y a des toujours des choses à essayer que tu ne peux pas te permettre en course. Ce sont des informations intéressantes à prendre en compétition.
As-tu une préférence entre les spéciales dans les vignobles, celles du camp militaire et celles au milieu des champs de la Sarre ?
J’adore les vignes et le camp. Souvent très exigeantes en notes et en pilotage. Les ES de la Sarre sont plus classiques.
Sur ce rallye comme en Corse, tu étais intégré à l’équipe Citroën Racing, mais ta C3 porte les couleurs de CHL et tu es aussi entouré de quelques personnes de chez CHL. Qu’est-ce que cela change pour toi ?
Toute l’équipe autour de nous est CHL. Les mécanos, le camion, l’ingénieur… Nous sommes intégrés à la structure Citroen pour la logistique et une facilité de travail commun.
Cela ne change au final pas grand chose car lorsque nous quittons l’assistance, au premier feu rouge, tu ne vois plus personne mis à part les piétons qui traversent !
La C3 R5 est en plein développement et court après sa première victoire en WRC-2. Chez Skoda, on enchaîne les succès depuis quatre ans et une évolution arrive en 2019. On a l’impression d’assister à une lutte entre David et Goliath. Qu’en penses-tu ?
Il est difficile de se comparer si vite à la Skoda au vu de son passé et son implication. J’ai confiance en notre équipe pour réagir.
La voiture a un fort potentiel, il faut réussir à l’optimiser. Nous en sommes encore loin et heureusement !!
Dans trois semaines, retour en championnat de France asphalte avec le rallye du Mont-Blanc. Au championnat, tu comptes 41 points de moins que Bryan Bouffier. Ton objectif semble évident non ?
Oui nous allons attaquer très fort pour tenter de conserver une chance de remporter un nouveau titre.
tout a fait d’accord. Les constructeur commence à s’y interressé. Cela leur fait vendre plus de voitures (Ford-Skoda), et c’est un tremplin excellent pour les jeunes talens.
Le probleme de Citroen c’est le budget et l’effort qu’ils mettent dans cette C3R5 est vraiment limité par rapport a Skoda qui fait 1 semaine de test par mois. La majorité du budget et des ingé de development sont pompés par la C3 wrc. Il y a du potentiel certes, mais il faut des inges solides pour resoudre les soucis et le l’argent pour valider les solutions.