Bonato : “Une victoire qui fait du bien”

Lancé dans un superbe duel face à Sylvain Michel, le futur champion de France, le pilote DS a pu gérer sa fin de course après la crevaison de son adversaire. Dans cette nouvelle chronique, Yoann revient sur ce succès, acquis aux côtés de son copilote Benjamin Boulloud de retour après une longue absence.

Le retour de Benj’

“Benjamin était enfin disponible pour le Mont-Blanc. Depuis 2013, on essayait de rouler à nouveau ensemble mais il n’avait plus le temps à cause de son boulot. Il a réduit un peu son activité au club de ski et du coup, il peut repartir en rallye. Benj’ c’est mon pote d’enfance, c’est avec lui que j’ai démarré et progressé dans cette discipline. A partir du moment où il a pu se libérer, je ne pouvais pas manquer cette opportunité de le retrouver. Là il revient et il gagne tout de suite, il doit s’imaginer que le rallye est facile. Il a retrouvé le rythme tout de suite, j’aurais cru que ça aurait été un peu plus dur au début mais il a été parfait. On roulera encore ensemble au Tour de Corse et sur la fin de saison.

Je tiens à remercier Denis (Giraudet) pour tout ce qu’il m’a apporté depuis plus d’un an, j’ai beaucoup appris grâce à son expérience et il m’a permis de franchir un cap. Je ne garde que de bons souvenirs de cette association.

Il possède une expérience inimaginable en rallye et jamais je n’aurais pu penser qu’il m’apprenne autant de choses. C’est un compétiteur hors norme, et ce quelque soit le challenge…du championnat de France au WRC.

Le rallye

“C’était une sacrée course pour nous. C’était maximum attaque dès le départ vendredi matin. Pour suivre le rythme d’une Skoda sur un Mont-Blanc avec un profil en altitude et de nombreuses montées, nous n’avions pas vraiment le choix que de tout donner. On a attaqué toute la journée, nous étions à égalité avec Sylvain après l’ES5 et on termine par une très bonne spéciale dans Joux Plane, ce qui nous permet de prendre la tête avec trois secondes d’avance. La journée du samedi promettait d’être identique avec une bagarre encore très intense.

Le lendemain matin, nous sommes donc repartis sur un gros rythme et à l’arrivée de la première spéciale, nous avons appris qu’il avait crevé. Là, on s’est dit que le rallye allait encore être long avec cinq spéciales à parcourir et près de 40s d’avance. La suite n’allait pas forcément être simple, c’est une situation toujours difficile à gérer. Il ne fallait pas faire de bêtises, pas de tête-à-queue, pas de crevaison ou caler par exemple. C’est chiant de rouler comme ça, tu ne peux que regretter une erreur. L’expérience prise en formule de promotion m’a bien servi dans cette situation. En plus, il y a eu plein d’arrêts de course donc ça nous a paru interminable. A l’arrivée, c’est un super résultat pour tout le monde.

Côté réglages, on s’est bien servi de l’expérience de l’année dernière en essayant de remédier aux petits problèmes que nous avions eu. La voiture n’a quasiment pas bougé du week-end, j’ai juste fait “3 clics” d’amortisseurs quand nous sommes passés des pneus tendres aux pneus durs pour mieux faire travailler les pneumatiques. La DS a parfaitement marché du départ à l’arrivée.

Il n’y a pas de secret en rallye, je dirais presque que l’on a pas trop de mérite. Moi j’ai la chance de faire ces kilomètres mais si c’était un autre, ce serait pareil. Plus tu fais de kilomètres, meilleur tu es, personne ne régresse en roulant. 

A l’arrivée, l’équipe était forcément ravie. Après une première partie de saison difficile, on savoure encore plus un résultat comme ça. En plus, le plateau était superbe avec 17 R5 et 2 WRC qui étaient censées être devant nous. L’an passé, Baud était d’ailleurs largement devant avant sa sortie.

Une victoire d’équipe

“Globalement, nous sommes super contents et pouvoir se battre face au champion de France, c’est toujours sympa. C’est toujours top de gagner un rallye, on ne pouvait pas rêver mieux. A l’arrivée, j’étais vraiment super content pour toute l’équipe et tous les gens qui se sacrifient pour monter ce programme, ainsi que ma famille évidemment. C’est une belle récompense pour tout le monde, en premier lieu, c’est eux qui profitent du résultat, mon tour vient après.

Je tiens également à remercier mes ouvreurs : Cedric Chalvin et Thierry Michaud (mon copilote de 2013 à 2014 en Adam). Ils font un boulot fantastique, stressant et avec une énorme responsabilité. Ils me dégottent des cordes que je ne vois pas toujours en reconnaissances, des freins glissants qui ne le paraissent pas au premier coup d’oeil. Je roule les yeux fermés lorsque je sais qu’ils sont passés avant moi !”

La prochaine épreuve : le Tour de Corse

“On n’aura pas d’objectif particulier sur ce rallye, on va essayer de repartir sur le même rythme qu’au Mont-Blanc. C’est encore un rallye que je vais découvrir, normalement je suis meilleur dans les longues spéciales donc ça devrait bien me convenir. 

A 99% sûr, le classement Citroën est réservé à Quentin Gilbert. Il faudrait vraiment qu’il se passe un miracle pour que l’on gagne. Il mérite ce volant, il n’a pas volé les points qu’il a pris, ce sera un joli vainqueur. J’espère qu’il réussira son coup avec ces deux rallyes en WRC. Au Mont-Blanc, il n’a vraiment pas eu de chance avec ce problème de direction assistée, son accident fait assez peur.”