Pour sa troisième apparition en WRC2 cette saison, Eric Camilli a réalisé une course parfaite, menant quasiment de bout en bout sa catégorie pour remporter son premier succès en mondial depuis le Monte-Carlo 2020.
Le pilote niçois est revenu longuement sur son week-end, tout en évoquant son avenir à plus ou moins long terme.
Bonjour Eric. Comment ça va après cette victoire au Catalogne en WRC2 ?
“Je suis un peu malade depuis mon retour en France mais petit à petit ça va mieux. ..En ce qui concerne le rallye, c’était tout simplement un week-end parfait. On a mené du shakedown à l’arrivée, on ne peut pas vraiment rêver mieux comme résultat.
Le lundi, tout avait bien commencé avec 80 km d’essais avec le team. Avec notre grosse saison cette année, je peux arriver à armes égales avec des gars qui roulent toute l’année, c’est une première pour moi depuis 2017 ! Donc j’étais dans la continuité de ce que j’ai pu faire sur le reste de la saison au volant d’une voiture que je connais bien maintenant.
D’ailleurs, la C3 Rally2 que j’utilisais ce week-end était dans la même configuration que celle du championnat de France asphalte, c’est forcément utile ! Au niveau des pneus, j’avais un setup vraiment très proche de celui que j’utilise avec les Michelin, donc là aussi, nous n’étions pas perdus.”
En début de course, ton plus gros rival se nomme Mads Ostberg mais il crève le vendredi après-midi. Cela a changé beaucoup de choses ?
“Cela nous a facilité un peu les choses mais il restait encore de gros clients derrière nous. Gryazin poussait assez fort, et même s’il n’était pas inscrit en WRC2, je le considérais comme notre adversaire n°1 en R5. Suninen essayait de revenir aussi avec une voiture qui a vraiment du potentiel, sans oublier Lindholm qui était très rapide également. Ils sont tous capables de coups d’éclats et notamment Gryazin qui peut vraiment débrancher parfois, donc il faut se méfier !
Mais oui. Mads était le plus gros rival et a crevé dans une partie où l’on a volontairement pas pris de risques. On pouvait perdre jusqu’à une seconde sur un seul virage avec beaucoup de gravette ou de pierres, mais nous n’avons pas eu de problèmes.”
Finalement, une fois en tête, on a l’impression que tu as géré ton rythme pendant toute la course face aux autres.
“On a géré en attaquant ! Dans la première on a eu des problèmes de direction assistée mais dans la deuxième, on a sorti la grosse attaque. Ensuite, j’ai poursuivi sur un gros rythme mais sans prendre de risques.
Le samedi après-midi, j’ai été le seul à prendre deux roues de secours pour me protéger en cas de crevaison. Le soir, Gryazin est venu me voir pour me féliciter car la voiture est forcément moins performante avec un gros changement du comportement et du poids en plus évidemment. Il y avait de bons risques de pluie et on a embarqué deux pneus tendres qui n’ont finalement pas servi du tout. On a fait pareil le dimanche avec deux durs. Dans la dernière, en voyant la pluie, je me suis dit qu’on pouvait tout perdre sur cette spéciale. Donc j’ai attaqué fort pour assurer cette victoire.
Sinon, c’était un week-end vraiment sans problème, et comme je l’ai dit, le week-end parfait. La voiture a été irréprochable pendant quatre jours et c’était un plaisir de la piloter.
En conférence de presse d’arrivée, tu as déclaré être proche de finaliser un programme complet en WRC2. C’est à dire ?
“Je suis en effet en train de monter un programme complet dans ce championnat. Je pense que l’Espagne a bien aidé et les discussions sont devenues plus importantes assez vite. Je me sens vraiment bien chez Citroën et j’espère continuer avec eux. C’est la fin de saison maintenant, le budget était calé sur trois manches donc je ne serai pas au départ à Monza. Mais pour 2022, je peux dire que ça sent bon.”
Après ce rallye d’Espagne, tu ne seras finalement pas au départ du Critérium des Cévennes. Pourquoi ?
“En effet et cela fait suite à ma sortie du Coeur de France. Cela a engendré de grosses réparations sur la voiture et c’était financièrement compliqué de tout enchaîner ensuite. En plus, je n’ai pas pris tous les points à Antibes et Yoann était juste derrière nous, donc la situation du championnat était trop compliqué.
Pour Minerva qui finance une bonne partie de ma saison, c’était beaucoup de budget en peu de temps et il était plus raisonnable d’être présent au Var. On a eu des discussions avec Jean-Charles Beaubelique, je suis très proche de lui maintenant et il était préférable de faire comme ça. Citroën avait envie que j’aille aux Cévennes mais la situation n’était pas idéale et il n’était pas intelligent de trop tirer sur la corde.
Le Var fera en plus jonction avec le Monte-Carlo ensuite. J’ai fait le Var une seule fois mais maintenant je commence à être bien habitué de faire de nouvelles spéciales, et cette expérience m’a d’ailleurs bien servi encore en Catalogne.”
Et pour ce rallye de Catalogne, tu as fait appel à un 5e copilote différent cette année avec Maxime Vilmot. Comment cela s’est passé ?
“FX (Buresi) n’est pas encore totalement remis du Coeur de France et Christopher (Guieu) était indisponible. Donc j’ai retrouvé Maxime avec qui on avait déjà roulé en 2014. Il a fait du super boulot. On s’est réglés au shakedown pour que j’ai plus de notes à l’avance. Il est maintenant plus habitué à travailler en historique et j’avais besoin d’un peu plus de rythme. Il a fallu s’adapter car j’ai aussi pas mal de quantité dans mes notes. Au final, il s’est vraiment bien démerdé et il a assuré.
Pour l’an prochain, j’aimerais bien trouver un copilote stable pour la saison prochaine, car cela pose des problèmes de changer à chaque fois. Mais comme pour moi, cela représente vraiment des sacrifices de s’engager sur une saison entière.”
Est-ce que tu coaches toujours quelques pilotes ?
“Avec mon agenda un peu plus important, c’est un peu plus compliqué mais j’en encore 3-4 pilotes. Je coache toujours Erik Cais qui était présent en Espagne et il a vraiment très bien roulé. Quand il a fait le scratch de notre catégorie, je ui ai vraiment dit de continuer comme ça ! C’est un gars tellement adorable, il a fait une superbe course et il a quelques déclics depuis quelques années, et notamment cette saison. J’espère qu’il aura sa place en championnat du monde pendant de nombreuses années.”
Donnez lui de la bonne came, i li fait le reste!
Donc ils nous annonce un championnat du monde 2022 complet en wrc-2?
Ben une très bonne nouvelle, après un rallye de Catalogne très bien maîtrisé.
Tout semble bien procéder pour lui!