Profondément marqué par le décès de son coéquipier, Esapekka Lappi est revenu sur le choc qu’il a traversé cette semaine tout en admettant qu’aucune décision n’était prise pour le moment quant à la présence de Hyundai en Croatie.
Présent mardi en Croatie pour sa journée de tests, soit deux jours avant Craig Breen, le Finlandais était déjà rentré chez lui quand le drame est survenu jeudi. Il a même appris la tragique nouvelle sur la route de la garderie pour aller chercher ses enfants.
“J’étais dans la voiture et j’ai dû m’arrêter un moment à un arrêt de bus. Le choc est venu et aussi des réactions physiques dans mon corps”, a-t-il décrit au média finlandais yle.fi tout admettant que derrière l’effondrement, les choses n’étaient pas encore claires dans sa tête.
“Je ne suis pas paralysé, mais c’est déprimant d’une certaine manière. C’est un sentiment vraiment triste. Bien sûr, je ne sais pas comment ni quand cela se terminera. Oui, on se souviendra de lui. Ce qui me touche le plus, c’est de se dire que c’était un bon ami et que, d’une certaine manière, nos vies et nos professions étaient très proches. On sait que des pilotes en meurent chaque année, mais cela ne s’était pas encore produit en WRC. Quand cela se rapproche, ça vous rappelle assez bien les dangers du sport.”
Le pilote Hyundai s’est entretenu avec son équipe jeudi. Considérant qu’il n’en avait pas besoin pour le moment, une aide a été proposée. “J’ai dit que je vais bien, comme ça. Mais ça touche quand même. On ne peut pas [se] l’enlever [de la tête].”
Le WRC doit reprendre en Croatie le week-end prochain (20-23 avril). Lappi affirme que la décision de la participation de l’équipe Hyundai doit être prise “assez rapidement” puisqu’il doit se rendre sur place dimanche.
“Disons que je ne sais pas du tout ce qu’il faut faire. Je sais avec certitude ce que Craig aurait voulu que nous fassions. Ça c’est sûr. Nous roulerions. Parce que c’était une énorme passion pour lui. Il ne voudrait certainement pas que nous ne roulions pas à cause de lui”, a-t-il expliqué. “Si l’argent vient en premier, alors le rallye se déroulera forcément. Si vous pensez au côté humain, c’est une autre histoire. Tout le monde sait que, malheureusement, dans de nombreux cas, l’argent est le facteur décisif.”
Même s’il ne prend pas officiellement position sur la présence ou non de son équipe en Croatie, il s’estime apte à prendre le départ.
“Oui, je sens que je le suis. Bien sûr, vous devez investir encore plus dans la concentration et la préparation pendant le week-end pour que vos pensées restent sur les bonnes choses. Cela allégera sûrement encore l’ambiance pour la semaine prochaine et même plus tard. D’une manière ou d’une autre, le cerveau est habitué au fait que lorsque le casque est en place et que l’embrayage monte au point de départ, alors tout est oublié dans la tête à ce moment-là. Je prétends que cela commence aussi à partir de là. Ensuite, cela reviendra. Pendant un certain temps, je pense que je peux le mettre de côté.”
Rouler en Croatie est le meilleur hommage qu’il peut rendre à son ami…
Dans quel état d’esprit seront les pilotes Hyundai, s’ils courent en Croatie ? Seront ils capables de prendre les mêmes risques qu’habituellement? Cet accident est un tournant de la saison, encore plus si Hyundai fait l’impasse sur cette épreuve.