L.Darmezin : “On n’a jamais rien lâché” (Var)

Avec ce titre acquis pour un seul petit point, le Savoyard est désormais assuré de disputer la saison 2025 au volant d’une Citroën C3 Rally2, comme Anthony Fotia, Léo et Yohan Rossel, Hugo Margaillan ou encore Jean-Baptiste Franceschi avant lui.

Tu as remporté le titre Stellantis après un rallye du Var très mouvementé avec plusieurs problèmes. Comment s’est déroulé ton week-end ?

“On fait un super bon début de course et c’était génial de jouer devant directement face à Valentin pour la première place. J’ai été moins incisif en subissant davantage le lendemain. Dans le chrono de Pignans de nuit, c’était mieux avec un bon rythme, mais on perd une cinquantaine de secondes sur un tout-droit où je freine un peu tard avec une vitesse qui a du mal à passer. Je remercie encore vraiment les spectateurs pour la poussette, car je n’aurai rien pu faire sans eux.

Le dimanche a été assez compliqué. J’avais deux pneus à marquer alors que d’autres pouvaient en avoir 3 ou même 4. Et en plus, je n’avais que des pneus durs alors que les conditions étaient humides. Ce n’était vraiment pas le bon choix. Et dans la première, on crève sur un plot en béton qui était en pleine trajectoire. Beaucoup de pilotes ont crevé aussi à cet endroit après nous.

J’ai décidé de finir la spéciale sans changer la roue et on fait dix kilomètres comme ça. Ensuite, encore deux spéciales avec un mauvais choix de pneus et on essaie de limiter la casse pour rallier l’arrivé. Finalement, ça nous a quand même souri malgré ce week-end très compliqué où on n’a jamais rien lâché. C’était une belle récompense au bout. La voiture a été très fiable, performante, et parfaitement préparée par tous les gars du Lycée Saint-Vallier.”

Au milieu de tout ça, est-ce que tu calculais la situation au championnat en permanence ?

“Pendant la première partie du rallye, oui, un peu. Une fois que j’avais crevé par contre dimanche contre, j’ai arrêté d’y penser car il y avait trop de choses à prendre en compte. Il fallait simplement rouler et attendre l’arrivée pour connaître le résultat final. Je n’avais pas de regrets à avoir car j’avais tout donné. Dans tous les cas, cela aurait été une saison riche en expérience avec de la progression par rapport à 2023. Le suspense aura duré jusqu’à la dernière spéciale, et même un peu plus. De son côté, Valentin pensait (Ascenzi) que ce serait bon et on a eu quelques heures de doute tous les deux.”

Est-ce que tu peux nous éclairer un peu sur cette confusion à propos du titre ?

“Dans un premier temps, j’ai appris sur le routier qu’on avait gagné le titre avec mon copilote. 3/4h après, c’était la douche froide car le titre revenait à Valentin. Puis finalement, c’est revenu vers moi en fin de journée. Je vais tenter d’expliquer rapidement ce qu’il s’est passé. Dans un premier temps, je suis champion car Valentin doit décompter son plus mauvais résultat au Rouergue. Mais sur ce rallye, Valentin a été le meilleur performer et on peut tout de même marquer les 3 points, même en cas d’abandon. Donc le titre a changé à ce moment-là, pour finalement me revenir car il y avait tout de même ce décompte de 3 points à effectuer. Tout est bien écrit dans le règlement et c’est dommage d’avoir eu cette grosse confusion à l’arrivée.

Cette situation a été forcément aussi compliquée à gérer pour Valentin et Marine qui sont des amis. Des erreurs peuvent arriver, mais c’est sûr que c’est dommage car ça fait des polémiques. Toute l’année, la bataille aura été belle avec eux, il fallait bien un vainqueur, et c’est ce qu’il faut retenir.

Toute l’année, on a eu des superbes batailles avec lui, Julien (Casale), Pablo (Sarrazin) et d’autres. Pablo fait une superbe dernière journée au Var en gagnant avec le bon choix pneumatiques. Lui aussi a signé 3 scratchs au Var, comme moi et Valentin, mais je marque les trois points du performer car je fais le meilleur temps dans la première spéciale.”

Que sais-tu pour ton programme 2025 désormais ?

“Normalement plusieurs manches du championnat de France Asphalte en Rally2. Mais je n’en connais pas encore le nombre, ni avec quel team je vais pouvoir rouler.”

Depuis plusieurs saisons, tu es coaché par Pascal Enjolras sur tous tes rallyes. Qu’est-ce qu’il t’apporte ?

“On travaille ensemble depuis trois ans. Mon père avait roulé avec lui à l’époque et je cherchais quelqu’un pour me conseiller dans ma carrière. Pascal a une expérience énorme et il me suit partout pour me faire évoluer. On est passés par toutes les émotions au cours de la saison. J’ai de grandes chances de l’avoir à mes côtés. Je suis vraiment très bien entouré avec lui, mais aussi ma famille. “

En plus de la 208 Rally4, tu as également roulé en France avec une Citroën C3 Rally2 cette saison. Quel est ton bilan sur ce “deuxième programme” ?

“C’était déjà super de pouvoir s’aligner sur quatre manches avec une telle auto. C’est génial d’avoir pu prendre de l’expérience et de se mesurer à un tel plateau. J’ai encore une grosse marge de progression même si on a su s’améliorer petit à petit. Encore une fois, je suis très bien entouré et cela m’aide à franchir les étapes.

Je dois encore mieux comprendre la voiture et le niveau est quand même très élevé. C’est une voiture avec une remontée d’informations pas forcément évidente.”

D’ici le prochain rallye du Touquet, tu vas avoir de nombreuses semaines sans rallye. Quelle est ton activité à côté ?

“Je suis mécano au garage familial de mon père et de mon oncle. Les 3/4 mois à venir vont être costauds avec quelques astreintes à faire notamment. Ce n’est pas plus mal de couper après une saison comme celle-ci, ça va me faire du bien.”