Pour sa deuxième chronique sur Rallye Sport, Laurent Pellier revient sur sa semaine folle qui l’a notamment vu participer aux reconnaissances du Barum Rally (ERC), avant de revenir en France pour disputer une nouvelle manche de la 208 Rally Cup.
Arrivé en leader de ce championnat avant le départ Terre de Lozère, le pilote haut-savoyard a gardé même place à l’issue de ce week-end de course. Les choses n’ont pourtant pas été si simples pour le jeune français avec notamment une fin de course mouvementée et une victoire annoncée après le podium d’arrivée.
Dans cette chronique, Laurent revient donc sur les faits marquants de cette semaine riche en émotions.
Une folle semaine avec d’abord la Junior Expérience au Barum Rally
“Effectivement notre planning de la semaine a été plutôt bien chargé ! Lundi direction l’aéroport de Genève avec Benoit, après 2 heures de vol nous arrivons vers 20h00 à Vienne en Autriche. Il nous reste alors à récupérer la voiture de location et hop direction Zlin. Il y avait peut-être 500 voitures dans ce parking, toutes grises, blanches ou noires. Trop classique je pense, ou peut-être que nous étions surclassés, nous on avait un Nissan Juke, jaune poussin ! Bref on rigole et on part pour 2h30 de route, Benoit me demande si l’hôtel est au courant que nous arriverons aussi tard (vers minuit le temps de s’arrêter manger). Le doute s’installe, heureusement après avoir eu Robert pour la location de voiture, c’était Véronika qui nous attendait pour les clefs de notre chambre ! Bref, le lendemain finit les conneries, direction une base d’essais pour quelques kilomètres avec Bryan Bouffier à bord d’une Peugeot 208 R2. Benoit m’aura quand même lâché « Cool je vais enfin pouvoir monter à côté d’un vrai vite » mais bon j’ai fait comme si je ne l’entendais pas ! Le lendemain pour me venger je pouvais prendre toutes les bosses pendant qu’il écrivait les notes alors bon … ! Ensuite nous avons terminé notre première journée par un exercice de « sauvetage ». L’exercice consistait à sortir une personne inconsciente d’une voiture de rallye suite à un crash et lui apporter les premiers secours. Si ma traduction du cours est bonne c’est un exercice obligatoire pour obtenir sa licence en République Tchèque. Ce sont des gestes relativement simples mais chez nous je pense que peu d’équipages les connaissent… A méditer.
S’en sont suivi deux jours de reconnaissances assez intenses, sur des routes bosselées, rapides et très variées avec du sous-bois, de la ville, une piste de petit aéroport, des pavés etc. Je pense que vous vous dites, « Ouiiii un aéroport ! » Mais je vous promets que c’est vrai. Là-bas il passe même sur le parking des usines ! Enfin notre périple se terminait par une session de média training avec Eurosport, où nous avons pu retravailler notre anglais. What Else.”
L’arrivée à Mende et les rapides préparatifs
“A Orly, un avion aussi grand qu’un minibus nous attend. C’est un peu flippant au début. Au décollage tu as l’impression d’être passé de la DS3 R5 le matin à la R1 l’après midi. Mais finalement comme dans les autos c’est surtout le freinage le plus flippant ! Effectivement c’est pour se poser à Rodez qu’on aura eu le plus peur ! Sur place à Rodez, on récupère un Nissan Juke mais noir cette fois. 1h30 plus tard nous voila arrivé à Mende. Nous faisons un petit tour au parc d’assistance pour saluer notre équipe. Peugeot Sport a organisé une paëlla d’avant course. Malheureusement, avec notre semaine chargée, nous n’avons pas beaucoup dormi en République Tchèque ! Alors ce soir c’est au lit.”
La course en elle-même et un titre qui se rapproche
“Notre course est passée par différents états. Dans la première ES, pas facile de trouver le rythme. Nous n’avions pas reroulé depuis 10 jours, alors que les autres avaient fait leurs essais deux jours plus tôt. Nous avons donc concédé une douzaine de secondes sur la première boucle. En plus de notre rythme, nous ne pensions pas que les ES seraient autant creusées dès le premier tour. Notre setup était donc perfectible. Chose corrigée l’après midi, nous revenions à 3s4 avant l’ultime ES du jour. Malheureusement à 5 km de l’arrivée nous avons crevé à l’avant gauche. Nous lâchons presque 1 minute mais restons en deuxième position car seulement 2 concurrents de la Cup n’ont pas crevé…
Le lendemain, les dés sont lancés. A la régulière il est impossible de remonter, mais il nous reste les points du meilleur performeur. Pour cela nous devons réaliser tous les scratchs. Avec Benoit, on décide de le tenter. Sur la première boucle nous réalisons tous les scratchs. L’après-midi, la raison prend le dessus. Au vu de la dégradation des pistes de la veille, nous embarquons deux roues de secours, le temps de s’y habituer, nous réalisons le deuxième temps. Tant pis il nous reste une ES pour rentrer et pas la plus courte ni la plus simple : Le Born – 23km.
A mi spéciale, à la sortie d’un droite 90, je vois la 208 de Llarena, lui et sa copilote sont tous les deux décasqués à côté de la voiture et ne cherche visiblement pas à changer une roue ou réparer quoi que ce soit. Sur le moment je demande à Benoit s’il les a vues. Il me canalise, on se cale sur nos inters pour rallier l’arrivée sans faire d’erreurs. A quelques km de l’arrivée, nous sommes arrêtés suite à la sortie de Maurin. Nous sortons de l’auto et on nous informe que l’équipage est OK. Sahila qui s’élançait derrière nous, nous rejoint et l’on se félicite mutuellement pour notre podium. La voiture de Maurin est déplacée et nous rejoignons le point stop en convoi.”
L’imbroglio autour de la pénalité de Llarena
“Alors que nous avions tous rejoint le point stop depuis quelques minutes, Llarena arrive casqué presque normalement au point stop. Personne ne comprend vraiment comment c’est possible puisque d’après les dires du point stop il avait cassé une transmission. Bref pourquoi pas. Lorsque nous arrivons au parc de regroupement nous ne connaissons pas l’issue des temps forfaitaires, mais il faut lancer le podium pour ne pas perdre de temps. Alors comme la spéciale n’a pas été parcouru; tout le monde pense (nous y compris) que le classement se fera sur l’ES10. Le podium est lancé : 1er Llarena, 2ème Nous, 3ème Sahila. Spéciale annulée, aucun chrono pour personne, nous pensons que les résultats sont figés.
Une bonne demi-heure plus tard, nous apprenons que nous sommes finalement vainqueurs. Le podium a été lancé avant que l’issue de l’ES11 soit scellée. Les temps forfaitaires ont finalement été appliqués et le collège des commissaires a tenu compte du temps perdu par Llarena dans l’ES pour effectuer ses réparations. Bref, je ne souhaite pas polémiquer sur ce fait de course qui a pris de l’ampleur car le mot « Pénalité » pour Llarena a été utilisé et ce n’est pas le terme approprié. Il a juste reçu un temps forfaitaire en fonction de SA spéciale. De plus, le fait que le podium ai été lancé avant les résultats officiels n’a fait qu’empirer les choses. Je comprends que cela soit rageant après une telle bagarre.“
Le mot de la fin sur cette “affaire”
“Suite aux problèmes rencontrés entre Llarena avec mon team manager, je n’étais pas sur les lieux. La seule chose que j’ai à dire est que peu importe ce qu’il s’est passé entre eux à cet instant, je ne cautionne aucun geste antisportif dans un sens comme dans l’autre…
L’issue de ceci n’est pas de mon ressort. J’espère simplement que la fin de saison se passera dans la normalité et la bonne ambiance pour l’ensemble des équipages de la Peugeot 208 Rally Cup. Quoi qu’il en soit le boulot effectué par mon Team, Easy Rally, a une nouvelle fois été remarquable !”
Les particularités du Terre de Lozère
“Comme bien souvent il a fait chaud ! Mais cette année était moins éprouvante que 2016 à mon sens. Le gros hic aura été la dégradation des pistes. Il n’y avait pas eu de pluie dans le secteur depuis très longtemps, ce qui fait que les pistes ne pouvaient pas être meubles. Nous allions chercher directement les rochers. Les organisateurs en ont pris pour leur grade les pauvres, mais s’il avait plu lundi et mardi nous nous serions tous régalé ! C’est sur que cela rendait la chose très difficile. Je pense que c’était mon rallye le plus cassant pour le moment. En dehors de ça, les spéciales y sont magnifiques et c’était vraiment un régal hormis le samedi après-midi.”
C’est quoi la suite ?
“De mon côté j’ai repris le boulot. Le Rallye du Mont-Blanc étant à la maison je serai présent jeudi à la conférence de presse. Vendredi j’encouragerais les copains et mon frangin au bord des spéciales. Samedi je vais découvrir une nouvelle discipline ! Le X-trem show supervisé par la famille Galpin. J’effectuerais des baptêmes à bord de la voiture aux couleurs de Samoëns. Je pense que ce sera de très bons moments !
Dimanche je partirai pour une semaine de vacances qui me fera le plus grand bien. A mon retour, nous irons au Roma Rally avec Benoit dans le cadre de notre seconde participation à la Junior Expérience grâce à Peugeot Sport et Eurosport. Ensuite je serai du côté du rallye du Suran pour une opération avec mon team Easy Rally. Bien évidemment, vous pourrez suivre tout ceci depuis ma page Facebook !”
1 semaine de rallye…puis 3 jours de boulot puis 1 semaine de vacances puis 1 semaine de rallye en italie
ça fait rêver…
bonne chance pour le titre car l’année prochaine ……….
Ok on comprend meux le forfaitaire pris par Llarena. Logique dans ces conditions!