Après avoir longtemps suivi Yoann Bonato ou encore Eric Camilli, un troisième pilote se livre sur Rallye-Sport en la personne de Laurent Pellier, dernier vainqueur de la 208 Rally Cup au Rouergue et actuel leader du championnat à mi-saison !
A peine reposé d’une folle semaine dans l’Aveyron, le pilote haut-savoyard a pris le temps de quitter ses gants pour s’exprimer dans cette rubrique qu’il a lui-même intitulé : “Les carnets de route de Lolo Pellier.”
Plus qu’un équipage
“Lundi matin, 6h30 le réveille sonne ! C’est parti pour six heures de route direction Rodez. Exceptionnellement, pour aller récupérer Benoit, je ne suis pas tout seul. Ma petite amie a pris quelques jours de vacances et nous accompagne. Une heure plus tard, nous voilà chez mon copilote, comme d’habitude ou presque, je bois un petit café et son chien tire la tronche car il sait que « Lolo + sac Sparco = pas de Neyret-Gigot ! ».
Le timing des recos est assez « cool ». Le fait d’avoir deux passages permet de commencer les reconnaissances à 13h. Le parcours est en grande partie similaire à 2015 lorsque j’avais participé avec la Citroën DS3 R1 et les parties modifiées me conviennent bien !”
Le shakedown et un peu de détente pour décompresser
“Jeudi matin, c’est le traditionnel shakedown. Après les reconnaissances, c’est le moment de retrouver toute l’équipe du team Easy Rally, avec notamment Julien (mon chef de voiture), Adrien (mon ingénieur), David (mon second mécanicien sur cette épreuve). William (team manager), arrive en général pour la course. Sur ce shakedown, je n’ai effectué que deux passages, le premier pour me remettre dans le rythme, le second pour attaquer. Tout allait bien, le set-up me convenait toujours. Nous avions effectué le rallye national des Bornes en juin pour préparer au mieux le Rouergue. L’après-midi, une petite sieste pour récupérer, un petit tour dans la piscine et hop me voila parti pour la cérémonie de départ à 17h. Ensuite, petit moment de détente avec toute l’équipe, Benoit, Charlotte et mes parents : c’est l’heure de boire un coup tous ensemble, de se vider la tête, de décompresser avant deux jours intenses.”
De l’attaque, des frayeurs mais une nouvelle victoire
“Le Rouergue est un rallye que j’apprécie particulièrement. Dans le fond, je me demande encore pourquoi, puisque généralement il y fait une chaleur excessive, les routes sont très dégradées, il y a du goudron noir de partout et parfois même du gravier en ligne droite !
Je pense que c’est justement ces conditions réunies sur le profil rapide du Rouergue qui me plaisent. Au départ de chaque spéciale il faut se donner à bloc, déjà parce qu’en 208 tu n’as pas trop le choix mais en plus tu dois mettre des appuis conséquents car il y a un paquet de virages « à fond » qui en ferait presque peur ! En reco, Benoit m’a même demandé si j’étais sûr de mon coup sur un double droite à fond dans Campouriez ! Avec du recul c’est vrai que c’était plus dur de les tenir en Astra break limitée à 90 km/h qu’avec la 208 à 150 !
La première spéciale n’a pas très bien débutée pour nous. Nous avons tiré tout-droit sur un freinage et atterri sur une sorte de route/piste en contrebas. D’entrée, dix secondes s’envolent mais sur le moment je reconnais que nous avons eu du bol ! Vers l’arrivée, nous rattrapons le concurrent qui s’élançait devant nous et c’est à nouveau de précieuses secondes qui s’envolent. A l’arrivée nous réalisons pourtant le 3ème temps de la coupe à 2s4 du scratch. Me voilà rassuré, rien n’est perdu ! Dès la spéciale suivante, nous prenons les commandes de la coupe et nous les garderons jusqu’au bout. Non sans peine, car si au final nous aurions pu faire un gros temps d’entrée, (avec des si on refait le monde de toute façon !), je vous assure que les autres de la coupe n’ont pas fait semblant !
Samedi midi nous avions un peu moins de trente secondes d’avance, mais nous restions contraints d’attaquer car, derrière c’était la guerre pour les deuxièmes et troisièmes positions. Malgré l’avance, un rallye n’est terminé qu’une fois le podium franchi… Les deux passages de Moyrazès nous auront donné quelques sueurs ! Sur le premier tour, nous avons décollé sur un changement d’appui en fond de quatre. A la réception (roues braquées) cela nous a plié l’aile de notre 208. L’aile a ainsi rongé le pneu sur toute la fin de la spéciale. A l’arrivée tout le monde me disait que j’avais crevé. Et bien non, le flan était découpé par endroits mais aucune fuite, merci Michelin ! Quelques kilomètres après le départ du dernier chrono, nous avons tapé assez violemment dans une corde. A cet instant, je suis persuadé d’avoir crevé à l’avant-gauche. Alors dans le droite suivant je ralentis pas mal mais ça tient. Un gros freinage plus loin, aucun blocage. Tout roule, 30 kilomètres plus tard, nous étions délivrés, victoire en poche ! J’ai lâché un gros « Yeeees » de soulagement après avoir franchi la ligne d’arrivée !”
Une ambiance unique au Rouergue
“Ce qui fait la ferveur du Rouergue est la bonne humeur et l’engouement pour le rallye ! C’est assez impressionnant, tout le monde aime ça là-bas. Vivre un passage dans Moyrazès doit être magique, j’ai notamment remarqué les fumigènes. Avant, avec la R1 je ne pouvais pas tirer le manche car on aurait perdu trop de temps, cette année je n’ai pas pu résister ! S’il n’y avait pas de bottes de paille, je pense que les gens seraient au milieu de la route comme dans les années 80. Des milliers de personnes restent en plein cagnard pendant des heures pour nous voir passer … Merci ! De plus les gens attendent la 208 Rally Cup avec impatience. A l’arrivée à Rodez, un monsieur est venu nous féliciter avant d’ajouter que nous étions complètement fous de faire des temps pareils avec « votre cacahuète » et de devancer des R5 ! C’est aussi ça qui fait notre plaisir sur une épreuve, la ferveur des spectateurs.”
Retour au boulot
“Rentrés de ce beau week-end, une épreuve assez difficile nous attendait : annoncer à nos chères et tendres que nous annulions nos vacances pour partir en République-Tchèque effectuer les recos du Barum suite à notre victoire de la « Junior Expérience ». Plus sérieusement, nous avons chacun repris le boulot. Lui dans les bois (bûcheron-débardeur), moi au bureau (économiste de la construction). En parallèle, nous organisons aussi un vide grenier (23 juillet) pour contribuer au financement de la fin de saison et surtout, nous allons commencer à préparer le rallye Terre de Lozère avec l’équipe Easy Rally, prochaine manche de la 208 Rally Cup.”
C’est vrai j’y étais aussi et ça passe très très fort avec leurs 208!!!!
À fond tout le temps !!!!
Étant présent au rouergue je peux vous dire que ça envoie du lourd Laurent pellier en particulier mais quasi tous les pilotes de la coupe 208 chapeau les gars!!!!