Pellier : “Je n’écarte rien pour 2019”



Exilé en championnat d’Europe cette saison, Laurent Pellier a eu la bonne idée de terminer son année en championnat de France asphalte, décrochant une très belle troisième place sur les spéciales du rallye du Var.

Officiellement engagé par Peugeot Sport cette année en ERC, le pilote haut-savoyard a rarement eu l’occasion de démontrer son talent au volant d’une 208 T16 dépassée. Mais en cette fin de saison, le jeune français a été très performant au volant d’une C3 R5 au Terre de Vaucluse puis au Var ce week-end.

En cette fin d’année, il était donc intéressant de retrouver Laurent pour évoquer ce rallye du Var, mais surtout sa grosse saison 2018 et son avenir.

Alors, satisfait de ton Var ?

“C’était un vrai Var avec toutes les conditions possibles et imaginables : nuit, pluie, sec et aussi du brouillard. Avec toutes ces conditions, il fallait allier vitesse et régularité et surtout ne pas faire d’erreurs.

C’était une très belle édition, l’ASA a fait un super boulot pour revoir son parcours à deux semaines de l’épreuve. La descente de Fauville était vraiment un endroit sympa et très difficile. C’est d’ailleurs là où Bonato a fait des écarts le vendredi soir.

One ne savait pas où se situer après notre saison en T16. Il y avait un plateau de fou cette année au Var et c’était idéal pour s’étalonner. Je n’ai pas pu faire d’essais et j’ai découvert l’auto au shakedown pour faire à peine 15/20 kilomètres. Il ne fallait pas se louper, on était attendu et il a fallu vite s’adapter. CHL a fait les choses correctement pour nous mettre dans les meilleures conditions possibles.

Globalement, j’ai fait une seule erreur (ES4) en étant pas dans le bon rythme. J’ai toujours été en bagarre pour le podium finalement. Yoann était sur une autre planète. Stéphane (Sarrazin), on le connaît et j’ai été surpris d’être assez proche de lui. Me battre face à Bouffier mais aussi Gryazin que l’on connaît bien de l’ERC, est vraiment super pour nous.”

On ne t’attendait pas forcément au volant d’une C3 R5. Ce projet est étudié depuis quand ? 

“A la base, on voulait déjà faire le Mont-Blanc avec une C3 R5, mais nous n’en avons pas trouvé de disponible. On a eu le même problème en Catalogne ensuite. Mais je voulais absolument être au Var pour terminer la saison et voir le niveau que l’on avait après une saison ERC délicate.

J’ai découvert CHL pour cette fin de saison, il n’y a rien à redire, je me suis tout de suite senti à l’aise, mais comme dans toutes les équipes que j’ai connu par le passé finalement.”

Qu’as tu pensé de ta participation au Vaucluse ?

“Au Vaucluse, le bilan était plus mitigé qu’au Var, j’aurais aimé être un peu plus dans le coup. J’ai fait des bons chronos le dimanche donc on va dire que j’ai bien terminé. J’avais fait très peu d’essais, et c’était assez dur de trouver le bon setup.”

En 2018, tu as participé à sept manches de l’ERC. Que retires-tu de ce programme en 208 T16 ?

“J’avais conscience des différences de potentiel entre chaque voiture, mais c’est difficile à quantifier. C’est un peu comme si tu allais faire la guerre avec une fronde, c’est compliqué. On a essayé pas mal de choses avec l’équipe, tout le monde était dévoué, nous n’avons jamais abandonné.

On a parfois manqué de chances, on a fait également des erreurs. J’ai pris beaucoup d’expérience, on a fait de très beaux rallyes, notamment sur la terre. J’ai appris beaucoup de choses au niveau des réglages, notamment sur les différentiels. Je me suis donné à 150% dans la T16 et ce n’est vraiment pas une année que je regrette. Cela m’a fait bien du bien de sortir de la France, on a découvert plein de choses, et je pense notamment à Chypre où après les reconnaissances, on s’inquiétait pour notre 208 R2. Et finalement en course, la voiture était très résistante et il a fallu adopter rapidement notre rythme.

L’entente était détendue et décomplexée avec les autres concurrents…peut-être qu’ils étaient aussi plus sympas car je ne pouvais pas trop les inquiéter (rires). Au rallye des Canaries, j’ai fait un scratch et à l’arrivée Chris Ingram est venu me voir en souriant : “Vivement que t’essayes la Skoda.”

En 2019, tu vas attaquer ta septième saison de rallye. Tu as déjà gagné deux formules de promotion mais pour l’instant tu n’as pas de programme pour la saison prochaine. Quel est le plan ?

“Je n’écarte aucune possibilité. Je prendrais n’importe quel volant s’il est compétitif. Je ne peux pas “retomber” sur une formule de promotion en France car j’ai déjà gagné le championnat Junior et la 208 Rally Cup.

J’ai la volonté de persister en R5 mais il faudra bien sûr voir avec les partenaires. C’est bien de penser à 2019 mais il faut aussi avoir une vision pour 2020. On pourrait aussi par exemple rouler en JWRC, mais je n’ai même pas encore regardé le calendrier.

J’ai démissionné de mon boulot en 2018…mais mon patron ne m’en veut pas car il reste un de mes plus gros partenaires rallye. Cette année, j’ai fait 11 ou 12 rallyes et c’était pour moi impensable de faire les deux, je n’aurais pas été assez bon et investi dans mon boulot. C’est encore beaucoup trop tôt pour repenser au travail, même si je vis sur mes réserves depuis un an.

Je m’étais fixé jusqu’à mes 25 ans pour faire quelque chose. Faire quelque chose c’est être au plus haut niveau en mondial. J’ai gagné deux formules de promotion et je ne peux plus faire grand chose de plus à ce niveau là. C’est un sport délicat, si je ne réussi pas, c’est peut-être parce-que je n’ai pas assez de talent, ou d’aide, ou encore de chance.  Je me suis découvert de nouvelles capacités dans un environnement pro cette année, et je commence à comprendre comment on peut performer dans ces conditions. J’ai le désir de continuer forcément.

Maintenant, un pilote de rallye se doit aussi d’être bon en communication et être commercial. Un autre boulot commence maintenant et on va essayer de trouver d’autres partenaires pour disposer d’un programme sympa en 2019.”




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Fan.st
Fan.st
6 années il y a

Donner lui une bonne wrc et mettrer le sur le championnat du monde .le reste il le ferra. Notre prochain champion du monde et la .

MMD
MMD
6 années il y a

Bon coup de volant !!!
Non c pas la faute de la 208 sa saison chaotique mais a cause d’une équipe d’exploitation déplorable !!!!
Dommage tout c jeune bons pilotes mal encadrés et chez d mecs qui ne savent pas faire des voitures de course !!!!!