Avec une saison actuelle à l’arrêt, le moment est idéal pour s’intéresser à ceux qui vous ont émerveillé dans les années 2000, avec de jeunes pilotes aux dents longues mais aussi des pilotes aguerris, prêts à se dépouiller sur les routes des championnats de France asphalte et terre.
Encore plus qu’aujourd’hui, les formules de promotion étaient d’une densité folle avec des plateaux dépassant parfois la trentaine de concurrents au départ, tous prêts à se battre pour le moindre dixième. Parmi eux, certains ont atteint la gloire, avant de disparaître peu à peu des radars des rallyes et du public.
Faits marquants en carrière
2011 | Champion de France Terre (Peugeot 207 S2000) |
2007 | Champion d’Europe (Citroën C2 S1600) |
2004 | Champion d’Europe (Renault Clio S1600) |
2003 | Champion de France S1600 (Renault Clio S1600) |
2000 | Pilote officiel Subaru sur 2 rallyes (Subaru Impreza WRC) |
1999 | Pilote officiel Ford sur 4 rallyes (Ford Focus WRC) |
1998 | Vice-champion de France Asphalte (Subaru Impreza 555) |
1997 | Vainqueur du trophée Michelin (Subaru Impreza 555) |
1989 | Début en rallye (Renault R5 GT Turbo) |
Ancien pilote officiel Subaru et Ford, mais aussi double champion d’Europe des rallyes, Simon Jean-Joseph est le dix-septième pilote à répondre à notre invitation pour cette rubrique : “Que sont-ils devenus” ?
Quelle est ton activité aujourd’hui ?
“Depuis janvier 2013, date de mon retour en Martinique, je suis actif dans plusieurs secteurs. Je dirige une Marina (port de plaisance), une des plus importantes de la Caraïbe. J’ai également des activités dans l’immobilier.
Je suis aussi actif depuis deux ans avec une structure de prévention pour la sécurité routière, on peut dire que c’est de l’action citoyenne.
Je retourne en métropole encore régulièrement et j’ai l’occasion de revenir sur les WRC en qualité d’ouvreur de Sébastien Ogier et Julien Ingrassia sur asphalte.”
A quel moment tu as senti que ta carrière en mondial était terminée ?
“En septembre 2003. J’avais signé un contrat de troisième pilote Citroën pour effectuer 12 manches sur 14 épreuves du calendrier. J’avais tellement hâte de débuter ce programme avec une confiance totale en vers l’équipe technique dirigée par Jean-Claude Vaucard. Je répondais à tous les critères pour ce troisième volant, et j’intéressais également Peugeot et Subaru.
Je signe le contrat avec Guy Fréquelin en Finlande et je m’envole ensuite pour l’Australie en vue de reconnaître pour l’année d’après. Là-bas, on apprend que la FIA veut rallonger le calendrier de 14 à 16 épreuves, et ce changement a pour conséquence la suppression de la troisième voiture. C’était très difficile à gérer pour moi. Il m’a fallu un coup de pied au cul pour m’en remettre. J’étais déstabilisé.
Avant cela, j’avais effectué des rallyes en championnat du monde avec une 206 WRC mais j’ai bien compris que je ne pouvais pas lutter face aux officiels en tant que privé. J’ai rebondi dans une catégorie inférieure en 2002 et 2003 mais avec une très bonne structure et avec de bonnes bagarres à la clé en Renault Clio S1600. J’étais malheureusement un tout petit peu trop vieux pour jouer le championnat Junior mais on a remporté de nombreuses victoires dans notre catégorie.
Après 2003, je n’ai pas vraiment eu d’opportunités de revenir en WRC. Quand Duval a eu plusieurs accidents avec Citroën en 2005, Guy Fréquelin m’a appelé mais a finalement pris Carlos Sainz. C’était le 2e effet Kiss Cool en 1 an ! Ce fût de nouveau une grosse déception.
En 2004, j’avais une rage de fou après ça pour rouler en championnat d’Europe. J’étais vraiment survolté de ce qui s’était passé. En 2008, mon accident de ski nautique a mis un terme à ma carrière. J’avais depuis un moment l’envie de me tourner vers le rallye-raid. J’ai fait 3 Dakar au final mais sans parvenir à rejoindre l’arrivée une seule fois. En 2009, j’avais justement l’objectif de me concentrer sur le rallye-raid…Lors de ma troisième participation, j’avais réalisé un début de course sympa mais j’avais probablement un rythme trop élevé pour les capacités de la voiture.
En 2011, je suis revenu totalement au hasard dans le championnat de France Terre. Petter Solberg était en train de monter une équipe pour louer sa Xsara WRC, et j’aurais pu avoir un rôle à jouer là-dedans. Après plusieurs discussions, on a pris le départ de l’Auxerrois mais on s’est rendu compte que cette voiture était un peu trop coûteuse et performante pour les privés. Sur cette épreuve, j’ai rencontré les gens de chez 2C Compétition et on a continué la saison en 207 S2000 avec cette superbe équipe. Sans Peter Solberg, nous n’aurions jamais participé à ce championnat. C’était un grand plaisir de revenir rouler dans ces conditions et je me suis régalé au volant.”
Quel a été le meilleur moment de ta carrière ?
“Sans hésiter, l’Antibes 98 face à Bug’. Sur les 3-4 dernières spéciales du rallye, nous nous sommes déchirés pour jouer la gagne. On a roulé comme des fous furieux. Je pilotais la voiture comme un jouet. J’étais très lucide mais comme dans un état second. Il y avait un niveau de concentration énorme. Entre la voiture et mon copilote, nous étions en parfaite harmonie, et rien ne pouvait nous arriver. A ce moment-là, j’ai clairement passé un cap. C’était un phénomène déclencheur pour la confiance en soi. Au final, on perd pour 4 dixièmes mais c’était un moment inoubliable.”
Quelle a été la voiture préférée dans ta carrière ?
“L’Impreza WRC de 2000 que j’ai piloté en Mondial. En plus d’être magnifique, elle reste ma voiture préférée à piloter. Et aussi la Renault Clio S1600. Un véritable vélo à piloter. J’ai participé à tout le développement et cela représentait un gros boulot. Il paraît que j’ai la finesse de faire des voitures faciles à piloter pour tout le monde. Et les retours étaient dans ce sens.”
Quel copilote t’as le plus apporté ?
“Deux principaux : Patrick Pivato et Jack Boyere. Avec le premier, on a eu une excellente collaboration jusqu’en 1998. Je n’ai pas pu l’emmener ensuite avec moi chez Ford et je le regrette. Je pense que j’aurais peut-être pu faire de meilleurs résultats avec lui.
Avec Jack, j’ai tout gagné ensuite. Ce sont deux garçons de qualité, très corrects, et avec qui j’ai de très bons souvenirs.”
Si tu devais refaire un rallye aujourd’hui ? Ce serait lequel et avec quelle voiture ? (Budget illimité)
“Dans l’utopie totale, une des 3 WRC actuelles. Mais j’aurais peur d’avoir l’énorme frustration de ne pas pouvoir aller vite avec. Et ce serait sur le rallye d’Acropole qui présente une variété de spéciales assez dingue. On peut passer d’un boulevard à 120 km/h de moyenne, à une spéciale super cassante à 70 de moyenne. C’est un rallye très difficile avec une atmosphère particulière et une diversité des paysages remarquables.”
Que penses-tu globalement du rallye français aujourd’hui, du championnat asphalte avec les R5 mais aussi des formules de promotion ?
“Je ne suis plus comme avant même je suis encore abonné aux magazines. Je connais de moins en moins de gens. Cependant, le championnat a un bon niveau avec notamment Bonato, Rossel et Ciamin. Il y a une belle pointe de vitesse.
Les R5 sont de bonnes autos. C’est un super compromis et une bonne école.
Pour les formules de promotion, je connais un peu car débuté avec en France et que je suis à l’origine du Citroën Racing Trophy. Je sais bien qu’elles doivent représenter les moyens les plus abordables pour réussir en rallye.”
As-tu des conseils à donner à un petit jeune qui débute en rallye ?
“Croire en ses chances, vivre ses rêves, avoir les pieds sur terre…Il faut aussi avoir le culot pour fédérer autour de soi, se donner les moyens d’y arriver et vraiment d’être ultra-déterminé.
J’ai énormément appris de mes échecs et j’ai toujours eu ça en tête.”
Quel merveilleux pilote, un authentique surdoué! Deux passages hallucinants me reviennent. L’un avec la subaru grA aux Cévennes 98 de nuit dans une enfilade très grasse en descente dans la cadiere et, comme disait yves loubet à une époque, c’est la vitesse qui le tenait sur la route! Un truc de dingue quand on a entendu puis vu surgir l’impreza à une vitesse impensable…..j’en ai encore des frissons! L’autre au Limousin 2003, avec la Clio S1600 bleue, où il a claqué un frein à main dans un gauche en descente à une vitesse à peine croyable là aussi, l’arrière a… Lire la suite »
Et je pense que ces années kits cars et wrc 2 litres ont été mis dehors par la fia et le reste avec .
Aujourdhui il faut redorer le blason.
Wrc 2017 spectaculaires et après on nous fait manger de l electrique .
Une belle misère.
Nous sommes tous des moutons aujourdhui .