« – Eric Brunson, le rallye du Touquet s’est arrêté pour vous dès la deuxième spéciale. Quel est aujourd’hui votre sentiment ? – Je suis...
– Je suis très déçu. Bien sûr, la vie continue, nous ne sommes pas blessés, mais c’est un peu dur. Je suis parti très vite (temps scratch ex-aequo avec Pierre Roché dans l’ES1), trop vite sans doute. J’avais trop envie de gagner et cela m’a gâché mon rallye… J’étais à l’attaque en début de course, sans doute excessivement comptetenu de ma méconnaissance de l’auto et des pneumatiques, puis de la longue coupure que j’ai traversée durant un an. Sur le coup, je n’ai pas trop compris la sortie. Je me sentais bien, je ne m’étais fait aucune chaleur auparavant. David non plus n’a rien vu venir. Et là, dans un droite en descente, je pensais que cela passerait mais non, on a pris le talus et cela a mis la Fiesta sur le toit. Ce qui me navre le plus, c’est que l’on essaye de faire bien les choses, de préparer tout au mieux et d’en arriver là c’est rageant. Mais on connait les risques de ce sport..
– Quels sont les dégâts ?
– Difficile à dire précisément aujourd’hui. Extérieurement, cela semble n’être que de la carrosserie (ailes, pare-chocs, aileron, toit…). Après avoir été remise sur ses roues, la voiture roulait droit. Il n’y a pas eu de gros choc sur un obstacle. Mais il faut bien sûr attendre le démontage complet pour voir s’il n’y a pas de mauvaises surprises. J’espère que non, car je souhaite être au départ du rallye Lyon-Charbonnières mi-avril. Mais je suis aussi tributaire de M-Sport pour les pièces et du temps de remontage par mon équipe.
– Si vous êtes au Charbo, on suppose que votre approche sera différente.
– Oui, il va falloir que je me calme un peu en début de course, ne pas aborder la course avec autant d’envie parce que cela semble prématuré. Cela fait une dizaine d’années que je prends à chaque fois le départ d’un rallye pour le gagner. Je suis un compétiteur. Mais là, je dois emmagasiner des kilomètres afin de mieux comprendre cette nouvelle auto. C’est une bombe mais elle a encore une tendance survireuse, très vive. Nous n’avons pas pu encore engranger suffisamment d’informations. Je garde le moral, je ne suis pas du tout dans le même état d’esprit de l’an passé. Je me fais plaisir avec cette auto mais je dois l’apprivoiser beaucoup plus avant d’at- taquer fort. C’est une voiture de pilotes qui roulent en Mondial et qui accumulent les essais avec. Moi, je monte dans la voiture et go c’est parti. Cela ne suffit peut-être pas. A nous de travailler dans ce sens-là, d’être plus raisonnable au départ et de monter crescendo. »