Pour sa dernière épreuve de la saison, Yoann Bonato a une nouvelle fois été très performant, remportant pour la deuxième fois de sa carrière, le rallye du Var.
Au cours de cette saison 2023 très réussie, le pilote CHL aura notamment bataillé face aux autres C3 d’Eric Camilli, de Léo Rossel, et de Hugo Margaillan. En clôture de cette année, le quintuple champion de France nous livre une dernière chronique où il revient bien évidemment sur ses performances de 2023, mais donne également son avis sur la situation du championnat du monde des rallyes.
Deuxième victoire au Var, la sixième de l’année. En sept saisons en championnat de France, tu n’avais jamais gagné autant d’épreuves. Aucune sortie cette année, un seul abandon sur un problème mécanique. Une saison quasiment parfaite pour toi cette année donc. Quel est ton regard sur 2023 ?
“C’est clairement une saison incroyable, même dans nos rêves les plus dingues, nous ne pouvions imaginer une telle réussite. Nous avons la chance d’être entouré d’une équipe motivée à bloc, la meilleure du championnat à n’en pas douter ! Une voiture incroyable, des pneumatiques de fou, mais au-delà de cet aspect très technique, il y a beaucoup de gens qui nous aident dans notre programme, mais qu’on ne voit que rarement, qui sont absents des tablettes, mais jouent un rôle essentiel dans notre carrière. Je parle bien évidemment de notre famille, nos amis proches, notre équipe météo, le non moins légendaire, mais n’appartenant encore à personne si ce n’est peut être à sa femme Guy Bottlaender, notre fan club emmené par Ludo Perillat et Thierry Liraki, nos fidèles partenaires, mais aussi de notre entraîneur mentale, Karine Edouard. Plus connue du grand public sous le nom de préparatrice mentale, mais son approche de la compétition et son boulot est différent et se base sur des intentions très concrètes qui parfois peuvent nous passer à côté sans même que l’on s’en aperçoive. La manière dont nous avons abordé nos courses s’est beaucoup améliorée et la saison en est une belle récompense. Alors je n’ai qu’un mot à dire merci à vous tous pour nous permettre d’atteindre nos objectifs, années après années.”
Au Var ce week-end, tu pouvais rouler sans pression. Est-ce que cela change beaucoup de choses, et particulièrement sur des spéciales très exigeantes comme sur ce rallye ?
“Forcément, lorsque l’enjeu du championnat s’estompe un peu, il est plus facile de se lâcher pleinement sur les chronos. Nous avons pu faire un rallye du Var pleinement libéré et j’ai pu retrouver cette sensation d’attaque que j’ai pu produire cette année en ERC, mais qui m’a demandé un peu de retenu en CFR afin d’éviter trop de déconvenues. Cette année, le Var était totalement sec, il était encore plus facile de se lâcher à 200%.”
En voyant les choix de pneus de chacun, on a pu voir que les pneus durs pouvaient être performants même avec des températures très basses. Ce pneu H30 est définitivement impressionnant !
“C’est vraiment devenu la référence du pneu asphalte sec. Le cran Hard de Michelin a réussi à fonctionner alors qu’il ne faisait que 1 ou 2°C au sol !!! Nous avons privilégié le Médium samedi matin plutôt froid quand nos concurrents étaient en Hard, ce fut une erreur et nous avons compris très rapidement qu’elle allait nous coûter très chère. Nous perdons d’ailleurs le lead à ce moment de la course pour 1s. Nous n’avons plus refait cette boulette du week-end et nous refaisons l’écart lorsque la situation et les choix s’inversent le samedi après midi.”
Comme à la fin de chaque saison, tu as droit à deux questions très classiques. As-tu des espoirs de participer au Monte-Carlo d’abord ? Et quel est le plan pour 2024 ?
“Cette année, nous ne serons pas présents au Monte Carlo, nous espérons que Michelin soit de retour en WRC pour pouvoir monter ce programme et être au départ du Monte Carlo. Nous serons peut-être ouvreurs cette année… Mais je ne peux pas en dire plus pour le moment !
Nous serons bien évidement derrière un volant en 2024, mais il est encore un peu tôt pour dévoiler le programme exact !! Soyons un peu patients, les nouvelles ne devraient pas tarder à tomber !! A bientôt.”
Tu as pu participer à quelques épreuves du WRC2 lors des dernières saisons, mais également en ERC. Quel est ton avis actuel sur le championnat du monde ? Quelle réglementation devrait être mise en place pour avoir plus de voitures officielles selon toi ?
“Je trouve que le championnat est devenu plutôt triste, mais il n’est pas mort. Cependant, il faut vite réagir afin de continuer à le rendre attractif ! Il faut complètement revoir le format du dimanche. La plupart des courses sont jouées avant le dimanche et les pilotes roulent souvent avec l’unique but de préserver leur pneus pour la PS. Je me demande s’il ne faudrait pas donner quelques points à chaque ES de la dernière étape afin de ne plus vivre de scénarios identiques à ces dernières années. Je pense aussi qu’il faudrait démocratiser un peu les WRC afin de rendre leur accès un peu plus facile. Les jeunes ont beaucoup de mal à arriver dans cette catégorie alors que beaucoup se montrent très rapides au volant des Rally2. Je sais que beaucoup ne sont pas d’accord, mais nous avons plus de constructeurs engagés en WRC2 qu’en WRC1. Si le motoGP est aussi prisé du grand public, c’est en partie grâce aux nombreux changements de leader à chaque course ! Les Rally2 sont déjà très performantes et il ne manquerait pas grand-chose pour les rendre spectaculaires et augmenter le nombre potentiel de vainqueurs par manche.”
Bravo à vous deux dire que le champion de l’année dernière doit avoir bien les boules mdr et ceux qui le critiquent fermer la
Avec tout ces pilotes à mi temps en WRC1 ça serait sympa de le voir sur un Rallye asphalte 🙂