Y.Bonato : “Un rallye très excitant et très exigeant” (Pologne)

On retrouve ainsi Yoann pour cette “double chronique” après avoir terminé deuxième au Coeur de France, et sixième en Pologne.

Pour ton retour en ERC, tu as terminé à la sixième place finale en Pologne. Comment juges-tu ta performance ?

“Assez moyenne mais assez riche en expérience ! On a vraiment été surpris par le grip changeant de cette course. Tu pouvais passer d’un virage à fort grip à un virage à grip très faible, presque de la glace. Des ES très très lisses à des ES incroyablement bosselées. Trouver le bon compromis châssis n’était pas simple, mais nous avons réussi à avoir une bonne voiture sur l’ensemble du week-end grâce à notre équipe Trajectus Motorsport. Simplement, je n’étais pas assez sûr de moi pour valider les différents grip et j’ai eu besoin de m’adapter pour être certain de ne pas commettre d’erreurs.”

Tu as longtemps été plus en retrait que d’habitude dans ce championnat. Pour quelles raisons selon toi ?

“Comme évoqué ci dessus, je ne me sens pas encore capable de me lâcher à 100% quand les conditions sont aléatoires. J’ai besoin d’encore un peu de temps. Je n’ai pas vraiment d’appréhension, mais je sens que je ne suis pas encore remis parfaitement sur le plan physique. les médecins m’avaient donné 6 mois pour la reprise, j’ai pu reprendre à seulement 3. Notre performance à ce jour reste très bonne même si elle n’est pas encore au niveau d’avant. Tout le monde souhaiterait que je retrouve instantanément mon niveau d’avant, mais peu de monde est conscient que ce n’est pas possible actuellement. Nous travaillons beaucoup avec Karine Edouard sur ce sujet et elle ne cesse de me répéter de ne pas vouloir être trop pressé, que mon corps à besoin de reprendre pleine possession de ses moyens avant de pouvoir se lâcher pleinement. Je prend donc avec un peu de recul nos résultats très moyens depuis notre retour à la compétition en Septembre au Mont Blanc.”

Qu’as tu pensé du parcours que tu découvrais et de l’événement dans sa globalité ?

“J’ai trouvé ce rallye très excitant et très exigeant. La vitesse et les changements de grip étaient incroyables. Par moment sous la pluie, on était comme sur de la glace lors d’un Monte Carlo. À d’autres moments, tu pouvais trouver du grip presque autant qu’aux Canaries. Ces changements de grip étaient souvent dans les lignes droites et non dans des enchaînements, donc difficile de le sentir lorsque tu ne tournes pas les roues ! Le rallye était très bien organisé par rapport à ce que l’on a pu voir par le passé. Une chose est sûr, avec toute l’équipe on s’est vraiment régalé dans cette épreuve, dommage qu’elle ne soit déjà plus au programme de l’année prochaine en championnat ERC.”

Est-ce qu’un week-end comme celui-là peux te servir pour le reste de la saison ?

“Il y a toujours à apprendre, ici nous avons rencontré des conditions encore jamais vues pour nous. C’était encore différent d’un Barum ou d’un Hongrie. Il était très intéressant d’y faire un saut ! Même si évidemment nous aurions voulu faire mieux, je n’aurais pas pensé en apprendre autant.”

Avant la Pologne, tu as terminé deuxième au Coeur de France en tombant sur un très bon Léo Rossel. Il semble être plus fort quand les conditions se dégradent. Qu’en penses-tu ?

“Il est très bon c’est indéniable, et pas que dans ces conditions, même si ces dernières mettent encore plus en avant son talent. Il est pour moi la plus belle recrue de ces dernières années. Je lui souhaite de pouvoir passer rapidement à l’échelon supérieur ! Nous en discutons souvent ensemble et j’espère qu’il arrivera à monter son programme pour 25 et 26. N’oublions pas qu’une seule année ne suffira pas dans l’apprentissage du WRC2 ou même de l’ERC. Il a tiré le CFR vers le haut et c’est une bonne chose. La référence est désormais gardoise, à nous de nous accrocher pour espérer un nouveau titre en fin d’année. Les rallyes à venir peuvent encore être pleins de surprises, on risque de bien s’éclater ( au sens rigoler je précise !!) !”

Dans moins de deux semaines dans les Cévennes, le terrain sera très différent. Cette année encore, la deuxième journée s’annonce plus décisive et intense. Est-ce que tu aimes ce format avec notamment un chrono de 46 km ?

Je trouve ça génial de pouvoir faire encore des chronos aussi longs. Qui plus est, dans les Cévennes ou les minutes passées en course par rapport aux kilomètres sont les plus rentables de l’année. 46 kms là-bas c’est juste un truc de fou, ça doit faire dans les 30-32 min d’effort et de concentration extrême. On va se régaler, l’organisateur est très courageux de proposer une telle ES, un grand bravo à lui et un grand merci. Rdv au Vigan.