Y.Rossel : “Exceptionnel d’être avec Léo”

Et pour cette nouvelle année, le Français va retrouver Arnaud Dunand à sa droite, et aura surtout comme coéquipier de chez Citroën, son petit frère Léo. À l’annonce de ce programme, le pilote Citroën a partagé avec nous ses impressions.

En 2025, tu vas donc poursuivre en WRC2 avec Citroën. Quel sera ton programme ?

“Je reste dans ma famille de coeur avec un programme identique aux saisons précédentes. C’est sûr que le championnat WRC est le but ultime d’une carrière de pilote. Mais si tu n’es pas millionnaire, tu n’as pas de possibilité d’y aller, hormis Sami (Pajari) qui a tout de même réussi à le faire. Je préfère rester dans un team qui me fait confiance pour mes performances avec en plus des relations qui vont au-delà du professionnel. C’est hyper logique pour moi de continuer avec eux.

Mon programme sera globalement le même qu’en 2024 avec les Canaries en plus. Donc Monte-Carlo, Canaries, Portugal, Sardaigne et Grèce. On fera le point ensuite pour savoir où rouler, peut-être Paraguay ou Chili. Je veux aussi faire la Finlande, car si tu veux être champion du monde un jour, tu dois pouvoir rouler avec les meilleurs là-bas. Je me suis donné trois ans pour réussir sur ce rallye et j’espère que ce sera le cas. J’aimerais bien monter aussi un petit truc pour la Suède afin de faire les reconnaissances.”

Tu as été au centre de certaines rumeurs qui te voyaient aller chez M-Sport pour quelques manches ?

“Ça m’a fait assez sourire. Les seuls contacts que j’ai pu avoir avec eux, c’était de savoir combien je pouvais mettre. Le ticket d’entrée était de 500 à 600 000 €, et c’était seulement pour un programme partiel. Les discussions pour 2025 n’ont pas vraiment démarré au final.

Par contre, ça fait plaisir de voir que l’on parle de moi en Rally1, car cela démontre que mes performances sont reconnues et que c’est dans la logique de tout le monde de me voir monter dans cette catégorie. Mais le WRC est dans une situation assez catastrophique. Il y a très peu de places, et en plus, le passage de la Rally2 à la Rally1 semble très compliqué. Et comme tu as très peu d’essais, ça n’arrange rien. On l’a vu avec Mikkelsen. Ce n’est pas un Ogier ou un Loeb bien sûr, mais ça reste un très bon pilote. À côté de ça, le WRC2 prend énormément d’ampleur et les budgets ont bien explosé. La situation avec Stellantis me convient totalement et on aura un challenge supplémentaire cette année avec les nouveaux pneus. Je sais que je peux encore progresser.”

Et pour 2025, tu auras un coéquipier chez Citroën très particulier. Quel est ton avis sur ce duo avec Léo ?

“Ça va être exceptionnel d’être avec Léo. Sur le plan humain, faire une saison comme ça avec lui, c’est juste énorme. Nous n’arrivons pas à ça car nous sommes frères. Depuis 2021, je suis persuadé que Léo a sa place en championnat du monde. Être soutenus tous les deux par un constructeur, et le même, ça va au-delà de nos attentes. Tu m’aurais dit ça il ya 5-6 ans, je ne l’aurai jamais cru, c’était impossible.

J’ai eu de la chance d’être tout le temps dans le giron fédéral avec le soutien de Citroën. C’était plus compliqué pour Léo qui a galéré pour trouver des budgets. Après 2021, on a tout mis en oeuvre pour lui permettre de rebondir, et y arriver comme ça, c’est juste magique.

Maintenant, il va falloir mettre les émotions de côté et vivre notre saison comme les autres. Le rallye est un monde égoïste, mais c’est quand même mon petit frère, donc on partagera forcément des choses ensemble.”

Après avoir terminé 2024 avec Florian Barral, tu vas finalement retrouver Arnaud Dunand pour 2025. Pourquoi ?

“Je suis super content de le retrouver en 2025. J’estime que notre histoire n’était pas encore terminée et je veux justement finir le travail que l’on a commencé ensemble. Pour moi, Arnaud est le meilleur copilote que je n’ai jamais eu à mes côtés. On se connaît très bien et je voulais vraiment qu’il revienne avec moi pour accomplir nos rêves ensemble, c’est à dire, devenir champions WRC. Je ne vais pas revenir sur les événements du rallye du Portugal (dernier rallye ensemble). J’ai sans doute mal géré les choses, mais c’est de l’histoire ancienne. Je n’ai aucun doute sur notre possibilité à être très performants.”